[Bifrost] 2011/07 - n°63 spécial Frank Herbert

Démarré par Anudar, Juillet 23, 2011, 08:36:44 AM

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valar

Je l'ai acheter quant il est sorti celui la et c'étais bien mais bon, ce pas des spécialiste comme ici quant même  ;D

Leto

Je reviens un peu plus en détail sur ce numéro du Bifrost. Bien sûr il y a les chroniques qui ont été réalisées dans le cadre du Défi d'Anudar (ici), mais je voudrais y ajouter 2/3 éléments.
Comme présenté plus haut, ce numéro présente 2 nouvelles de Frank Herbert :
_ Semence (chroniquée ici par votre serviteur), qui n'est pas si inédite que ça (sauf dans la traduction, et encore...)
_ La mort d'une ville (que je chroniquerai très bientôt)
En plus de ces nouvelles, nous avons le droit à plusieurs articles, sur Frank, sa vie, son oeuvre et un hommage de l'un de ses amis français.

On passe très vite sur cet hommage. Non pas qu'il ne soit pas intéressant, mais il ne nous apprend finalement pas tant que ça sur FH (il s'agit plutôt de souvenirs partagés, une sorte de lettre à un vieil ami).
On ne s'attarde pas non plus sur la chronologie de FH, nous en avons une sur le wiki tout aussi factuelle.
Bifrost nous traduit ensuite une interview du Maestro accordée en 1980 au magazine Omni, "la genèse de Dune" (que nous avait déjà proposé ici-même par Fredo).

Nous trouvons également une étude par Claude Ecken (auteur et critique de SF). Etude plutôt bien menée mais fortement rabotée nous dit-on en préambule. On notera cependant la façon dont Ecken évacue rapidement et facilement (dans le sens où sa démonstration coule de source) les écrits de :bh: et :kja:, écrits qui dénaturent le Cycle dans son originalité (qui fait sa réussite) :
CitationLa modernité du cycle réside dans cette approche. Elle n'est pas sans impact sur la composition du livre. Sans renier les formes classisques de narration, celles-ci se trouvent englobées dans une démarche narrative qui les dépasse. On y présente l'univers comme un tout - et il appartient au lecteur de repérer les articulations pour saisir sa cohérence. Herbert admet avoir violé toutes les conventions du roman classique, tout en se livrant à une expérience dans la rapidité d'écriture (La Route de Dune). L'histoire n'est pas racontée mais exposée : le déploiement ne permet pas de saisir d'emblée les détails. L'auteur n'est plus le dispensateur de savoir qui leste la narration d'informations aux emplacements stratégiques. Il se livre plutôt à la démonstration d'une théorie. Certes, il  ne saurait totalement évacuer le contexte nécessaire à la compréhension de l'intrigue. Mais celui-ci est délivré sans commentaires ni annotations, dans la trame du texte d'une part, le lecteur se trouvant bombardé de mots inventés et de noms inconnus, dans les exergues d'autre part, extraits d'oeuvres imaginaires, encyclopédie ou mémoire à portée didactique, disposés comme des balises théoriques encadrant une expérience : ils fournissent le cadre, mais pas la solution. Voilà ce dont dispose l'expérimentateur avant étude du phénomène et qui lui sera utile pour en tirer quelque conclusion. D'ailleurs tout n'y est pas explicité. Le flou volontaire participe de la richesse de l'univers en entretenant la promesse de découvertes ultérieures. Ce principe d'immersion impose une lecture active, qui demande de ne pas s'attarder sur ce qui pose question, jusqu'à ce qu'on ait réussi à étendre son champ de perception à l'échelle de l'univers présenté.
Bien sûr, Frank Herbert n'abandonne pas le lecteur dans l'inconnu. Les scènes d'ouverture posent très soigneusement le cadre et les forces en présence, ce qui n'est pas sans rappeler les procédés du théâtre classique. Chaque chapitre du premier volume introduit un personnage qui se mêle ensuite aux autres, ajoutant progressivement une subtile complexité [...] A chaque chapitre le lecteur est familiarisé avec un aspect de l'univers et un élément de l'intrigue, de sorte qu'on pourrait se livrer à une lecture transversale similaire sur les contextes sociaux et politiques. C'est à un inventairee procède Herbert, à la façon des planches de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert.
Qu'on ait publié aux Etats-Unis une encyclopédie de Dune est bien dans l'esprit d el'entreprise; des entrées multiples conviennent mieux à son univers qu'une généalogie des personnages ou la chronologie des événements, quand bien même l'auteur en aurait lui-même esquissé, par jeu, à des fins d'épaississement de l'univers plus que d'élucidation. De ce point de vue, les préquelles ne peuvent que contrarier la vision originelle. C'est sortir de l'analyse pour entrer dans l'événementiel. C'est quitter la texture du temps que de tracer une ligne bidimensionnelle, la perspective d'un avant et d'un après contrevenant l'approche tridimensionnelle qui se proposait d'élargir le champ de conscience; dans plus d'une interview Herbert préconise de rompre avec la vision linéaire des évènement, laquelle influe sur la perception du réel, et de les interpréter de façon circulaire et plus inclusive : "Si vous étendez votre conscience à un volume d'espace-temps suffisant, vous englobez votre propre mort" (interview dans One Shot n°1, 1973)

Ensuite, nous avons le droit à un article sur le film de Lynch. Cette critique, trop élogieuse à mon goût (Lynch considéré comme un avant-gardiste incompris sur à peu près tous les sujets criticables du film).

Enfin, Bifrost propose de rapides fiches de lectures des principales oeuvres de FH. A noter principalement les satisfecits pour le BuSab (L'Etoile et le fouet/Dosadi), le programme Conscience (présenté comme méconnu mais pas non plus à la portée de tous), La Barrière Santaroga ou la Riche d'Hellström mais surtout les romans suivants déconseillé par le magazine : Le Dragon sous la mer, Les Yeux d'Heisenberg, l'Homme des deux mondes et, dans une moindre mesure, la Mort blanche.
L'espace et le temps sont les modes par lesquels nous pensons et non les conditions dans lesquelles nous vivons
Albert Einstein

Leto

#9
Même pas... (Seed stock en VO traduit par Semence dans mon édition de 1978)
Une rapide lecture comparée montre également qu'il n'y a pas de modifications notables entre les 2 traductions.
L'espace et le temps sont les modes par lesquels nous pensons et non les conditions dans lesquelles nous vivons
Albert Einstein

Askaris

Citation de: Matou le Novembre 20, 2011, 10:13:42 PM
Concernant les 2 nouvelles de Frank Herbert:

- elles sont toutes les 2 dans le recueil Eye.
- Semence n'est pas une nouvelle inédite comme annoncée, elle fait partie du recueil Le Prophète des Sables.



C'est la traduction qui est nouvelle.

Matou

Concernant les 2 nouvelles de Frank Herbert:

- elles sont toutes les 2 dans le recueil Eye.
- Semence n'est pas une nouvelle inédite comme annoncée, elle fait partie du recueil Le Prophète des Sables.

Quand je suis plus faible que vous, je vous demande la liberté car cela s'accorde à vos principes; quand je suis plus fort que vous, je prends votre liberté car cela s'accorde à mes principes.
:userbar-dar2:

Matou

Je viens de commander un exemplaire....
Quand je suis plus faible que vous, je vous demande la liberté car cela s'accorde à vos principes; quand je suis plus fort que vous, je prends votre liberté car cela s'accorde à mes principes.
:userbar-dar2:

MESSIAH

Merci pour ces liens fort alléchants en effet !
Et félicitations Anudar.
"Je t'ai longtemps attendue. Voici ma vie..."

Askaris


Anudar

Merci !

J'ai mis le lien à jour : il vous conduisait sur la version "mobile" de mon blog.

« Nos pères et nos mères ont commis l'ubris et ne sont plus,
Et nous portons maintenant le poids de leurs iniquités. »

Anonyme, Péan de l'Intégration.

Filo

Bravo pour cette présentation exhaustive et alléchante !
L'art est un travail ingrat,
mais il faut bien que quelqu'un le fasse.

Anudar

#1
Je ne sais pas si un topic n'est pas déjà consacré à ce numéro... Je signale cependant que je l'ai lu et que ma chronique est ici !

« Nos pères et nos mères ont commis l'ubris et ne sont plus,
Et nous portons maintenant le poids de leurs iniquités. »

Anonyme, Péan de l'Intégration.