L'Univers de Dune > Cycle de Dune par Frank Herbert

Les motivations d'Herbert Senior

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BasharSublime:
Voilà ce qu'on peut trouver comme remarque  d'Herbert au début des Hérétiques de Dune :
"
When I was writing Dune
. . . there was no room in my mind for concerns about the book's success or
failure. I was concerned only with the writing. Six years of research had
preceded the day I sat down to put the story together, and the interweaving of
the many plot layers I had planned required a degree of concentration I had
never before experienced.
It was to be a story exploring the myth of the Messiah.
It was to produce another view of a human-occupied planet as an energy machine.
It was to penetrate the interlocked workings of politics and economics.
It was to be an examination of absolute prediction and its pitfalls.
It was to have an awareness drug in it and tell what could happen through
dependence on such a substance.
Potable water was to be an analog for oil and for water itself, a substance
whose supply diminishes each day.
It was to be an ecological novel, then, with many overtones, as well as a story
about people and their human concerns with human values, and I had to monitor
each of these levels at every stage in the book.
There wasn't room in my head to think about much else.
"

Qu'en pensez vous ? Le but est atteint ? Ce qui est sur, c'est qu'il a réussi un chef d'oeuvre, mais d'après vous, est-ce qu'il implique tout ce qu'il avait prévu ?

Selon moi, il est légèrement présomptueux d'avoir voulu faire une telle fresque dès le debut. Mais bon, vu le résultat. Mais je crois qu'on peut surtout louer sa volonté de faire (un peu comme filo à sa manière) un conte philosophique qui transpose notre propre univers vers qqchose de virtuel mais a la fois si vrai. Tous les éléments évoqués ici par Herbert sont en parallèle direct avec notre monde, et les conséquences des actes qui ont lieu dans Dune peuvent surement nous arriver à nous, dans une autre mesure certes, mais quand meme.
D'autre part, je pensais qu'il se laissait plus embarquer dans son histoire et que c'est elle qui finalement le guidait, et je suis finalement un peu décu qu'il ait tout réfléchi auparavant sans que son esprit ait été poussé par sa plume. Mais une fois encore, je dirais que c'est le résultat qui compte...

kwisatz:
Je suis pas vraiment anglophobe, meme pas du tout, mais a vrai dire je prefere le francais, je trouve ca plus joli a lire et j ai pas vraiment envie de reflecir trop aujourd hui.... :ace_biggrin:
Donc si tu pouvais mettre le meme post mais en version francaise ca m arrangerait bien ! ;-)

Filo:
Bon, je me colle à la traduction:

"Lorsque j'écrivais Dune
... je ne me souciais pas spécialement du fait que ce livre puisse avoir ou non du succès. Je me préoccupais seulement de l'écriture. Six ans de recherches ont précédé le jour où je me suis assis pour élaborer l'histoire, et l'assemblage des nombreuses trames interdépendantes que j'avais planifiées me demandait un degré de concentration que je n'avais jamais expérimenté jusqu'alors.
Mon intention était de faire une histoire explorant le mythe du Messie.
De donner une autre vision d'une planète peuplée d'humains que celle où l'énergie dépend des machines.
D'approfondir les mécanismes de la politique et de l'économie, de leurs tenants et aboutissants.
D'examiner le sujet de la prédilection absolue et les pièges qu'elle pourrait entraîner.
D'y inclure une drogue d'omniscience et d'examiner les conséquences de l'addiction à une telle substance.
De comparer l'eau potable au pétrole, en tant que substance rare, dont les réserves diminuent de jour en jour.
Je voulais que ce soit d'abord un roman écologique, puis à plusieurs degrés de lecture, mais aussi une histoire sur des gens et leur intérêts pour les valeurs humaines,
et je voulais gérer chacun de ces niveaux à chaque stade du livre.
Je ne voulais pas me soucier de plus que cela."

Personnellement, je crois qu'il a bien réussi son coup!
Je ne le trouve pas présomptueux, perso, car il était justement à la hauteur de son projet. D'autre part, ne sois pas déçu qu'il ait prévu un "plan" (celui-ci était quand même très global!) des thèmes abordés, certains écrivains élaborent le plan précis de tout leur récit, au sous-chapitre prêt!
Personnellement, lorsque j'écris, je sais rarement comment mon histoire va évoluer et finir. Je me laisse emporter par les événements et les personnages, comme un quasi-spectateur, comme de l'écriture automatique. Je ne fais pas de plan. Et si tu avais l'impression que FH a écrit comme ça, ce n'est pas cette "liste" de thèmes préalable qui entache ce mode d'écriture, ton impression reste plausible. Pour ma part, je pense qu'il a dû s'organiser un minimum quand même ; et je suis pratiquement sûr qu'il n'a pas tout écrit chronologiquement.
Au fait, où as-tu dégoté ce texte? Il n'existe pas dans l'édition française (enfin chez Robert Laffont).

kwisatz:
Honnetement je trouve ca assez presomptueux mais ca ne me choque pas du tout. Je pense que le simple fait de projeter d ecrire un roman destine a etre lu par autrui est presomptueux, car tu supposes que ce que tu as a dire est suffisament intelligent et pertinent pour interesser quelqu un d autre.
Mais lui il a eu ce projet et il y est arrive avec succes. Il n y a qu a voir ce que ses "imitateurs" ont fait apres ( Brian H. et Anderson ), ca ne lui arrive pas a la cheville. Ils ont simplement fait de la science fiction, FH, lui, etait plus ambitieux....

Filo:
Ouaip, faut pas confondre présomption et légitime ambition ou inspiration.

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