Faut-il lire Brian Herbert et Kevin J. Anderson ?

Démarré par ionah, Avril 02, 2020, 09:56:32 PM

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jlchaps


Elgg

#11
Citation de: Spacewolf1 le Avril 10, 2020, 05:13:35 PM
En conclusion et ouverture finale: un univers doit-il se figer et mourir avec son auteur originel ou doit-il lui survivre et continuer à vivre ?

Je me rends compte que j'ai oublié le truc principal que je voulais dire au moment de rédiger mon précédent message

Citation de: Elgg le Septembre 27, 2021, 09:18:36 AM
Quelque part, Dune sans Frank Herbert, c'est un peu comme Astérix sans Goscinny. Ca ressemble à du Astérix, ça fait plaisir comme du Astérix, mais plus les tomes passent, plus l'esprit de Goscinny manque, et finalement on se retrouve avec un calamiteux "le ciel lui tombe sur la tête"...

Cette histoire d'univers figé, mort avec son auteur vs univers qui continue à être développé après coup pour continuer à vivre me fait aussi penser à Lovecraft. Que j'aime beaucoup. Je pense que tout le monde connait, je ne vous ferais pas l'outrage de vous le présenter...
Lovecraft donc, encourageait la reprise de sa mythologie de son vivant... On se retrouve avec plein de trucs sur Cthulhu qui datent de la période lovecaftienne, et jusqu'à ce jour. Et d'ailleurs, tout le monde aujourd'hui connaît Cthulhu. "Il" est présent dans des films, des jeux vidéos, des séries, que sais-je encore.
C'est donc un exemple réussi d'univers continué après (et aussi avant/pendant) son auteur qui a réussi à vivre.

Ce que j'essayais de dire (entre mon précédent post et celui-là), c'est que la continuation de Frank Herbert par Brian Herbert et Kevin J. Anderson n'est pas aussi réussie, dans le sens où elle ne me semble pas avoir permis de ramener les foules. Je n'ai jamais vu personne en convention de SF ou geek déguisé en Leto II par exemple (certes le déguisement serait dur à porter, mais bon...). Pourtant, ils ont les réseaux sociaux, ils ont internet et tout. A l'époque de Lovecraft il devait sans doute y avoir quelques fanzines et pas beaucoup plus... ^^'
Pourtant entre un poulpe humanoïde géant qui dort sous les mers, et un ver de terre à carrure de léviathan qui surgit du sol, on pourrait sans doute faire des parallèles. Et se demander pourquoi l'un a réussi à creuser son trou (ahah) dans la culture populaire, et l'autre non...
De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus intéressants sont ceux qui se taisent.
:userbar-dar2:

Il Barone

La réponse que je vais faire aujourd'hui va en étonner plus d'un : Ma réponse est oui !

Si vous n'avez vu dans l'œuvre de Frank Herbert qu'une histoire de SF matinée de Space Opera, vous devez lire les séquelles de Brian Herbert et Kevin J. Anderson.

Ces romans vous permettrons de continuer l'aventure de façon dépaysante accompagné par l'un des ténor du "New Pulp" (oui, j'invente des genre littéraires) qui saura vous faire revivre cette SF américaine de l'age d'or pleine de vénusiennes vertes à trois seins et de capitaine de vaisseau spatiaux qui savent comment les charmer. Pour de la SF de quai de gare, c'est plutôt qualitatif et leur univers créé à l'origine par Frank Herbert est très riche. Kevin J. Anderson sait comment faire fonctionner un scénario de SF pour le rendre satisfaisant pour les fans du genre. Si vous appartenez à cette large population, vous allez passer un excellent moment.

Par contre si (comme moi) vous faites partie des rares personnes qui ont lu les 6 romans de Frank Herbert entre les lignes. Non !

Si vous pensez que DUNE est bien plus qu'une histoire se passant dans l'espace, mais une véritable réflexion sur la nature humaine et son devenir : Oubliez ces séquelles qui ne pourront que vous décevoir. Frank Herbert est mort et le prolongement de ce contenu humaniste est décédé avec lui. Même incomplets, les six romans de la saga sont (et à priori seront) les seuls à aborder les plans de Frank Herbert pour la sauvegarde de notre humanité. D'autres auteurs de SF réfléchissent aux même questions, mais pour des questions de droits, il ne le feront pas dans l'univers de DUNE. 



L'administrateur, à créé ce forum pour éprouver le fidèle

Elgg

Citation de: Spacewolf1 le Avril 10, 2020, 05:13:35 PM
Pour finir, j'ai presque envie de comparer ce que fait Brian avec ce qu'à  fait Christopher Tolkien. Brian a décidé d'enrichir et de poursuivre l'oeuvre de son père avec plus ou moins de réussite et les débats que l'on voit. La conséquence indiscutable cependant c'est qu'on a un univers toujours vivant plus de 30 ans après la mort de Frank Herbert. A l'opposé nous avons un Christopher qui sort juste quelques notes plus ou moins complétées et qui a choisi de ne pas enrichir de sa propre initiative l'oeuvre de son père. La conséquence c'est certes un univers qui n'est pas dénaturé/défiguré... mais c'est un univers mort depuis 50 ans avec son auteur.


En conclusion et ouverture finale: un univers doit-il se figer et mourir avec son auteur originel ou doit-il lui survivre et continuer à vivre ?

Intéressant point de vue. Cela dit, je ne sais pas trop si je suis d'accord :
- L'oeuvre de Tolkien (dont je ne suis pas fan), bien que non-continuée, ne m'apparaît "morte" dans le sens où : de nombreux projets sont prévus/en cours dessus : films (la trilogie du seigneur des anneaux, les films avec les nains là dont j'ai oublié le nom, mais qui n'étaient pas si réussis que la première trilogie en film), série(s) (https://www.seriebox.com/serie/the-lord-of-the-rings.html), je suis sûr que si on creuse un peu on trouvera une foultitude de produits dérivés (BD, ouvrages pour décortiquer l'oeuvre, chapeaux, que sais-je encore...). Et surtout, je pense que la horde de fans de Tolkien n'a jamais été aussi grande, et grandit probablement de jour en jour. Donc à mon sens, ce n'est pas une oeuvre morte. C'est juste que l'histoire a pris fin avec l'auteur, mais elle vit malgré tout, et ça c'est beau (ouais).
- L'oeuvre de Herbert, bien que continuée par filston et Kevin J. Anderson (pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi avoir pris la peine de prendre un porte plume alors que Brian Herbert aurait pu toucher les dividendes tout seul sans partager ? A moins que, comme Iznogoud, il fallait à Brian Herbert un Dilat Larat pour faire ses basses oeuvres, et écrire les kilogrammes de pages des tomes qui sortent à n'en plus finir...), bien que continuée par Brian Herbert et Kevin J. Anderson donc, l'univers de Dune reste, je pense, assez peu répandue. On ne peut pas dire que les aficionados de Dune sont légion(s), et je n'ai pas l'impression que les pré/sé/inter-quelles aient augmenté significativement le nombre de fans. Peut-être que les choses vont bouger avec le film de Villeneuve d'ailleurs, vu qu'il a un retentissement médiatique assez énorme (ce que j'ai du mal à saisir d'ailleurs)...
Dans ce dernier cas donc, selon la logique du raisonnement de Spacewolf, l'univers de Dune n'est pas mort... Et pourtant, j'ai du mal à le considérer comme vivant ^^


Quelque part, Dune sans Frank Herbert, c'est un peu comme Astérix sans Goscinny. Ca ressemble à du Astérix, ça fait plaisir comme du Astérix, mais plus les tomes passent, plus l'esprit de Goscinny manque, et finalement on se retrouve avec un calamiteux "le ciel lui tombe sur la tête" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_ciel_lui_tombe_sur_la_t%C3%AAte)...
De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus intéressants sont ceux qui se taisent.
:userbar-dar2:

c3rb3ru5

#8
Au fil des lectures que j'ai eu de ce forum concernant les sous-cycles écris par le fils d'Herbert J'ai souvent remarqué le peu d'attrait voir même un désaveu presque rédhibitoire de votre part. Chose que de mon point de vue je n'ai jamais pu comprendre.

De ce que je comprends ce sujet semblait faire partie d'un sujet abordé par le projet de Mook et vu que celui-ci est paru tout autre intervention ne servira juste qu'à faire vivre le sujet. Tant mieux finalement parce que je n'aurai jamais souhaité prétendre apporter un point de vue opposé à ce qui semble être la majorité ici.

Vos opinions sont très spécifiques et très clairement orientées sur le fait que le fils ne fait que broder autour de chose qu'il ne semble pas maîtriser contrairement à son père. Vous semblez visiblement plus documentés que moi sur le sujet et votre réflexion est bien murie. De ce fait, aucun intérêt pour moi de convaincre du contraire et d'ailleurs ce n'est pas le sujet ici.

Voici mon opinion

Toute personne qui lit le cycle de Dune peut parfaitement s'en contenter et passer à autre chose ou le relire encore et encore. A la fin du cycle j'ai pourtant ressenti qu'il m'en fallait plus. Comme une drogue quelque part. Je voulais aussi comprendre des choses, toutes ces choses abordées partiellement ou succinctement mais suffisamment dans le cycle pour permettre de suivre l'histoire. Je le lis souvent l'univers de Frank Herbert est vaste complexe riche et regorge de choses pouvant être racontées. Personnellement je remercie Brian Herbert de me permettre de les lire et de me nourrir dans cet univers qui me passionne maintenant depuis plusieurs années. Ai-je appris des choses durant mes lectures ? Oui et je ne suis clairement pas déçu.

J'ai cru voir dans les différents commentaires que les écrits de Brian Herbert pouvaient introduire contradictions ou incohérences. Il ne m'a pas semblé noté ce genre de chose, mais je pense que c'est dû à mon manque de maturité sur le cycle lui-même de Dune qui fait que.
Je n'ai pas lu le cycle 10 fois de suite en même temps. Le lire une fois c'est déjà bien surtout quand on n'est pas un lecteur assidu comme moi.

Un lecteur SF plus averti, ayant bien poncé les thèmes abordés dans le cycle peut être en mesure de juger négativement le travail du fils et verra plus facilement les nombreuses différences ou incohérences avec l'œuvre originale. Suis-je capable de dire que Brian n'écrit pas comme son père ? C'est une évidence. Deux personnes ne peuvent écrire de la même manière selon moi. Suis-je capable de dire s'il écrit moins bien que son père ? Non et je n'oserai même pas le faire. Avant de pouvoir le faire j'estime qu'll faudrait que j'en écrive autant que lui.
Comme je l'ai dit si j'arrive à finir un roman c'est déjà la preuve que l'auteur à fait le taff et ça s'arrête là.

En revanche je ne suis pas une personne très complexe, si ce que je lis me plait et me tient en halène alors tant mieux. Il y a des auteurs de SF bien plus connus que Brian dont je n'ai jamais pu lire un livre en entier. Asimov entre autres (ou alors j'étais trop jeune peut être). C'est clairement ma fascination pour l'œuvre du père qui me permet de gloutonner les sous-cycles du fils.

Un autre commentaire me permet de rebondir sur faut-il lire BH et KJA.
Citation de: ionah le Avril 23, 2020, 05:11:24 PM
Et là où aujourd'hui on lit que Villeneuve fait du StarWars pour adulte avec Dune, parfois je pense que Brian Herbert, lui, fait tout simplement du Dune pour enfants.
Avec des livres qui ne sont plus traduis en français du fait je suppose d'un intérêt dégringolant d'une licence qui commence à prendre la poussière, une faible présence de produits dérivés sur cet univers ainsi qu'une absence de longue date sur grand et petit format sans oublier les formats tels que jeux vidéo, j'ai tendance à dire que faire du Dune pour enfant n'est pas non plus totalement à rejeter. Personne ne veut que Dune tombe dans l'oubli et je pense qu'au lieu de rejeter définitivement le travail du fils il serait peut-être bien au moins de dire que tout comme le film de Lynch à le mérite d'exister, les romans de Brian Herbert avec leurs contradictions ou autres sont un produit de plus qui permet de garder en vie le Cycle.

Donc, à la question : faut-il lire Brian Herbert et Kevin J Anderson ? Je réponds oui dans le sens de : que chacun se fasse son avis en lisant. Ceux qui aiment continueront et ceux qui n'aiment pas passeront leur chemin. C'est mi-figue mi-raisin, j'en conviens. Mais de l'expression que j'aime bien utiliser : "Des goûts et des couleurs, on ne discute pas".

Anudar

Le sujet a perdu son objet - puisque le Dune Mook a été publié il y a maintenant un an puis augmenté en Tout sur Dune depuis ;) - mais c'est une bonne idée de continuer à le faire vivre, la publication de la continuation de Dune par Brian Herbert & Kevin J. Anderson étant (hélas) toujours d'actualité... Merci pour cette intervention :)

« Nos pères et nos mères ont commis l'ubris et ne sont plus,
Et nous portons maintenant le poids de leurs iniquités. »

Anonyme, Péan de l'Intégration.

Leto

En un mot: non   :non:
En une phrase: si on a créé des sujets "Brian est-il un danger pour l'oeuvre de son père?" ou encore "les grosses incohérences de Brian", c'est qu'il y a une raison (et la réponse est incluse dans la question)  :burnkja:

En plus de mots (mais assez court): dans un précédent sujet, j'avais repris un extrait de "Science-fiction : lecture et poétique d'un genre littéraire" qui fait mention de l'ami Brian :

CitationEn explicitant l'inférence temporelle, il arrive d'ailleurs qu'on vide complètement de sa raison d'être un univers fictionnel, dont la spécificité s'appuyait précisément sur des floutages temporels : c'est le cas pour les suites récemment données au cycle de Dune par le fils de Frank Herbert, Brian. Il me semble que c'est un bon exemple (même s'il est déceptif pour le coup) des effets de retour du non narratif sur le narratif. Mais les auteurs les plus malins contournent cette difficulté prévisible (expansion nécessaire mais décevante de la fiction du futur) par des stratégies plus subtiles, qui débouchent sur un dernier type d'annexe non narrative, les annexes discursives (type Encyclopédie)


En plus de mots (et un peu plus long):
Je suis le même élitiste que Filo en ce qui concerne la littérature (au passage, dédicace à  mes parents de qui je tiens ça) : du coup, la différence qualitative entre FH et les rigolos (ce sont eux qui ont un nez de clown en moins Messiah ;D ) apparaît immédiatement.

Il y a les incohérences : les Maisons jouxtent le cycle original, j'attendais plus de rigueur sur des points comme la naissance de Paul et le comportement du Bene Gesserit (cf. sacrifice d'Anuril qui serait passée inaperçu? , etc...). La Genèse en souffre moins, étant donné l'éloignement chronologique.

Il y a la qualité : aussi bien dans le style que dans le fond, la Genèse est vraiment un roman de gare (transformation de Norma Cenva, Junon qui détruit tout pile poil au bon moment, d'on ne sait où, etc....). L'intrigue des Maisons est plus recherchée (cette histoire d'Epice de synthèse avant le Cycle est une idée intéressante), et, pour le coup, le plaisir était plus grand de retrouver nos persos préférés.

En plus de ça, nous avons le comportement de BH & KJA : la censure sur le forum officiel (il est interdit de dire du mal des pré-séquelles --> la création de nombreux forums contestataires... qui a dit que la répression entraînait la révolte? ;D), la manipulation (attention, je vais parler des Après Dune : Hunters et Sandworms se basent autant, si ce n'est plus, sur les préquels que sur le Cycle original). Et c'est là  que je m'insurge (en fait non, étant un snoobinard élitiste, je me suis insurgé depuis longtemps) : on nous parle de notes retrouvées et on construit la suite à  partir d'autre chose de beaucoup plus fade. La Dunyclopédie, travail conséquent et de qualité : ne convient pas à  BH & KJA, contredit leur version, alors qu'elle est antérieure et validée par FH (écrite entre l'EDDD et les HDD), est interdite de réédition.
Bref, c'est cette atmosphère dictatoriale et médiocre qui me donne envie de me lever et de dire Stop!
L'espace et le temps sont les modes par lesquels nous pensons et non les conditions dans lesquelles nous vivons
Albert Einstein

ionah

Répondre à cette question revient à se remémorer de pénibles moments de lecture quasi-forcées qui suivirent une déception énorme.

Après un moment d'euphorie qui me rendit quelque peu aveugle aux impers de la rédaction de la première Trilogie, la lecture de la Trilogie sur le Jihad Butlérien fut un moment de révélation sur la médiocrité réelle de Brian Herbert et Kevin J. Anderson. Une lecture en Z du 'Dune 7' en deux tomes finit par me convaincre d'une chose fondamentale: je n'apprenais rien.

l'Univers de Frank Herbert ne servait que de décor pour des saynètes forcément contrites aux événements de l'Hexalogie quand, par malheurs, elles ne venaient pas introduire une contradiction ou une incohérence. Aucun approfondissement ou extension de la réflexion du père sur des thèmes centraux, comme la question de la gouvernance, n'est offerte par le fils. Seuls quelques mantras et canto sont repris, sinon torturés, pour faire passer le goût fade de leur soupe.

Outre la question de style et de forme, c'est bien la question du fond qui fait défaut. Et là où aujourd'hui on lit que Villeneuve fait du StarWars pour adulte avec Dune, parfois je pense que Brian Herbert, lui, fait tout simplement du Dune pour enfants.

Spacewolf1

#4
La fin de la maison des mères laisse la saga en suspend devant de nombreuses questions et des développement inachevé (retour des vers, les Honorées Matriarches/Bene Gesserit, les 2 caractères "divins" du chapitre final...). Nous sommes dans un cliffhanger comme beaucoup de séries TV en connaissent de nos jours suite à  de mauvais audimat. Les livres "Après Dune" nous proposent donc une conclusion à  ce final. Malheureusement on peut leur reprocher de se "contenter" d'une conclusion, on ne retrouve pas la profondeur de réflexion notamment sur des thèmes comme la religion, les machines/technologies. De même les mouvements politiques et les relations entre les personnages semblent moins exploité. Ce qui est d'autant plus dommage lorsque l'on voit l'énorme bande de ghola riche et varié. Alors que cela pouvait donner une sacré base on a plus la sensation d'un simple fan service quasiment inutile au final. Là  encore on aurait très bien imaginé un Frank explorer les thématiques de seconde chance, répétition des erreurs, etc... ici il n'en sera malheureusement rien. Au final si l'on n'a pas une fin "au niveau" on a au moins une fin et c'est déjà ça.


Les partie "Genèse" et "Origine" sont un peu du même acabit. Le fameux Jihad Butlérien est potentiellement un excellent terreau pour explorer toutes les thématiques et questionnement autour de la robotique, de l'intelligence artificielle, des relations homme/machine... Malheureusement on passera totalement à  côté de ce potentiel et on préférera raconter une énième guerre humain/machine comme on en a tant lu/vu. Pour autant cette partie parvient à  enrichir l'univers de Dune. La position et la relation des 3 maisons principales, le pourquoi du rejet de certaines technologies (laser) et pas d'autres (bouclier), le mépris de certaines races (Tleilax), la découverte de l'épices... Origine va quand à  lui définitivement mettre en place 3 des institutions principales de l'univers: Guilde, Bene Gesserit, Mentat. Comment et pourquoi la Guilde a un monopole, comment le Bene Gesserit a su devenir indispensable et comment les Mentat on permet de se passer des machines pensantes. En apparence on a une impression d'une certaine réflexion sur les machines, mais c'est vite réduit à  un simple affrontement entre un fanatique qui fait peur face à  une gros industriel. Côté Atréides / Harkonnen on a certaines tentative de rédemption mais sans plus. Ce qui bloque peut-être avec Origine, c'est qu'il veut trop en faire en même temps, ce qui l'empêche d'explorer pleinement des thématiques fortes et se contente donc de les effleurer afin de pouvoir faire avancer l'histoire. Origine est un excellent complément pour sa mise en place des institutions de Dune, mais il ne faut absolument pas s'attendre à  une quelconque réflexion derrière.


Bref, pour résumer si les romans Brian Herbert et Kevin J. Anderson apportent une fin et enrichissent l'univers de Frank en terme de contenu, en terme de littérature pure et de réflexion nous sommes plutôt face à  du "roman de plage".
Alors faut-il les lire ? Je dirais que cela dépends de vos attentes :
- enrichir / compléter l'univers du père --> oui
- retrouver la réflexion et les questionnement du père --> non


Pour finir, j'ai presque envie de comparer ce que fait Brian avec ce qu'à  fait Christopher Tolkien. Brian a décidé d'enrichir et de poursuivre l'oeuvre de son père avec plus ou moins de réussite et les débats que l'on voit. La conséquence indiscutable cependant c'est qu'on a un univers toujours vivant plus de 30 ans après la mort de Frank Herbert. A l'opposé nous avons un Christopher qui sort juste quelques notes plus ou moins complétées et qui a choisi de ne pas enrichir de sa propre initiative l'oeuvre de son père. La conséquence c'est certes un univers qui n'est pas dénaturé/défiguré... mais c'est un univers mort depuis 50 ans avec son auteur.


En conclusion et ouverture finale: un univers doit-il se figer et mourir avec son auteur originel ou doit-il lui survivre et continuer à vivre ?

Anudar

C'est une question à laquelle je trouve bien difficile de répondre. A la réflexion, je dirai : non.

Ce qui fait la richesse de Dune, c'est l'approche elliptique de Frank Herbert, qui donne une véritable impression de profondeur contextuelle. Dune parle d'un empire galactique mais celui-ci n'a rien à voir avec ceux de ses prédécesseurs littéraires, pas plus celui d'Edmond Hamilton que celui d'Isaac Asimov. Le lecteur comprend vite qu'il est en terrain trompeur : le Cycle tout entier lui permettra de réaliser à quel point c'est le cas...

Les romans duniens signés Brian Herbert et Kevin J. Anderson au contraire sont des romans d'aventures science-fictives de type hamiltonien : cela ressemble à Dune vu de loin mais de près, c'est plutôt du Star Wars ! Qui a aimé Dune pour ses spécificités sera immanquablement déçu en lisant sa continuation par Brian Herbert et Kevin J. Anderson - et c'est pour cela qu'il vaut mieux, sans doute, ne pas les lire.

« Nos pères et nos mères ont commis l'ubris et ne sont plus,
Et nous portons maintenant le poids de leurs iniquités. »

Anonyme, Péan de l'Intégration.

Elgg

Alors : non.
Parce que sous des atours attrayants et trompeurs qui laissent supposer de nouvelles aventures dans votre univers préféré, ils réussissent le tour de force de ruiner à la fois l'histoire générale en faisant des raccourcis et simplifications qui trahissent (je pense) "l'esprit" de l'oeuvre, ruiner aussi les personnages, corporations et tout le toutim.
Ils font partie de cette génération qui ne savent pas apprécier la beauté d'une fin ouverte. Ils se disent que si c'est une fin ouverte, ou si à un moment il y a une zone d'ombre dans un coin de l'histoire, ils pourront la remplir... Alors que ces zones d'ombres participent à la beauté du tout, un peu de mystère ça fait du bien. Et une fin ouverte ça laisse le lecteur imaginer ce qu'il veut, saperlipopette.
A éviter.
En plus en ne lisant pas leur ouvrages, vous économisez autant de livres que vous ne lirez pas. Un argument de plus ! ^^
De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus intéressants sont ceux qui se taisent.
:userbar-dar2:

ionah

#1
Nous aurions besoin, pour un sujet encore secret, de vos réponses courtoises mais partisanes à la question suivante en 1.000 à 1.200 signes sont ici les bienvenues. Jusqu'au 20 Avril.

Faut-il lire Brian Herbert et Kevin J. Anderson ?

Par 'partisanes', il est attendu que vous donniez votre avis personnel aussi non conventionnel qu'il soit, du moment qu'il est honnête et construit.
:transpi:

Merci d'éviter les mi-figues mi-raisins du genre thèse-antithèse-synthèse, prière de verser dans l'un ou dans l'autre, mais les avis tièdes du genre "je veux pas donner l'air d'être con ou méchant" ne nous sont ici pas utiles. Merci de votre compréhension.
:snoob:

Les avis les plus pertinents, les plus audacieux, les plus truculents, les plus gourmands croquants seront publiés (avec accord de leurs auteurs respectifs) dans ce projet secret.
Et ils peuvent être de tous les goûts.
:bigslap:

Bonne rédaction et au plaisir de vous lire !!
:mp:




1.200 signes, c'est à peu près long comme cela - ou alors 4 Tweets bien remplis ( 4 x 280 = 1.120)

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