Avec un troisième opus publié en 1976, presque aussi volumineux que les deux précédents réunis, il apporte un épilogue à la saga familiale des Atréides.Qu'entend-t-on par "aussi volumineux que les deux précédents réunis" ?
Il faudra bien sept années après la réception très mitigée du Messie de Dune pour que Frank Herbert vienne clôturer cette première trilogie. Avec un troisième opus publié en 1976 presque aussi volumineux que les deux précédents réunis, il vient apporter un épilogue à cette saga familiale des Atréides
Dune, une psychanalyse à ciel ouvert , Par Anthony Huard ( psychologue ) , in Tout sur Dune , pp 280-281.
L’auteur tente un parallèle entre la naissance de Muad’Did et la lente naissance d’un sujet ( son avènement ) sur le divan d’un psychanalyste. Ce que les analystes lacaniens appellent la traversée du fantasme.
La litanie contre la peur schématiserait, un peu, sur le mode conscient et volontaire, ce qui ce passe dans l’inconscient du sujet. Le « Wo es war , soll ich werden » [ Là où il y avait quelque chose d'autre que moi, je dois advenir].
Je ne suis pas convaincu par l’article psychanalysant et rapide d’ A. Huard.
Ce n’est pas une psychanalyse textuelle.
L’étude de l’apport psychanalytique d’un texte littéraire le dote d’une multitude de sens qui demeurent latents au moment de l’écriture. Plus précisément, le texte littéraire s’avère posséder un inconscient qui est celui de l’auteur qui le crée et du lecteur qui le réécrit. Il est ainsi porteur de désirs et de fantasmes qui cherchent à s’accomplir au moment de l’écriture et puis au moment de la lecture-réécriture qui le transforme en autre texte.
Aujourd’hui d’autres psychanalystes considèrent la lecture des œuvres littéraires comme un jeu de l’esprit, ils ne se prétendent pas possesseurs d’un savoir absolu, mais la lecture leur permet de découvrir la façon dont fonctionne leur psychisme et, comme le soutient André Green, ils sont autant analysés par le texte qu’ils analysent celui-ci.
Dune est un texte immense et multidimensionnel dont les signifiants ne disent rien du seul sujet qui est Frank Herbert lui-même.
Bonjour,
Je suis l'auteur de ce texte qui est une proposition de lien en effet entre ce qui permet de traverser son fantasme et passer par son angoisse en psychanalyse et la litanie de la peur.
Il est clair que le format d'une page confére un côté ramassé et dense au texte et à l'analyse proposée.
Il lui revint ce que Leto lui avait rapporté de son rêve. Et ce rêve avait une telle réalité iridescente et magnifique qu'il aurait pu ensuite déambuler des heures dans un état second.Les Enfants de Dune, chapitre 13
« Je suis sur le sable, dans la chaude clarté du jour, et pourtant il n'y a pas de soleil. C'est à ce moment que je comprends que je suis le soleil. Ma lumière se déploie en un Sentier d'Or. Au moment où je comprends cela, je sors de moi-même. Je me retourne, m'attendant à me voir en tant que soleil. Mais je vois autre chose: je ne suis qu'un dessin d'enfant. Mes yeux sont des éclairs et mes bras et mes jambes de simples bâtons. Pourtant, je tiens un sceptre dans la main gauche, un vrai sceptre, qui n'a rien à voir avec cet espèce de gribouillis que je suis. Alors, le sceptre bouge et je suis terrifié. Et cela m'éveille; pourtant, je sais que je continue de rêver. C'est à ce moment que je prends conscience d'être enfermé dans quelque chose – une armure qui suit les mouvements de ma peau. Je ne peux voir vraiment cette armure, mais je la sens. C'est alors que la terreur me quitte, car je sens que cette armure me donne la puissance de dix mille hommes. »
[…]Le plan de Leto recelait donc d'autres complexités. Il les conduirait jusqu'à un seuil au-delà duquel la chute d'un côté ou d'un autre pourrait ne pas être supportée par l'esprit humain sans qu’il sombre dans la folie.Les Enfants de Dune, chapitre 13
Devinant le cheminement des pensées de sa sœur, Leto déclara: « Le pouvoir attire les psychotiques. Toujours. C'est ce qu'il nous faut empêcher en nous-mêmes. »
Alors je connais en effet le concept de Moi-Peau. Et la personne que vous citez est très intéressante dans son domaine, la littérature. Mais elle n'est ni psychologue ni psychanalyste ni clinicienne.
Quant au concept de personnalités multiples, c'est un concept anglo-saxon sujet à caution qui se retrouve davantage dans les fictions. Pas dans la clinique psychopathologique.
Cela forme des approches différentes selon que l'on se réfère à une littérature ou à une clinique psychopathologique pour éclairer les œuvres sous un angle psychanalytique.