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DUNE 2021 | TOUTES VOS VOS IMPRESSIONS [Spoilers autorisés]

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Il Barone:

--- Citation de: c3rb3ru5 le novembre 03, 2021, 05:46:41 pm ---@Il Baronne
Bon, bien voilà qui me réconforte. Je n'ai pas une mémoire défaillante c'est bien Paul qui le dévoile à sa mère comme je le pensais au début.

--- Fin de citation ---

Oui, la scène dans la tente est diablement importante. Je n'ai pas compris que Villeneuve en déplace une partie lorsque Paul se trouve devant la moissonneuse. J'ai trouvé que ça cassait l'action sans vraiment faire monter de façon appréciable l'impression de danger pour Paul.

Le timing Shakespearien de Frank Herbert pour la scène de la tente était vraiment parfait. Alors que le lecteur se disait que les personnages allaient pouvoir souffler un peu en attendant la tombée de la nuit la première prescience de Paul et sa première rencontre avec la possibilité du Jihad Atréides rendaient ce moment critique. 

--- Citer ---Et il pensa : Je suis une graine.

Et il vit soudainement combien fertile était le terrain où il était tombé. Dans le même temps, cette sensation d’un but terrible revenait, l’envahissait, remplissait cette région vide, quelque part en lui. Le chagrin l’étouffa.

Sur le chemin qui les attendait, il avait vu deux embranchements importants. Le premier conduisait à un vieux Baron empli de mal auquel il disait : « Bonjour, grand-père. » Il détestait cet embranchement, vomissait ce à quoi il conduisait.

Le second sentier, lui, était plein de zones grisâtres et d’éminences violentes. Il portait une religion guerrière, un feu qui se répandait dans l’univers, la bannière verte et noire des Atréides flottant à la tête de légions de fanatiques abreuvés de liqueur d’épice.
--- Fin de citation ---

C'est aussi le moment ou il pleure son père...

Des larmes, ce n'était surement pas suffisamment esthétique pour plaire à Denis (désolé, j'ai du mal à me dire qu'il a raté de telles scènes).

c3rb3ru5:
J'avais prévenu ... C'est un PAVE Caesar !
peut être que Elgg aurait fait mieux ...


Critique complète du film DUNE par Captain PopCorn

Le critique revient sur sa première critique du film sans spoiler ou il revient sans hésiter sur le plaisir qu’il a eu de le voir tout en précisant que cette nouvelle critique ne viendrait absolument pas remettre en question son premier jugement du film.
Son nouveau retour sur le film va essentiellement se consacrer sur les détails qui l’avaient plus ou moins déjà dérangé au premier visionnage. Il reviendra sur des éléments essentiels du film et notamment les références aux livres et prévient donc que certaines explications qu’il donnera pourraient ne pas être saisis par les personnes qui n’auraient pas lu le livre.

Avant de commencer l’analyse il revient sur l’indéniable réussite sensorielle reconnaissant que le parti pris esthétique du film avec les tonalités froides et les décors d’ambiance cathédrale qu’il juge comme écrasants pourront en rebuter certains mais que ces choix sont parfaitement au service de la vision du réalisateur et rendent honneur à l’œuvre. La bonne impression de son premier visionnage a été largement conforté sur un second visionnage sur un écran de plus grande qualité que celui de l’avant-première.

Les Absences.
Le début de son analyse commence par un retour sur les premiers éléments qui l’avaient chagriné avec en premier lieu le peu de place fait aux Mentats dans le film surtout que des scènes ont été tournées et coupées par le réalisateur. Il est dommage selon lui que le film n’explique jamais cette dépendance des maisons à ces humains formatés pour agir comme un ordinateur et le renoncement totale à l’utilisation d’ordinateurs ou d’intelligence artificielle car cela aurait permis de bien typer l’univers de Frank Herbert. Note personnelle : A voir si ça n’aurait quand même pas rallonger le film pour pas grand-chose et aussi selon moi ça aurait été Difficile d’expliquer que l’humanité n’utilise plus d’ordinateurs et d’IA et en même temps de montrer des vaisseaux spatiaux, des ornithoptères avec une technologie somme toute assez avancée. Je crois que les spectateurs n’auraient pas bien saisi.

Dans la même idée : Il trouve également que l’introduction du personnage de Gurney Halleck manque d’une scène musicale pour bien représenter « combattant troubadour » à la fois à l’aise en combat et stratégie militaire mais aussi expert en chant et musique. A nouveau la scène existe et à ce qu’il parait selon Denis Villeneuve lui-même l’acteur était très convaincant. Note personnelle : il est vrai que le côté combattant est bien mis en avant, le côté stratège l’ait beaucoup moins même si certaines interventions dans le film semblent laisser entendre qu’il est bien conscient des dangers qu’est Arrakis et du possible piège qui leur a été tendu.

Les détails, références au livre et références diverses.

Cité d’Arrakis et Blade Runner 2049
Il revient en premier lieu sur ce qui pour lui est une auto citation de Denis Villeneuve avec la cité d’Arrakis dans laquelle il retrouve le style de la corporation Tyrell dans Blade Runner 2049 notamment le style des pyramides à sommet aplati que l’on peut retrouver dans DUNE ou dans certains intérieurs monumentaux et très épurés. Avec l’idée récurrente aux deux films que ceux qui vivent dans de tels environnement peuvent facilement se prendre pour des Dieux parmi les hommes.

L’épice et les navigateurs de la guilde
Le second détail du film sur lequel il revient sera les tenues des représentants de la guilde spatiale et sur fait que l’on pouvait distinguer des visages à travers ce qui pourrait s’apparenter à un scaphandre saturé d’épice. S’il revient dessus c’est pour signifier que ce petit détail assez discret sert tout simplement à donner un indice de ce qui n’est jamais clairement dit dans le fim.  En effet si le film indique clairement que l’épice est nécessaire aux navigateurs pour le voyage spatial sur des très longues distances il ne précise jamais que l’épice doit être ingéré dans de très grande quantité et en permanence ce qui à pour effet de transformer physiquement les personnes qui sont destinées à devenir des navigateurs.
Autre détail selon lui toujours en relation avec la guilde, la forme du vaisseau s’apparente à celle d’un vers des sables comme pour souligner par l’image la dépendance massive de la guilde à l’épice et par la même aux Vers des sables qui sont essentiels au processus de fabrication de celle-ci. Processus qui devrait selon lui être bien expliqué dans le second volet. (le monsieur fait un peu de spoiler vis-à-vis de ceux qui ne connaissent pas l’univers).

La petite souris kangourou et la Main de Dieu
Toujours sur les détails il s’attaque maintenant aux deux satellites de d’Arrakis Krellnt et Arvon. Arvon est indirectement évoqué dans le film via la souris kangourou que Paul voit au travers du film holo avant de la rencontrer dans le désert. Le nom que les fremens donne à cette lune est emprunté à cette petite souris sauteuse, récoltant l’humidité collectée par ces grandes oreilles, nommée Muad’Dib.

Pour la seconde le film évoque et montre l’immense forme de main. Dans le film il nous est dit qu’il s’agit de la main de mort de Dieu ou quelque chose d’approchant et que la main ensanglantée que La Shadout Mapes laisse sur la chemisette de Leto pour le mettre en garde. Concernant la Shadout Mapes, contrairement au livre ce n’est pas elle qui dans le film informera de la possible trahison d’un des membres de la maison Atréides afin, selon lui, de maintenir le suspens de la trahison du docteur Suk. Et aussi il est étonnant que la notion de conditionnement et de serment des docteurs Suk qui ne peuvent nuire à ceux qu’ils servent n’est jamais évoqué non plus, mais que c’était certainement une volonté du réalisateur de ne pas mettre la puce l’oreille à ceux qui découvraient l’histoire pour la première fois.

La tragédie Atréides et symbolique
Toujours sur le destin tragique du Duc Leto il revient aussi sur la scène du repas du Baron Vladimir Harkonnen qui commence par un gros plan du Duc posé nu sur une chaise. Selon lui Denis Villeneuve veut jouer avec les suppositions du spectateur sur l’état du Duc et même avec l’idée qu’aurait eu Jodorowsky de mettre en scène le duc avec un bras droit coupé par Peter de Vries. Le cadrage pourrait laisser penser qu’il manque au moins un membre au Duc.
Toujours sur le face à face entre le Baron et le Duc dans le prolongement de la bestialité et l’énormité du Baron. Au travers de cette salle ou le Baron prend son repas et dans laquelle trône toujours la tête de taureau, il y voit une volonté de Villeneuve de faire un parallèle entre La tragédie du Duc et celle de son père encorné par un taureau dans l’arène. En quelque sorte dans ce parallèle Leto avec sa dent empoisonnée essaiera un dernier baroud d’honneur après avoir été encorné dans l’arène des jeux de pouvoir de l’empire et dans laquelle le Baron représente le taureau.

La scène forte
Il revient aussi sur la scène de préparation ou de conditionnement des Sardaukars sur Salusa Secundus qui, pour lui, est de loin la scène la plus forte du film écrasante et fascinante aussi bien visuellement qu’au travers des chants gutturaux qui l’accompagne. Les sacrifices, les rigoles de sang et d’eau, une ambiance chaotique d’une planète qui fut le berceau de la famille Corrino avant d’être ravagée par des armes nucléaires ceci expliquant le côté inhospitalier de celle-ci tout comme la férocité des soldats qui y sont formés.
Il précise en même temps que l’utilisation d’armes de corps à corps sont privilégiés du fait que les boucliers arrêtent les projectiles à trop grande vélocité.

Décors évocateurs et symboles :
Il porte son attention sur les quelques scènes ou sont visibles des décors qui parleront d’avantage aux connaisseurs de l’univers. La première d’entre elles c’est la frise qui se trouve sur la tête du lit de Paul Atréides et qui représentent les truites des sables qui ont une place importante dans l’écologie d’Arrakis mais aussi dans la suite des évènements du livre et du film le concernant.
L’autre fresque murale est celle qui représente Shai-Hulud et même s’il pense que son interprétation à lui est un peu trop poussée il y voit l’évocation du Sentier d’or qui sort de la gueule du ver géant. Il n’explique pas le Sentier d’Or mais il pense que les connaisseurs sauront le remarquer.

Les symboles :
Parmi les symboles, dans la même vène que les décors, la scène ou Paul et sa mère parviennent à échapper au ver qui les poursuit et qui voit le ver se lever pour se tenir devant lui est aussi une évocation de l’idée que le ver reconnait en Paul Atréides un potentiel congénère. Je suis partagé quant à cette interprétation.

le combat entre Paul et Jamis est une symbolique dans l’histoire et serait la conclusion des visions qu’il a dans la tente ou Il prend alors conscience de ce qu’il doit devenir. Accepter de prendre une vie et plus… Accepter de tuer le représentant symbolique de tous ceux qui plus tard vont combattre et mourir pour lui. Note personnelle :  En quelque sorte il doit accepter de faire mourir l’enfant qui est encore en lui pour devenir un chef, un meneur.

Petit détour sur Gurney Halleck avec ce détail qui est important selon lui à savoir la main tendue à Jessica pour l’aider à descendre du Vaisseau. Ce détail ne sera pas passé inaperçu pour ceux ayant lu les livres. S’il fait écho au fait que Gurney deviendra intime avec Dame Jessica plus tard dans l’histoire. Je trouve que c’est quand même un peu tôt et tiré par les cheveux sachant quand même qu’auparavant il essaiera de la tuer pensant qu’elle est la traitresse.

De Apocalypse Now à Dune
Le dernier détail ou référence visuelle, celle à Apocalypse Now et du Colonel Kurtz au travers du Baron Vladimir Harkonnen. La première étant celle scène où on le voit avec une main sur le visage tout comme Kurtz et aussi que le personnage est filmé d’abord sans vraiment révéler son visage et enfin le fait qu’il tranche une tête pour ensuite la tenir d’une main comme Kurtz.  Je pense qu’il se sert du film Apocalypse Now pour expliciter la relation entre les deux protagonistes principaux du livre à savoir le Baron Vladimir et Paul Atréides et ce qu’il va se passer dans la suite. Denis Villeneuve, si je saisi bien, voit une ressemblance entre le personnage de Kurtz et de V.H. C’est ce qu’il cherche à faire visuellement dans les expressions d’une part, comme expliqué juste avant, et dans ce que l’un et l’autre évoque dans leurs histoires respectives. Le Colonel Kurtz est vu par certains personnages de A.Now comme une déité locale, tout comme le Baron sur Arrakis. Mais la Déité tiendrait plus du tyran qu’autre chose.

D’ailleurs cette idée de tyran, lui-même y revient en parlant de Paul et que Denis Villeneuve essaierait présenter Paul en tant que Willard (personnage d’Apocalypse Now) qui va remplacer un tyran local ignoble par un autre.

L’écologie un thème fort dans le cycle de Dune :
La scène du bain de guérison du Baron Vladimir qui ressemble volontairement (selon lui) à un bain de pétrole ramène immédiatement au message écologique de Dune. L’épice ressource vitale, source d’enrichissement et du développement d’un empire galactique est l’énergie de notre époque. Au même titre que les gisements de pétrole surexploités, la planète Arrakis est-elle aussi une exploitation gigantesque au prix de l’abandon des projets destinés à la transformer en paradis comme le laisse suggérer la station de transformation qui est évoquée vers la fin du film pendant la fuite de Paul et sa mère. Cette station de transformation est un message qui laisse entendre que la science et le progrès ont toujours leur place même si le projet a été abandonné comme beaucoup de chose de notre époque.

Eviter les clichés

Il évoque par la suite la notion de messianisme du film qui pourrait être mal interprétées par ceux qui découvrent l’histoire au travers du film. Une fausse idée, selon lui, du sauveur blanc qui viendraient sauver et guider une population d’indigènes.  Ce serait une erreur selon lui car l’œuvre de Frank Herbert est bien plus profonde que ce simple cliché. Le sujet sera bien entendu creusé dans la ou les suites mais sont déjà en partie abordées au travers des visions de Paul. Sauf que celles-ci ne sont pas absolues dans l’immédiat, sont sujettes à interprétations et donc à erreur de sa part.
Les visions de Paul sont un mélange entre passé et futur, le pont que recherche les sœurs du Bene Gesserit chez le fameux Kwisatz Haderach. En tuant Jamis, c’est un peu Paul qui meurt et le Kwisatz qui s’éveille.

Conclusion
Dune est une remise en perspective de l’approche messianique de l’homme providentiel. Le récit met en lumière les manipulations politique (les grandes maisons, l’Empereur, le Bene Gesserit), l’extase ou encore le fanatisme guerrier. Le film amène à s’interroger sur le véritable degré de liberté de Paul face à cette forme de prédestination. Les incessantes visions de Chani sont peut-être poussées par les mémoires des Bene Gesserit qui vivent au travers de Paul du fait de sa lignée léguée par sa mère Dame Jessica. Chani pourrait avoir une grande importance pour les Bene Gesserit et le Sentier d’Or.

ionah:

--- Citation de: c3rb3ru5 le novembre 03, 2021, 05:46:41 pm ---Maintenant créer un nouveau sujet pour en discuter je n'y vois aucun problème, mais ça sera une question plus informative que destinée à provoquer un débat.
--- Fin de citation ---
On est sur un Forum ici, pas sur Twitter ou Facebook où tout 'disparait' derrière l'algorithme au bout de 5min.  :P
là on a déjà 4 publications en rapport à cette question dans un fil de discussion qui n'est pas vraiment en rapport. c'est digne d'un nouveau fil de discussion.  :transpi:
on ne sait jamais, les gens viennent avec leur prisme de lecture et nous pensons que cet espace doit leur être propice et favorable.  :monkey:


mais avant tout, BRAVO pour ce pavé  :snoob:

ionah:

--- Citation de: c3rb3ru5 le novembre 03, 2021, 07:13:51 pm --- tonalités froides et les décors d’ambiance cathédrale qu’il juge comme écrasants
--- Fin de citation ---

 à mon humble avis, c'était en effet courru d'avance. Au croisement entre Arrival et BR2049. Il me semble avoir déjà dit cela quelque part... l'art brutal, à mon sens, revêt deux avantages: il contribue à l'effet de "sense of wonder" et il est plus économique.
 
 
--- Citation de: c3rb3ru5 le novembre 03, 2021, 07:13:51 pm --- Difficile d’expliquer que l’humanité n’utilise plus d’ordinateurs et d’IA et en même temps de montrer des vaisseaux spatiaux, des ornithoptères avec une technologie somme toute assez avancée.
--- Fin de citation ---

 quelqu'un sur Internet avait trouvé une formulation assez éloquente "c'est de la SF sans écran". Le grand écart semble périlleux mais pas impossible, dans la version longue du Lynch, il y a un proloque qui explique le Jihad Butlérien, dans le roman, la confrontation initiatique Paul-Mohiam suffit.
 
 

Il Barone:

--- Citation de: c3rb3ru5 le novembre 03, 2021, 07:13:51 pm ---...Il évoque par la suite la notion de messianisme du film qui pourrait être mal interprétées par ceux qui découvrent l’histoire au travers du film. Une fausse idée, selon lui, du sauveur blanc qui viendraient sauver et guider une population d’indigènes.  Ce serait une erreur selon lui car l’œuvre de Frank Herbert est bien plus profonde que ce simple cliché...

--- Fin de citation ---

Merci pour ce beau pavé (jeté dans la mare (ou plutôt dans les sables tambour)).

J'aimerais rebondir sur ce point (en restant toujours dans le cadre du cinéma). Il est indéniable que le film Lawrence d'Arabie sorti peut avant la gestation du roman en 1962 est une des principale source d'inspiration de Frank Herbert. Je ne me rappelle plus à quel moment et dans quelle interview Frank l'a déclaré, mais il serait vraiment très étonnant que les images de ce film ne se soient pas imposée à l'esprit de l'auteur lorsqu'il évoque le désert.

Lawrence d'Arabie, nominé pour dix Oscars en 1963 en a remporté 7 dont celui largement mérité de la meilleure photographie (en couleur, à l'époque le noir et blanc était également récompensé). Son impact sur la culture populaire a été absolument énorme et c'est également l'archétype au cinéma du sauveur blanc qui vient à la rescousse des indigènes. Même si l'histoire de Lawrence d'Arabie n'est pas aussi simpliste.

Sachant cela, peut-on accuser Frank Herbert de pensée suprémaciste ?

Pas vraiment, à l'image de la fameuse bible catholique orange, l'humanité de DUNE est un mélange de diverses ethnies, cultures et croyances mélangées (je dirais même brassées) au fil des siècles après son départ du foyer originel dont l'histoire à perdu la localisation. Il n'y a pas de peau blanche, jaune, ou marron dans les écrits de Frank Herbert, même si le programme Bene Gesserit semble faire de l'eugénisme de façon un peu consanguine (mais pas pour faire une sélection présentée comme ethnique). On en sait un peut plus en lisant les pensées de Jessica (toujours dans la fameuse scène de la tente distille :

--- Citer ---Tant de suppositions passées reparaissaient maintenant et se rejoignaient. La fille que désirait le Bene Gesserit... Non pas pour mettre un terme à la vieille haine Atréides-Harkonnens mais pour fixer un facteur génétique. Lequel ? Elle cherchait la réponse, confusément
--- Fin de citation ---


Le propos de Frank Herbert n'était pas celui du colonisateur, ni du suprémaciste. Toujours dans la scène de la tente il explique son propos avec l'analyse de Paul :

--- Citer ---Il demeura silencieux. Graine, il pensait avec cette conscience raciale qu’il avait d’abord ressentie comme un but terrible. Il comprenait qu’il ne pouvait plus haïr le Bene Gesserit, l’Empereur ou même les Harkonnens. Tous, ils obéissaient au besoin de leur race de renouveler son héritage dispersé, de croiser, de mêler les lignées en un immense et nouveau bouillon de gènes. Pour cela, la race ne connaissait qu’une manière, l’ancienne manière, celle qui avait été éprouvée, qui était sûre et qui écrasait tout sur son chemin : le jihad.
--- Fin de citation ---

L'objectif de Paul c'est "la rétribution" (ou le Kanly dans la nouvelle traduction). La vendetta qui permettra à Paul de mener sa vengeance familiale. Les Fremen ne sont que le moyen local de mener cette vengeance à son terme (et même au delà, dans l'arbre des possible qui se présente à lui). Un vengeance que justement ce peuple appelle de ses vœux suite à l'asservissement de leur planète. Toujours aussi shakespearien, Frank sait que cette haine, cette conjonction de volonté va être le moteur d'un conflit absolument dévastateur (et d'une bonne histoire).

Profondément Dawinnien Frank Herbert précise sa pensée en définissant que cette guerre va également être un facteur de la dispersion des caractères génétiques du peuple Fremen au potentiel exceptionnel au sein de l'empire.

Les Fremens seront au final les grand gagnants d'une querelle tout à fait personnelle. On est bien loin du providentiel sauveur blanc imposant sa vision occidentale aux indigènes pour les coloniser.   
 

 

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