Le Baron: sombre crétin ou génie ignoré?

Démarré par mait, Janvier 18, 2012, 07:25:11 PM

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mait

Citation de: Il Barone le Février 23, 2012, 04:42:08 PM
Un petit clin d'oeuil à tous ceux qui (comme moi je l'avoue) ont sorti leur dictionnaire suite à cet extrait de la prose D'Askaris voici la définition du du petit larousse pour le mot "hubris" :[...]
Bravo ça! encore un qui n'a jamais lu Leviatemps de Chattam!(le seul livre de Chattam que j'ai lu)
Néanmoins de mon côté avec l'éclaircissement apporté par Askaris:
CitationL'hubris c'est être poussé dans une course folle à la demesure et que rien ne peut atténuer ni entraver.
paradoxalement j'avoue que j'en viens à vouloir lui poser la même question qui l'avait conduit à faire intervenir le mot Hubrys (le Baron, sorte de destructeur obsessionnel-compulsif?)


Citation de: Askaris le Février 23, 2012, 05:12:24 PM
Puisque tu sembles apprécier mes vieilleries, laisse-moi te parler de l'interdiction de l'eau et du feu : sous l'antique Rome, c'était un ban intérieur qui faisait de celui qui en était frappé un perpétuel fugitif que le premier passant venu pouvait dépouiller, agresser et tuer. Châtiment particulièrement vicieux parce que celui qui le prononçait évitait de faire la sale besogne lui-même en se contentant de laisser la meute assouvir ses bas instincts. Toute ressemblance avec une situation présente n'est pas fortuite.
>:( Sache que tu n'est pas seul Askaris, oui, d'autre(s) ici te soutienne(nt)! Je te fais le serment que lorsque "la sale besogne" sera accomplie je m'occuperais de mettre à l'abri des regards indiscrets tes restes (si on me le permet).

Askaris

Je m'étais promis de ne plus poster pour aujourd'hui vu que mes protestations restent sans effet. Donc, comme je l'ai dit en chat l'hybris/hubris est connue des Anciens comme de Shakespeare, Corneille ou Racine et son acception ne s'y limite plus au seul rapport d'humilité que doivent adopter les mortels face à l'Olympe. L'hubris c'est être poussé dans une course folle à la demesure et que rien ne peut atténuer ni entraver. Dans un sens, c'est la tyrannie du désir dont parlait Spinoza.

Puisque tu sembles apprécier mes vieilleries, laisse-moi te parler de l'interdiction de l'eau et du feu : sous l'antique Rome, c'était un ban intérieur qui faisait de celui qui en était frappé un perpétuel fugitif que le premier passant venu pouvait dépouiller, agresser et tuer. Châtiment particulièrement vicieux parce que celui qui le prononçait évitait de faire la sale besogne lui-même en se contentant de laisser la meute assouvir ses bas instincts. Toute ressemblance avec une situation présente n'est pas fortuite.

Il Barone

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 12:31:05 PM
...Tu n'as lu dans ma prose que ce que tu voulais bien y lire. Je suis plus subtil que ça.  :P Je ramène plutôt le Baron à une folie, un hubrys très commun et qu'on retrouve dans une infinité de figures du théâtre élisabéthain ou de la tragédie antique.

Bonjour

Un petit clin d'oeuil à tous ceux qui (comme moi je l'avoue) ont sorti leur dictionnaire suite à cet extrait de la prose D'Askaris voici la définition du petit larousse pour le mot "hubris" :
Citation
Hubris
nom féminin (mot grec)
Définitions
Chez les Grecs, tout ce qui, dans la conduite de l'homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance.

Bon, maintenant que je sait de quoi on parle en lisant Askaris, je l'avoue je ne comprend pas ce que la "vengeance des dieux" vient faire avec le Baron.

Même si sa "folie des grandeur" ou son "ambition démesurée" méritent la vengeance de ceux qu'il à offensés, parler d'une hubris serait dire que Paul était un dieu (vengeur). Même si il possède certains attributs dignes d'un dieu, je ne considère pas Paul comme étant intrinsèquement de nature divine.

Merci Askaris d'avoir contribué à ma culture personnelle :).


L'administrateur, à créé ce forum pour éprouver le fidèle

mait

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 08:29:03 PM
La prescience est un handicap, l'omniscience est une malédiction. L'adaptation est sans nul doute le grand point fort du BG, le seul groupe à durer.
Les navigateurs ont disparu dans les deux derniers tomes?

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 08:29:03 PM
Il faut à cet égard admirer les talents de stratège du Baron. Se dépatouiller de cet imbroglio quand on est entouré de sorcières vicieuses, de gros poulpes enfumés et de mediums charismatiques ... il faut le faire.
;D Tsss... Lèche-botte...

Citation de: Arrakis le Février 22, 2012, 07:14:51 PM
Pour ce qui est des BG, peut-être y reviendra t-on plus tard, mait n'ayant terminé sa lecture. Pour moi, ce sont elles qui apprennent le plus des événements qui se produisent et en tirent les conséquences.
Tu as bien raison de barrer "Pour moi", car ce n'est pas un avis que je partage (pour le moment).

Citation de: Arrakis le Février 22, 2012, 07:14:51 PM
Pour ce qui est des BG, peut-être y reviendra t-on plus tard, mait n'ayant terminé sa lecture.
Tant que le sujet du fil est "le baron génie ou ..." j'hésite à intervenir pleinement dans cette discution. Ouvrez un autre fil de discution, et là je pourrais pleinement ... euh... "aliboroner" même sans avoir lu les deux derniers tomes.

Askaris

La prescience est un handicap, l'omniscience est une malédiction. L'adaptation est sans nul doute le grand point fort du BG, le seul groupe à durer.

Il faut à cet égard admirer les talents de stratège du Baron. Se dépatouiller de cet imbroglio quand on est entouré de sorcières vicieuses, de gros poulpes enfumés et de mediums charismatiques ... il faut le faire.

Arrakis

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 06:06:49 PM
l'Empereur-Ver ne doute de rien et surtout pas de lui

ça doit devenir compliquer de douter quand on sait tout ce qui va arriver. Mais il est vrai qu'il décide de sauver l'humanité en l'emprisonnant sans lui demander son avis.
Enfin j'ai un peu de mal à le voir uniquement comme le mal, certes c'est un dictateur, mais il a pour objectif la survie de l'humanité et ne recule pas devant les sacrifices nécessaires pour que cela arrive. Il est peut-être une sorte de mal nécessaire.

Pour ce qui est des BG, peut-être y reviendra t-on plus tard, mait n'ayant terminé sa lecture. Pour moi, ce sont elles qui apprennent le plus des événements qui se produisent et en tirent les conséquences.

mait

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 05:54:58 PM
Habituellement j'aime parler de moi à la 3° personne du singulier ("Il est venu, il a vu, il est repartu en courant")
Tu aimes parler de toi à la troisième !? Comme l'autre là sur la piece de monnaie de l'autre (le tout est de savoir aussi si sur la piece ce n'était pas un autre de ses héritiers qui portaient son nom)?

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 05:54:58 PM
Nous avons pensé, dans le secret de notre boîte cranienne (moi et ma personnalité double) d'utiliser le "on" qui est un peu plus impersonnel. Cela nous évite de devoir nous expliquer devant tous ces groz' hobbits joufflus qui sentent l'épice. Es-tu satisfait de ma réponse mon Préccccieux ?
Ok satisfait! mais ne soit pas gêner par ta double personnalité, moi aussi parfois j'en ai une de double personnalité. Regarde!

Moi, vois ce que pense Askaris
Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 06:06:49 PM
Mais enfin ... TOUS. Ils se mentent tous à eux-mêmes, sauf peut-être le Baron qui n'a strictement rien à fiche de poursuivre un "idéal".
Non ... non ... c'est impossible il ne peut pas penser ça!
Si! Lis la suite de son commentaire!
Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 06:06:49 PM
Le BG est si convaincu d'oeuvrer au bien de l'humanité qu'il produit des monstres en série, Paul est incapable de conduire sa voiture de course lancée à toute vitesse vers le public mais il se dit que sa route est néanmoins digne d'être empruntée, l'Empereur-Ver ne doute de rien et surtout pas de lui, le Tleilax développe son musée des horreurs avec la certitude d'agir selon la voie orthodoxe de l'Islamiyat, d'autres fuient vers l'incertain en étant convaincus que leur schisme ou leur sécession était juste etc.

Ils sont tous lancés comme des bolides incapables de voir leurs erreurs. C'est ça "se mentir". La psyché du Baron est plus simple. Celle des HM aussi (encore faut-il en discerner une dans cette régression préhistorique).
Ceci n'est pas du tout mon opinion. Je pense au contraire qu'on a affaire à des personnages extrêmement "pragmatiques" qui ont conscience de l'ignominie de leurs actes (pas tous je te l'accorde). Je pense en particulier au BG, dont l'une des tactiques consistent (consistaient) à créer dans différent monde une atmosphère religieuse dont le but intentionnel de favoriser ses propres  intérêts. N'oubliant pas qu'a l'intérieur des B.G  existent des personnages qui partagent la mémoire de leur prédécesseur, cela implique une intense connaissance de l'évolution de la morale...

Askaris

#75
Citation de: mait le Février 22, 2012, 05:40:58 PM

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 03:47:22 PM
Du Cycle je retiens la vanité du politique, son impuissance, sa cruelle illusion. Les gens mentent souvent. Et parfois, ils se mentent à eux-mêmes, et c'est plus tragique encore. Le cynisme du Baron est en cela moins dangereux que tous les fous qui sont convaincus de faire le Bien.
Hum ... alors qu'on commençait à s'accorder, je décele une divergence... dans le passage que j'ai  souligné tu  pourrais me dire à qui en particulier tu fais référence?

Mais enfin ... TOUS. Ils se mentent tous à eux-mêmes, sauf peut-être le Baron qui n'a strictement rien à fiche de poursuivre un "idéal".

Le BG est si convaincu d'oeuvrer au bien de l'humanité qu'il produit des monstres en série, Paul est incapable de conduire sa voiture de course lancée à toute vitesse vers le public mais il se dit que sa route est néanmoins digne d'être empruntée, l'Empereur-Ver ne doute de rien et surtout pas de lui, le Tleilax développe son musée des horreurs avec la certitude d'agir selon la voie orthodoxe de l'Islamiyat, d'autres fuient vers l'incertain en étant convaincus que leur schisme ou leur sécession était juste etc.

Ils sont tous lancés comme des bolides incapables de voir leurs erreurs. C'est ça "se mentir". La psyché du Baron est plus simple. Celle des HM aussi (encore faut-il en discerner une dans cette régression préhistorique).

Askaris

#74
Citation de: mait le Février 22, 2012, 05:40:58 PM

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 03:47:22 PMPaul & Leto sont touchants d'impuissance, Alia est fascinante de désespoir, Le Ver est cruellement seul ... Jessica & Odrade sont des figures qu'on aime aimer.
Ah ce on! Certes ce n'est pas vrai mais à chaque fois j'ai l'impression d'être inclus, or il s'agit d'un avis que je ne partage pas! (hum... je me répète...)

Habituellement j'aime parler de moi à la 3° personne du singulier ("Il est venu, il a vu, il est repartu en courant"). ...Mais comme c'est un privilège revendiqué par Der große schtroumpf Blabla... Nous avons pensé, dans le secret de notre boîte cranienne (moi et ma personnalité double) d'utiliser le "on" qui est un peu plus impersonnel. Cela nous évite de devoir nous expliquer devant tous ces groz' hobbits joufflus qui sentent l'épice. Es-tu satisfait de ma réponse mon Préccccieux ?

Citation de: mait le Février 22, 2012, 05:40:58 PM
Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 03:47:22 PM
Il ne perd pas le nord, il a de l'avenir sur DAR  ;)
En parlant de ne pas perdre le nord, on devrait peut être ouvrir un autre fil de discution (ou s'insérer dans un autre), au cause du titre du sujet j'ai l'impression d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de ma tête qui m'empêche de pleinement participer au débat qui se tiens ici.

Jeune padawan, le Cycle tu finiras ... et au trot !

mait

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 12:31:05 PM
Tu n'as lu dans ma prose que ce que tu voulais bien y lire. Je suis plus subtil que ça.  :P
En écrivant publiquement que je te sous-estime, non seulement tu me sous-estimes, mais en plus c'est comme si tu disais que je portais un collier  :o (Prend ça sale ver !  :fouet:). Néanmoins il semble bien que la grossièreté que j'avais commise est sans appel.

Citation de: Arrakis le Février 22, 2012, 01:26:49 PM
Il n'y a pas que les politiques qui sont en campagne, mait aussi. Tu places ta proposition centrale dans chacune de tes interventions^^
La constante dans l'effort tel est parfois ma dévise. La constante dans l'effort tel est parfois ma dévise. La constante dans l'effort tel est parfois ma dévise. ::)

Citation de: Arrakis le Février 22, 2012, 01:26:49 PM
Enfin, à la fin du cycle, les seules que l'on finit par trouver sympas sont les soeurs...
En lisant par ci par là des brides des deux derniers tomes, j'ai eu l'impression que c'est "l'idélogie" (arg le manque de vocabulaire) qui sembe vouloir se dégager, mais même sans avoir lu ces deux derniers tomes, je te demanderais de prendre en compte le fait que ce n'est pas ou que ce ne sera pas du tout l'avis de tout le monde (moi en particulier).

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 03:47:22 PM
Du Cycle je retiens la vanité du politique, son impuissance, sa cruelle illusion. Les gens mentent souvent. Et parfois, ils se mentent à eux-mêmes, et c'est plus tragique encore. Le cynisme du Baron est en cela moins dangereux que tous les fous qui sont convaincus de faire le Bien.
Hum ... alors qu'on commençait à s'accorder, je décele une divergence... dans le passage que j'ai  souligné tu  pourrais me dire à qui en particulier tu fais référence?

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 03:47:22 PM
Les femmes sont la seule chose positive qui restera du Cycle. 
C'est un avis, que certes je ne partage pas du tout, loin de là, mais c'est un avis intéressant.

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 03:47:22 PMPaul & Leto sont touchants d'impuissance, Alia est fascinante de désespoir, Le Ver est cruellement seul ... Jessica & Odrade sont des figures qu'on aime aimer.
Ah ce on! Certes ce n'est pas vrai mais à chaque fois j'ai l'impression d'être inclus, or il s'agit d'un avis que je ne partage pas! (hum... je me répète...)

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 03:47:22 PM
Il ne perd pas le nord, il a de l'avenir sur DAR  ;)
En parlant de ne pas perdre le nord, on devrait peut être ouvrir un autre fil de discution (ou s'insérer dans un autre), au cause du titre du sujet j'ai l'impression d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de ma tête qui m'empêche de pleinement participer au débat qui se tiens ici.

Askaris

#72
Citation de: Arrakis le Février 22, 2012, 01:26:49 PM
Enfin si j'ai bien suivi ce que tu voulais dire...

Parfaitement  ;)

Citation de: Arrakis le Février 22, 2012, 01:26:49 PM
Je trouve que c'est une vision particulièrement sombre du cycle, où aucun des acteurs n'auraient pas de réels objectifs en dehors d'obtenir du pouvoir pour eux-mêmes. L'absence de manichéisme ne voudrait-elle pas qu'il existe des personnages "gris"? J'ai l'impression que là tu supprimes tout le "blanc".  (je ne sais pas si ce que j'essaye de dire est très clair)

« Jésus incarne bien tout le drame humain. Il est l'homme parfait, étant celui qui a réalisé la condition la plus absurde. Il n'est pas le Dieu-homme, mais l'homme-dieu. Et comme lui, chacun de nous peut être crucifié et dupé. »
Albert Camus

Grace aux Démons de Dostoïevski, au Zarathoustra de Nietzsche & à la seconde topique de Freud nous sommes heureusement débarrassés de l'oiseuse question métaphysique des fins dernières, du Bien vs Mal. Nous pouvons, en matérialistes & relativistes conséquents, construire une éthique personnelle et collective basée sur autre chose que l'intériorisation de schémas parentaux fondés sur la culpabilisation, l'autocensure et la honte.
Les sagesses orientales comme les sagesses antiques jouent alors un rôle central vers cette redéfinition. Loin de la statue du Commandeur du Père Éternel Phallocratiquement Omniscient (notre Shai Hulud moral), il reste une économie du moindre mal que définissait Mencius en quelques mots : "à quoi bon faire du mal à autrui ?". C'est un programme à minima qui ne s'embarrasse pas de théoriser ad nauseam sur un arrière-monde.

Du Cycle je retiens la vanité du politique, son impuissance, sa cruelle illusion. Les gens mentent souvent. Et parfois, ils se mentent à eux-mêmes, et c'est plus tragique encore. Le cynisme du Baron est en cela moins dangereux que tous les fous qui sont convaincus de faire le Bien.

Citation de: Arrakis le Février 22, 2012, 01:26:49 PM
Enfin, à la fin du cycle, les seules que l'on finit par trouver sympas sont les soeurs...

Voyez le BG, voyez leur abandon du Programme qui les avait mobilisé pendant tant de siècles ! Voyez Bellonda se laissant vieillir. Souvenez-vous que le terme d'Abomination s'applique aussi aux Soeurs qui useraient de leur pouvoir pour prolonger démesurément leurs vies. Voyez ce chemin de retenue, de réserve, de modestie, d'austérité et de dépouillement. Un chemin qui n'empêche pas l'amour d'une concubine, d'une fille, d'une mère. Les femmes sont la seule chose positive qui restera du Cycle. Elles plantent des graines, des espérances, des bibliothèques. Elles cultivent leur jardin comme les derniers vestiges de l'Imperium. Non, tout n'est pas noir dans le Cycle. Paul & Leto sont touchants d'impuissance, Alia est fascinante de désespoir, Le Ver est cruellement seul ... Jessica & Odrade sont des figures qu'on aime aimer.

Citation de: Arrakis le Février 22, 2012, 01:26:49 PM
Il n'y a pas que les politiques qui sont en campagne, mait aussi. Tu places ta proposition centrale dans chacune de tes interventions^^

Il ne perd pas le nord, il a de l'avenir sur DAR  ;)

Arrakis

Citation de: Askaris le Février 22, 2012, 12:31:05 PM
Le Baron n'est donc qu'une facette secondaire parmi bien d'autres, bien plus inquiétantes, des pulsions qui nous conduisent à sacrifier nos libertés pour un sauveur ou aliéner notre jugement à nos sens. Le Cycle se prête admirablement à une lecture archétypale & psychanalytique.

Le Baron serait un peu le mal facile à voir, à repérer avec l'aspect luxure de son comportement, à appréhender. Mais FH, n'oublie de mettre en parallèle d'autres formes de mal, peut-être bien plus dangereuses car plus insidieuses et auxquelles on pourrait trouver parfois une justification morale. Enfin si j'ai bien suivi ce que tu voulais dire...

Citation de: Askaris le Février 21, 2012, 11:10:20 PM
Le Baron n'est donc qu'un visage du Mal et j'ai envie de conclure (provisoirement) : il incarne une des dimensions de notre propre folie, de notre propre pulsion d'autodestruction. Oui, le Mal absolu de Dune ... c'est Nous.

Il fait ressortir le Mal des personnages chez lesquels nous ne pensons pas en trouver ou chez lesquels nous ne voulons pas le chercher. Donc pour rejoindre ce que tu dis, le mal est partout. On supprime donc ici l'existence de personnages que l'on pourrait qualifier de parfait, mais ne vas-tu pas dans l'excès inverse? Tu parles plus loin dans ton post "d'emprunt" au discours du Bien. Ceux qui sont au pouvoir ne l'utiliserait alors que pour masquer leurs motivations réelles.
Je trouve que c'est une vision particulièrement sombre du cycle, où aucun des acteurs n'auraient pas de réels objectifs en dehors d'obtenir du pouvoir pour eux-mêmes. L'absence de manichéisme ne voudrait-elle pas qu'il existe des personnages "gris"? J'ai l'impression que là tu supprimes tout le "blanc".  (je ne sais pas si ce que j'essaye de dire est très clair)

Enfin, à la fin du cycle, les seules que l'on finit par trouver sympas sont les soeurs...

Citation de: mait le Février 22, 2012, 11:53:59 AM
Par contre à partir des tomes suivant, cela se réduit, en partant du principe n'oubialnt que chaque chapitre (je veux dire par là l'intérieur du chapitre pas l'introduction) est fortement influencé par son "personnage principal" (jeter un coup d'oeil au chapitres "dédié" à Duncan le mentat)

Il n'y a pas que les politiques qui sont en campagne, mait aussi. Tu places ta proposition centrale dans chacune de tes interventions^^

Askaris

Citation de: mait le Février 22, 2012, 11:53:59 AM
Au delà du fait que le Baron est l'incarnation caricaturale du "Mal", voudrais tu dire depuis plusieurs messages qu'en plus d'être un abruti fini, le Baron aurait aussi parmi ses nombreuses qualités, celle de destructeur obsessionnel  de monde? Ce qui renforcerait aussi ta thèse?

Tu n'as lu dans ma prose que ce que tu voulais bien y lire. Je suis plus subtil que ça.  :P Je ramène plutôt le Baron à une folie, un hubrys très commun et qu'on retrouve dans une infinité de figures du théâtre élisabéthain ou de la tragédie antique. Le fanatisme d'un Tleilaxu, la folie sanguinaire et nihiliste d'une HM et plus encore le vertige amoral et inhumain du Ver couronné ou de l'Ennemi final sont infiniment plus inquiétants. Infiniment plus troublants parce qu'ils peuvent parfois emprunter le discours du Bien, du Beau, du Vrai.

Le Baron n'est donc qu'une facette secondaire parmi bien d'autres, bien plus inquiétantes, des pulsions qui nous conduisent à sacrifier nos libertés pour un sauveur ou aliéner notre jugement à nos sens. Le Cycle se prête admirablement à une lecture archétypale & psychanalytique.
Remis en perspective, le Baron offre donc un visage moins caricatural dans la mesure où il ne se réduit pas à ses vices privés. C'est un méchant ? Oui, mais les autres le sont aussi, d'une autre manière ... Et donc ? On peut alors creuser plus profond sans être obnubilé par le contraste manichéen (voulu) avec les Atreides.

mait

Askaris Arrakis, on s'embrouille ici, la prose, l'avatar, sans compter que certains écrivent Astreides au lieu de Atreides.
Citation de: Arrakis le Février 21, 2012, 10:12:42 PM
L'image des personnages historiques évolue en fonction des besoins de l'époque (par exemple le retour des courageux gaulois faisant face aux germains durant les périodes de tensions franco-allemandes). En ce qui concerne les aspects génocidaires, il est difficile de juger hors des codes de l'époque, sont-ils allés plus loin dans la violence que ce qui se faisait à ce moment là? Sinon que dire de César faisant couper les mains des défenseurs de uxellodunum (j'avoue que le nom ne me revenait pas de mémoire et que j'ai du chercher...).
Dans cette discution, dont le sujet est le Baron (et donc des Harkonnen par effet collatéral ), nous allons porter un jugement avec les codes de notre époque, mais en utilisant des arguments que nous supposerons intemporels et universels, c'est en ce sens que dans cette discution nous avons rejeté un jugement moral sur le Baron, mais strictement politique (stratégique et tactique), bien sûr nous prendrons aussi en compte le fait que la moral peut parfois faire partie du jeu politique...
Citation de: Askaris le Février 21, 2012, 12:03:23 AMIl est fascinant de voir combien le Cycle est un anti-produit commercial. Tout le monde adore le premier tome ... normal, ça parle à l'inconscient infantilisé de ceux qui se fantasment quelques aventures exotiques et un couronnement final. Puis, dans Dune Messiah, FH massacre son "héros" (à la grande insatisfaction de celui qui l'avait sérialisé dans Analog, J. Campbell). Dans les Enfants, on croit un moment revenir au Bildungsroman héroïque ... et patatras, ça se termine dans la stérilité d'un jumeau bizarre, déformé par sa mutation. Le 4° numéro fait même l'économie d'un récit. Dans les derniers opus, le théâtre disparaît, les "héros" se succèdent, reste seul le collectif féminin du BG. De ce point de vue, on peut le dire, ce ne sont pas les Harkonnen qui sont les "villains" n°1 du Cycle, loin de là.
N'oublions pas les personnages, le premier tome, c'est d'abord avant tout une profusion de personnages consistants, hauts en couleur et pittoresques, et donc des points de vue différents (ce qui est très rafraichissant). Par contre à partir des tomes suivant, cela se réduit, en partant du principe n'oubialnt que chaque chapitre (je veux dire par là l'intérieur du chapitre pas l'introduction) est fortement influencé par son "personnage principal" (jeter un coup d'oeil au chapitres "dédié" à Duncan le mentat)


Citation de: Askaris link=topic=2795.msg63250#msg63250
Le Baron n'est donc qu'un visage du Mal et j'ai envie de conclure (provisoirement) : il incarne une des dimensions de notre propre folie, de notre propre pulsion d'autodestruction. Oui, le Mal absolu de Dune ... c'est Nous.
Au delà du fait que le Baron est l'incarnation caricaturale du "Mal", voudrais tu dire depuis plusieurs messages qu'en plus d'être un abruti fini, le Baron aurait aussi parmi ses nombreuses qualités, celle de destructeur obsessionnel  de monde? Ce qui renforcerait aussi ta thèse?


Askaris

#68
Citation de: Arrakis le Février 21, 2012, 10:12:42 PM

Citation de: Askaris le Février 21, 2012, 08:02:16 PM
Il est fascinant de voir combien le Cycle est un anti-produit commercial. Tout le monde adore le premier tome ... normal, ça parle à l'inconscient infantilisé de ceux qui se fantasment quelques aventures exotiques et un couronnement final. Puis, dans Dune Messiah, FH massacre son "héros" (à la grande insatisfaction de celui qui l'avait sérialisé dans Analog, J. Campbell). Dans les Enfants, on croit un moment revenir au Bildungsroman héroïque ... et patatras, ça se termine dans la stérilité d'un jumeau bizarre, déformé par sa mutation. Le 4° numéro fait même l'économie d'un récit. Dans les derniers opus, le théâtre disparaît, les "héros" se succèdent, reste seul le collectif féminin du BG. De ce point de vue, on peut le dire, ce ne sont pas les Harkonnen qui sont les "villains" n°1 du Cycle, loin de là.

C'est vrai que FH n'a pas l'air d'apprécier les idoles, il oblige en permanence le lecteur à remettre en cause l'avis qu'il peut avoir sur un personnage ou un événement.
L'absence de transition entre la forme des différents tomes rend l'approche un peu difficile (en tout cas, personnellement ça m'a surpris).
Pour en revenir au Baron, il a au moins le mérite de jouer dans un cadre avec un minimum de règles, et qu'il souhaite préserver pour en prendre le contrôle, contrairement au HM qui finalement lui volent la vedette sur le plan de la violence.

Je vais essayer de rester flou pour ne pas trop spoiler. Il est vrai que les HM sont un objet déroutant. Combien est vraie et se vérifie la phrase du Tyran. On suit l'incrédulité des Soeurs face à ce Mal absolu que rien ne semble expliquer. Combien le Baron est rassurant à l'aune des HM, n'est-ce pas ?
Il est malveillant, il est égocentrique, il serait prêt à sacrifier père et mère pour son ambition. Oui ... et quelque part remercions mait de nous avoir remis à l'esprit que les autres féodaux ne valaient guère mieux en dépit de l'enrobage propagandiste. En même temps, nous savons que les choses sont complexes : Leto I & son fils furent à un moment ou un autre sincèrement chagrinés par les débordements nécessités par le pouvoir d'État. Scrupules qui ne semblent pas effleurer le Baron, ni son arrière-petit-fils à forme de limace (note que la monstruosité physique vient renforcer le caractère terrifiant associé à ces 2 tyrannies).

Alors le Mal, grand absent du Cycle ? J'ai du mal à l'évacuer, notamment parce que je crois fermement que le cycle se lit comme on manipulerait des poupées russes : des plans dans les plans, des reflets dans les reflets, la petite histoire individuelle dans la grande Histoire avec un grand H, la morale dans la nécessité, la vie dans la politique, le microcosme dans le macrocosme. C'est pour cela que j'adore Dune et que chaque lecture est une redécouverte. Aussi séparer le plan moral/éthique de la politique comme on détacherait la peau d'une orange me semble un exercice hasardeux. Et même une facilité.

Les HM semblent si irrationnelles, si étrangères à toute logique. Incapables nous sommes d'en comprendre les motivations. Incrédules et affolés par la gratuité sadique de leur politique qu'aucune nécessité ne justifie. Nous sommes tous des BG impuissants face à ce déchaînement archaïque. Et puis, je me dis que nous avons tracé un parcours du Mal depuis l'affaire d'Arrakis. Nous avons commencé dans la vendetta, la lutte manichéenne un peu facile ... puis nous avons vu le visage hideux de ceux que nous avions pensé être des figures positives : folie, démesure, cruauté. Avec Leto II nous avons passé un stade dans l'exploration de l'ego : cet être est un Dieu et il fixe les normes morales. Quand on vit des milliers d'années que signifient le Bien et le Mal ? On se prend à croire que tout cela n'est qu'affaire de discours et que tout est relatif. Pourtant, des moucherons s'agitent et résistent et finissent par éliminer l'Abomination. Puis surgissent les HM et leur bacchanale insensée. Et on se remet à penser au Baron et aux similitudes nombreuses qui le rapprochent de leur souveraine-araignée ... La jouissance aveugle, le plaisir poussé au crime, l'égoïsme délirant ... ce serait donc ça le Mal absolu qui rôde depuis  le volume 1 ? Se perdre dans l'insignifiance de son égo ? Peut-être ? Mais les choses ne sont pas aussi simples. Car derrière les HM, il se profile des forces aussi dangereuses que le Ver couronné. Elles ont le même délire de contrôle, la même mégalomanie.... et à la différence de ce dernier n'ont même pas le prétexte d'une libération ultime du genre humain, non tout tombera dans leurs filets. Et on se prend à repenser à ces autres fous qu'étaient les Tleilaxu, hideux moralement comme physiquement. Hideux par fanatisme ... hideux parce qu'ils prétendaient défendre le souverain Bien.

Le Baron n'est donc qu'un visage du Mal et j'ai envie de conclure (provisoirement) : il incarne une des dimensions de notre propre folie, de notre propre pulsion d'autodestruction. Oui, le Mal absolu de Dune ... c'est Nous.

Arrakis

Citation de: Askaris le Février 21, 2012, 12:03:23 AM
Spartacus et ses hordes d'esclaves avinés et assassins sont restés comme des symboles de la liberté. Gengis Khan et les millions de morts de la "Pax Mongolica" ont laissé le souvenir du bienveillant Kubilaï Khan et des spaghettis de Marco Polo ^^. Napoléon, cette brute qui serait aujourd'hui condamnée pour crimes contre l'humanité à La Haye, fut célébrée par Hugo et tout ce que la pensée humaine compta de plus élevé et de plus généreux ; l'Ogre corsicain, en dépit de ses crimes, resta dans les mémoires comme le père du Code Civil et l'héritier des libertés de 89, lui le prototype de tous les histrions à talonnettes ...

L'image des personnages historiques évolue en fonction des besoins de l'époque (par exemple le retour des courageux gaulois faisant face aux germains durant les périodes de tensions franco-allemandes). En ce qui concerne les aspects génocidaires, il est difficile de juger hors des codes de l'époque, sont-ils allés plus loin dans la violence que ce qui se faisait à ce moment là? Sinon que dire de César faisant couper les mains des défenseurs de uxellodunum (j'avoue que le nom ne me revenait pas de mémoire et que j'ai du chercher...).

Citation de: Askaris le Février 21, 2012, 08:02:16 PM
Il est fascinant de voir combien le Cycle est un anti-produit commercial. Tout le monde adore le premier tome ... normal, ça parle à l'inconscient infantilisé de ceux qui se fantasment quelques aventures exotiques et un couronnement final. Puis, dans Dune Messiah, FH massacre son "héros" (à la grande insatisfaction de celui qui l'avait sérialisé dans Analog, J. Campbell). Dans les Enfants, on croit un moment revenir au Bildungsroman héroïque ... et patatras, ça se termine dans la stérilité d'un jumeau bizarre, déformé par sa mutation. Le 4° numéro fait même l'économie d'un récit. Dans les derniers opus, le théâtre disparaît, les "héros" se succèdent, reste seul le collectif féminin du BG. De ce point de vue, on peut le dire, ce ne sont pas les Harkonnen qui sont les "villains" n°1 du Cycle, loin de là.

C'est vrai que FH n'a pas l'air d'apprécier les idoles, il oblige en permanence le lecteur à remettre en cause l'avis qu'il peut avoir sur un personnage ou un événement.
L'absence de transition entre la forme des différents tomes rend l'approche un peu difficile (en tout cas, personnellement ça m'a surpris).
Pour en revenir au Baron, il a au moins le mérite de jouer dans un cadre avec un minimum de règles, et qu'il souhaite préserver pour en prendre le contrôle, contrairement au HM qui finalement lui volent la vedette sur le plan de la violence.

Askaris

Citation de: mait le Février 21, 2012, 11:19:49 AM
Citation de: Askaris le Février 21, 2012, 12:03:23 AM
À mes yeux, l'Empereur-Dieu restera une figure hautement ambigüe : à la fois fascinant, sotériologique, sacrificiel et détestable. Il fait un "méchant" autrement plus insaisissable que le Baron. Mais c'est peut-être là que réside notre faiblesse comme s'est plu à le souligner plusieurs fois mait : nous ne savons pas grand chose du Baron, sinon par la propagande ennemie, alors que le Sacré Ver impérial a pris soin de laisser toute une bibliothèque de ses écrits ... L'Histoire n'est donc pas une leçon de vie, elle ne donne aucun exemple

"Historia est Magistra Vitae" disaient les Anciens... Herbert nous rappelle qu'elle est juste écrite par les vainqueurs  :)
Bravo! Bravo! Bravo! (Aurais-tu consommer de l'épice?) ça mérite même un baiser! Bon allez je me lache!  :-*

Quand Duncan arrive pour la première fois devant Leto II, il lui dit "Si vous êtes pires que les Harkonnens, je me révolterai contre vous" et Leto pense : "Il ne voit le mal qu'à l'aune des Harkonnens. Comme leur connaissance du mal est étroite!"


Citation de: Arrakis le Février 20, 2012, 01:31:22 PM
Je ne nie pas ici l'aspect vengeance des premiers temps, où Paul veut punir ceux qui ont tués son père, et reprendre sa place. Mais je ne crois pas qu'il ait pour objectif d'obtenir le pouvoir pour le pouvoir. S'il n'y avait pas eu ce risque pour l'humanité, ni le besoin d'utiliser les fremens pour s'installer à la tête de l'imperium, je crois qu'un régime de despotisme éclairé aurait pu être mis en place.

Quelque part l'intentionnalité, les motivations du pouvoir importent peu.
Ce n'est pas le pouvoir absolu qui corrompt, celui-ci ne fait qu'attirer à lui ceux qui le sont déjà, consciemment ou non ... Pour des libertariens comme FH, Heinlein, Vance ou Anderson (Poul), tout pouvoir est une nuisance. Il est fascinant de lire le rejet presque physique des Kennedy sous la plume de FH. Il a abhorré cette famille et la mythologie qui s'est développée autour d'eux. Non qu'il rejeta leurs convictions "libérales" (au sens américain), mais la simple idée que les masses puissent aliéner leurs libertés à ce premier exemple moderne de télévisocratie charismatique l'inquiétait puissament. Peu importe si ces derniers étaient les "good guys" de l'histoire.... ça finit toujours mal, "éclairé" ou non.

Norman Spinrad, en réponse à l'interview conduite par mon camarade SandRider disait que Dune 7 aurait mis en avant un autre système (chose qu'on pouvait sentir dans les 2 derniers volumes à travers la collégialité des Soeurs & leur autorité bienveillante sur les restes de l'ex-Imperium) :
"Knowing Frank's political philosophy, I once asked him how he could keep writing this royalist stuff. He told me he planned to end the series with a novel that would transition to a fictional universe of democratic rule. Never wrote it, of course. And Brian and Kevin certainly didn't from any 7 notes."

(Ceux qui suivent ma page FB trouveront des liens sur l'imaginaire géographique du Refuge dans la littérature SF d'inspiration libertarienne.)


Citation de: mait le Février 21, 2012, 11:19:49 AM
Moi, j'ai plutôt vu la prise de pouvoir des Atréides comme une sorte d'évenement naturel, une sorte de "selection naturelle" (où le hasard a sa place), et donc leurs "caractères" entrent en compte.
Leto est-il en lui même meilleur que Alia (qui certes ne possedait pas la presccience )? tous les deux étaitent des "abominations", tous les deux étant en cheminement pour l'immortalité. Paul était-il forcément un meilleur candidat que Feyd? L'un comme l'autre avait des armes pour mettre à terre la Landsraat,  tous les deux étaient de véritables conquérant, tout les deux étaient génétiquement au sommet de la pyramide, leurs progénitures promettaient des merveilles...

Toute cette question du Programme génétique et de la recherche du surhomme pose d'infinies questions sur le nietzschéisme mal assimilé par une certaine SF (lire le livre d'Eco) et toute la pente raide du darwinisme social (spencérisme). FH en est indemne, mais son écriture est suffisamment souple et offre une telle plasticité qu'il est encensé par des gauchistes comme par la tourbe la plus bourbeuse des adeptes du bras tendu. En terme d'audience, c'est assez extraordinaire (mais le Heinlein de Starship Troopers est lui aussi adulé par des lectorats très différents).

Il est fascinant de voir combien le Cycle est un anti-produit commercial. Tout le monde adore le premier tome ... normal, ça parle à l'inconscient infantilisé de ceux qui se fantasment quelques aventures exotiques et un couronnement final. Puis, dans Dune Messiah, FH massacre son "héros" (à la grande insatisfaction de celui qui l'avait sérialisé dans Analog, J. Campbell). Dans les Enfants, on croit un moment revenir au Bildungsroman héroïque ... et patatras, ça se termine dans la stérilité d'un jumeau bizarre, déformé par sa mutation. Le 4° numéro fait même l'économie d'un récit. Dans les derniers opus, le théâtre disparaît, les "héros" se succèdent, reste seul le collectif féminin du BG. De ce point de vue, on peut le dire, ce ne sont pas les Harkonnen qui sont les "villains" n°1 du Cycle, loin de là.


mait

#65
Citation de: Askaris le Février 21, 2012, 12:03:23 AM
À mes yeux, l'Empereur-Dieu restera une figure hautement ambigüe : à la fois fascinant, sotériologique, sacrificiel et détestable. Il fait un "méchant" autrement plus insaisissable que le Baron. Mais c'est peut-être là que réside notre faiblesse comme s'est plu à le souligner plusieurs fois mait : nous ne savons pas grand chose du Baron, sinon par la propagande ennemie, alors que le Sacré Ver impérial a pris soin de laisser toute une bibliothèque de ses écrits ... L'Histoire n'est donc pas une leçon de vie, elle ne donne aucun exemple

"Historia est Magistra Vitae" disaient les Anciens... Herbert nous rappelle qu'elle est juste écrite par les vainqueurs  :)
Bravo! Bravo! Bravo! (Aurais-tu consommer de l'épice?) ça mérite même un baiser! Bon allez je me lache!  :-*
C'est décidé, comme me l'a proposé Anudar, je vais ouvrir un fil sur ma déclaration de tantôt.

Citation de: Arrakis le Février 20, 2012, 01:31:22 PM
Si mes souvenirs sont bons, ou du moins pas trop mauvais, Paul n'est pas très heureux de la façon dont les événements se déroulent, au début du MdD.
Hélas, je considère que c'est parfois aussi un piège de juger une personne par ses pensées (incroyable n'est ce pas?), il faut parfois la juger par ses actes.


Citation de: Arrakis le Février 20, 2012, 01:31:22 PM
Est-ce qu'il existe le même caractère malsain du pouvoir chez les Atréides que chez les Harkonnen, ou est-ce la vision qu'ils(Paul et Leto) ont du futur qui les poussent à mettre en place ce système?
Moi, j'ai plutôt vu la prise de pouvoir des Atréides comme une sorte d'évenement naturel, une sorte de "selection naturelle" (où le hasard a sa place), et donc leurs "caractères" entrent en compte.
Leto est-il en lui même meilleur que Alia (qui certes ne possedait pas la presccience )? tous les deux étaitent des "abominations", tous les deux étant en cheminement pour l'immortalité. Paul était-il forcément un meilleur candidat que Feyd? L'un comme l'autre avait des armes pour mettre à terre la Landsraat,  tous les deux étaient de véritables conquérant, tout les deux étaient génétiquement au sommet de la pyramide, leurs progénitures promettaient des merveilles...



Askaris

#64
Citation de: Arrakis le Février 20, 2012, 01:31:22 PM

Est-ce qu'il existe le même caractère malsain du pouvoir chez les Atréides que chez les Harkonnen, ou est-ce la vision qu'ils(Paul et Leto) ont du futur qui les poussent à mettre en place ce système?
Si mes souvenirs sont bons, ou du moins pas trop mauvais, Paul n'est pas très heureux de la façon dont les événements se déroulent, au début du MdD.
Tu rappelles la durée du cycle que le lecteur doit prendre en compte, il ne faut pas oublier que Paul et Leto ont vu la fin de l'humanité, la route à suivre pour y échapper et toute la violence qu'elle nécessite. Pour cela, ils doivent prendre réellement le contrôle de l'imperium et as seulement remplacer l'empereur. Or les fremens sont les meilleures troupes et la religion est très ancré dans ce peuple, ce qui entraîne l'aspect génocidaire de la conquête. Ils ont une vision sur la durée.

Je ne nie pas ici l'aspect vengeance des premiers temps, où Paul veut punir ceux qui ont tués son père, et reprendre sa place. Mais je ne crois pas qu'il ait pour objectif d'obtenir le pouvoir pour le pouvoir. S'il n'y avait pas eu ce risque pour l'humanité, ni le besoin d'utiliser les fremens pour s'installer à la tête de l'imperium, je crois qu'un régime de despotisme éclairé aurait pu être mis en place.

Remarques très judicieuses et qui rejoignent le "préalable" posé par mait : ne pas lire les événements sous un prisme moral.

Le Tyran est un Dieu ou une Abomination selon le regard porté sur lui ... et 10.000 ans après son avènement, on constate qu'il ne reste plus rien de tout cela : c'est juste une anomalie, une curiosité biologique qui anime les spéculations des savants.
Ne parle-t-on pas dans le Cycle de 'l'empereur Hitler" ?  Oui, il faut bien se l'avouer, l'Histoire et la mémoire, l'Histoire et la morale font mauvais ménage. Spartacus et ses hordes d'esclaves avinés et assassins sont restés comme des symboles de la liberté. Gengis Khan et les millions de morts de la "Pax Mongolica" ont laissé le souvenir du bienveillant Kubilaï Khan et des spaghettis de Marco Polo ^^. Napoléon, cette brute qui serait aujourd'hui condamnée pour crimes contre l'humanité à La Haye, fut célébrée par Hugo et tout ce que la pensée humaine compta de plus élevé et de plus généreux ; l'Ogre corsicain, en dépit de ses crimes, resta dans les mémoires comme le père du Code Civil et l'héritier des libertés de 89, lui le prototype de tous les histrions à talonnettes ...

À mes yeux, l'Empereur-Dieu restera une figure hautement ambigüe : à la fois fascinant, sotériologique, sacrificiel et détestable. Il fait un "méchant" autrement plus insaisissable que le Baron. Mais c'est peut-être là que réside notre faiblesse comme s'est plu à le souligner plusieurs fois mait : nous ne savons pas grand chose du Baron, sinon par la propagande ennemie, alors que le Sacré Ver impérial a pris soin de laisser toute une bibliothèque de ses écrits ... L'Histoire n'est donc pas une leçon de vie, elle ne donne aucun exemple

"Historia est Magistra Vitae" disaient les Anciens... Herbert nous rappelle qu'elle est juste écrite par les vainqueurs  :)

Askaris

Citation de: mait le Février 20, 2012, 09:12:01 PM
Bon sang ce n'est pas Askaris qui a répondu, mais Arrakis! On s'embrouille totalement ici! Sans compter que:
Citation de: MESSIAH le Février 20, 2012, 08:10:26 PM
Citation de: mait le Février 20, 2012, 12:25:22 PMle contrôle "total" de Askarris
Ce projet là semble hors de portée... ;D
Tout à fait!

Messieurs, il faut citer in extenso :

Citation de: mait le Février 20, 2012, 12:25:22 PM
le contrôle "total" de Askarris, la seule planète de l'univers qui produise le Mélange

Il sera bien difficile de me synthétiser artificiellement, c'est moi qui vous le dit   :P

mait

Bon sang ce n'est pas Askaris qui a répondu, mais Arrakis! On s'embrouille totalement ici! Sans compter que:
Citation de: MESSIAH le Février 20, 2012, 08:10:26 PM
Citation de: mait le Février 20, 2012, 12:25:22 PMle contrôle "total" de Askarris
Ce projet là semble hors de portée... ;D
Tout à fait!

MESSIAH

"Je t'ai longtemps attendue. Voici ma vie..."

Arrakis

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PM

Ce caractère malsain du pouvoir des Harkonnen se retrouve à un autre degré et sous une forme plus insidieuse chez les Atreides qui vont, à la vérité, pousser la "logique Harkonnen" à ses dernières extrémités et l'implosion finale du système.

FH pense des systèmes socio-politico-techno-éthiques. Tout y fait sens. L'Empire Corrino fut une longue stase stérile aux équilibres précaires. L'Empire Atréides a remis l'humanité dans l'Histoire : à savoir la technologie, l'auto-destruction et l'imprévisible.

Dans ces conditions, on ne peut pas avoir le même point de vue en se focalisant sur 1, 10 ou 1000 ans. Et c'est le vertige du Cycle que de nous y contraindre. Ce qui est vu comme un échec ou une réussite à un certain degré de perspective temporelle pourra être vu d'une manière strictement inverse si on regarde avec plus de recul. Donc je n'ondoie pas dans mes "jugements" mais je tiens compte du relativisme lié à l'éloignement dans le temps : le choix n'est pas binaire, il y a des "vérités" successives dans la longue durée du Cycle (10191 à 20217)

Tout ce qui reste 5000 ans après les exploits et cruautés de l'affaire d'Arrakis ce sont des figures morales et des aphorismes sur les systèmes politiques (micro/macrocosme). Je t'invite donc à t'avancer dans tes lectures si tu trouves le temps  ;)

La question du POV est complexe. Elle est importante puisqu'elle sert à justifier les positions antagonistes de KJA et de SandChigger concernant Irulan et le statut du Cycle.

Est-ce qu'il existe le même caractère malsain du pouvoir chez les Atréides que chez les Harkonnen, ou est-ce la vision qu'ils(Paul et Leto) ont du futur qui les poussent à mettre en place ce système?
Si mes souvenirs sont bons, ou du moins pas trop mauvais, Paul n'est pas très heureux de la façon dont les événements se déroulent, au début du MdD.
Tu rappelles la durée du cycle que le lecteur doit prendre en compte, il ne faut pas oublier que Paul et Leto ont vu la fin de l'humanité, la route à suivre pour y échapper et toute la violence qu'elle nécessite. Pour cela, ils doivent prendre réellement le contrôle de l'imperium et as seulement remplacer l'empereur. Or les fremens sont les meilleures troupes et la religion est très ancré dans ce peuple, ce qui entraîne l'aspect génocidaire de la conquête. Ils ont une vision sur la durée.

Je ne nie pas ici l'aspect vengeance des premiers temps, où Paul veut punir ceux qui ont tués son père, et reprendre sa place. Mais je ne crois pas qu'il ait pour objectif d'obtenir le pouvoir pour le pouvoir. S'il n'y avait pas eu ce risque pour l'humanité, ni le besoin d'utiliser les fremens pour s'installer à la tête de l'imperium, je crois qu'un régime de despotisme éclairé aurait pu être mis en place.

mait

#59
Citation de: Askaris le Février 20, 2012, 11:29:23 AM
Est-ce que les Harkonnen avaient pleinement conscience, comme Paul, de l'effet de levier de la possession d'Arrakis sur la géopolitique de l'Imperium ? Avaient-ils conscience que la maîtrise du cycle de l'épice permettait de tenir en laisse la Guilde et ce faisant de dominer les autres maisons en dépit de leurs atomiques et de leurs forces militaires ? ...Puisque celui qui contrôle les déplacements, contrôle l'univers connu.
Tu as marqué un point ici. Pendant qu'on y es je profite de l'occasion pour faire part de ma stupéfaction que l'empereur (Corrino) soit capable de ceder à une maison Majeur le contrôle "total" de Askarris Arrakis, la seule planète de l'univers qui produise le Mélange. Vu d'un oeil extérieur, cela m'apparait aberrant!!! Mais peut être que c'est plus subtil que ça, et qu'il s'agit d'une tactique ou d'un "orde" imposé afin de maintenir comme tu le disais: "l'équilibres (géo-)politiques" (détruit pas Paul).

Néanmoins je note que tu fais des projections en extrapolant sur ce que nous savons non pas de Feyd, mais du Baron (et de Rabban), on ne connait pas le point de vue de Feyd sur la chose, et on ne sait même pas quel politique ils voulait mener.

Citation de: Askaris le Février 20, 2012, 11:29:23 AM
(si ce n'est la valeur au combat des indigènes qui avait étré notée par le Baron).
Hélas alors que tu es sensé allé dans mon sens (reconnaître les valeurs du Baron), je me vois obliger de te contredire, le Baron ( jusqu'a la fin) a toujours sous-estimé les fremens, hormi les Atreides, seuls Hawat et l'empereur (Corrino)  on vu les choses sous  autre angle.

Askaris

Est-ce que les Harkonnen avaient pleinement conscience, comme Paul, de l'effet de levier de la possession d'Arrakis sur la géopolitique de l'Imperium ? Avaient-ils conscience que la maîtrise du cycle de l'épice permettait de tenir en laisse la Guilde et ce faisant de dominer les autres maisons en dépit de leurs atomiques et de leurs forces militaires ? ...Puisque celui qui contrôle les déplacements, contrôle l'univers connu.

Je me trompe peut-être, mais je crois bien que cette vision "panoramique" des co- et inter- dépendances est le propre de Paul, de ses pouvoirs, de sa familiarité avec les Fremen et la planète des sables.
Les Harkonnen ont pressurisé Arrakis pendant des décennies sans jamais se douter de la puissance phénoménale qu'elle recelait (si ce n'est la valeur au combat des indigènes qui avait étré notée par le Baron).

Je suis donc un peu sceptique à l'idée que l'avènement d'un Harkonnen aurait pu conduire à des bouleversements systémiques de l'Imperium Corrino.

mait

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 10:19:13 PM
L'empereur Feyd ^^ ... voilà un exercice d'uchronie dunienne qui ne manquerait pas de piquant  ;)  Je m'étais moi-même essayé à un exercice du type -un peu lourdaud- en Atelier.
Je pense que Feyd aurait pu être une sorte de Corrino-bis : cruel, vicieux, dissimulateur ... et limité par les innombrables factions de cet pandemonium féodal. L'Empire Corrino est un système plus qu'une dynastie : finalement, peu importe le titulaire du trône, les équilibres (géo-)politiques restent immuables. On ne note jamais assez combien l'avènement des Atreides fut une "Révolution" avec son cortège d'horreurs et ses quelques graines de changement profond.
Rigole bien, rigole bien, mais on dirait que tu sous-estimes la porté qu'aurait eu le coup ultime du Baron, imagine toi un peu tout ce qu'aurait implique Feyd empereur: Les Harkonnen ne seraient plus une menaceles Atréides, si le plan du  Baron avait fonctionné, étaient sensés être éliminés de l'échequier, Feyd serait sensé être le maître adoré de Arrakis et mon petit doigts me dit que les Corrino (ou ceux qui se proclament Corrino) auraient été éliminés (accidentellement cela va de soi), assurément l'équilibre du Landsraad (et tout ce que cela implique, ex la CHOM) aurait été remis en cause.

Evidement je te l'accorde, Feyd au vue de Dune (I et II) ne semble pas faire le poids face  à  (ou ne détecte pas) la menace Bene Gesserit, de plus d'après ce que j'ai vue dans l'arène, Feyd a un légé côté "Atréide": une certaine volonté à vouloir se faire adorer par le peuple, cela aurait peut être aussi un désavantage. Néanmoins Feyd me rappelle Cesar Borgias, ou du moins le Cesar Borgias vu pas Machiavel: fabuleux personnages qui avait d'excellentes cartes en main et qui savait  agissait en conséquence, mais qui a mal fini simplement à cause d'un "acharnement du mauvais sort".

Askaris

#56
Citation de: mait le Février 19, 2012, 09:48:04 PM

... je n'essaie pas de fleurir les valeurs Harkonnen, c'est le portrait des Atréides que je m'évertu à obscurcir, ou plutôt à  présenter sous son vrai jour: l'un ne veut pas forcément dire l'autre, on est d'accord dessus . De plus nous nous somme dit que notre argumentation ne reposera pas sur un point de vue morale. Les Harkonnens sont moralement pas du tout recommandables, mais là n'est pas notre problème.

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PMCe caractère malsain du pouvoir des Harkonnen se retrouve à un autre degré et sous une forme plus insidieuse chez les Atreides qui vont, à la vérité, pousser la "logique Harkonnen" à ses dernières extrémités et l'implosion finale du système.
Hum... on commence à voir certaines choses, mais pas tout, sous le même angles.

Pour moi le fait que le Baron ait perdu la partie ne veut pas du tout dire qu'on avait affaire à un "court-termiste". On ne peut dire comment l'histoire aurait évolué avec Feyd à la tête de l'empire...


L'empereur Feyd ^^ ... voilà un exercice d'uchronie dunienne qui ne manquerait pas de piquant  ;)  Je m'étais moi-même essayé à un exercice du type -un peu lourdaud- en Atelier.
Je pense que Feyd aurait pu être une sorte de Corrino-bis : cruel, vicieux, dissimulateur ... et limité par les innombrables factions de cet pandemonium féodal. L'Empire Corrino est un système plus qu'une dynastie : finalement, peu importe le titulaire du trône, les équilibres (géo-)politiques restent immuables. On ne note jamais assez combien l'avènement des Atreides fut une "Révolution" avec son cortège d'horreurs et ses quelques graines de changement profond.

C'est en cela que je n'attache pas de "vision à long terme" aux Harkonnen : en quoi auraient-ils substantiellement modifié le système ? Le cycle de l'épice, les intérêts au sein de la CHOAM, du Landsraad, le pouvoir des Écoles, des féodaux, l'interdit luddiste ? Paul, quand on y pense, est bien moins important que son fils dans la mesure où il n'a fait que préparer le terrain en faisant la tabula rasa préalable et nécessaire à l'emprise totalitaire de Leto II. C'est ce dernier qui brise le système et permet aux humains de se réapproprier leur destin en se libérant de leurs dépendances (politique, "narco-gériatrique", communicationnelle et surtout intellectuelle et technique). Feyd, tout empereur qu'il aurait pu être, n'aurait été qu'un Tenno parmi d'autres  ;)

Tu as néanmoins raison de souligner que la "morale" ne devrait pas nous préoccuper même s'il est difficile de renoncer au côté "Moraliste du Grand Siècle" que peut revêtir parfois FH.
To be continued.

mait

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PM
Citation de: mait le Février 19, 2012, 03:47:53 PM
Paul Astreides
Tu fais cette faute si systématiquement qu'elle doit être intentionnelle de ta part. Tu m'en expliqueras la visée.
Hélas, tu me fais trop d'honneur, la faute n'est pas intentionnelle!
Néanmoins pour ne pas te laisser en ban,  je vais mieux t'expliquer la chose: il s'agit d'un défaut de prononciation qui se répercute sur ma "prose". La première fois que j'ai lu "atréides", je l'ai tout de suite associé à trois mots que je prononce (et prononçais) souvent: Astride, Astré et surtout Astéroïde, d'ou l'erreur... C'est un peu comme Abulurd, c'est un mot quasi-imprononçabe pour moi, je lis Abdulurd. Comme personne dans mon entourage oral ne lit (encore) Dune, je n'ai personne pour me corriger, mais je corrigerais ça moi même.

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PM
Pour le reste, tu pinailles sur des détails mais tu ne démontes pas ma logique d'ensemble, à savoir que les Harkonnen symbolisent un mode de gouvernance, une présence à l'Histoire et une éthique qui sont consubstantiellement mortifères.
Tu as raison et je ne te contredirais  pas sur ces points,  mais contrairement aux apparences je n'essaie pas de fleurir les valeurs Harkonnen, c'est le portrait des Atréides que je m'évertu à obscurcir, ou plutôt à  présenter sous son vrai jour: l'un ne veut pas forcément dire l'autre, on est d'accord dessus . De plus nous nous somme dit que notre argumentation ne reposera pas sur un point de vue morale. Les Harkonnens sont moralement pas du tout recommandables, mais là n'est pas notre problème.

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PMCe caractère malsain du pouvoir des Harkonnen se retrouve à un autre degré et sous une forme plus insidieuse chez les Atreides qui vont, à la vérité, pousser la "logique Harkonnen" à ses dernières extrémités et l'implosion finale du système.
Hum... on commence à voir certaines choses, mais pas tout, sous le même angles.

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PMFH pense des systèmes socio-politico-techno-éthiques. Tout y fait sens. L'Empire Corrino fut une longue stase stérile aux équilibres précaires. L'Empire Atréides a remis l'humanité dans l'Histoire : à savoir la technologie, l'auto-destruction et l'imprévisible.
Je pense que tu es bien placé pour savoir que ce n'est pas la mauvaise volonté qui me manque pour tenter une contre-argumentation ou pour remettre en question ce que tu viens de dire... oui, je le pourrais... néanmoins, tu as fait un pas vers moi, et en réponse je me dois de faire pareils, non pas que ce pas soit totalement en désaccord avec mon point de vue: Oui tu as raison, les Atreides ont provoqué un fameux bouleversement de l'univers,  mais tant que je n'aurais pas lu les deux derniers tomes je ne peux pas aller plus en avant.

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PMDans ces conditions, on ne peut pas avoir le même point de vue en se focalisant sur 1, 10 ou 1000 ans. Et c'est le vertige du Cycle que de nous y contraindre. Ce qui est vu comme un échec ou une réussite à un certain degré de perspective temporelle pourra être vu d'une manière strictement inverse si on regarde avec plus de recul. Donc je n'ondoie pas dans mes "jugements" mais je tiens compte du relativisme lié à l'éloignement dans le temps : le choix n'est pas binaire, il y a des "vérités" successives dans la longue durée du Cycle (10191 à 20217)
Oui, mais reconnais que le jugement que l'on porte sur les Harkonnen ( les autres, toi, moi) est ponctuel, on juge surtout les Harkonnen en nous fondant sur le Baron, une brève période de l'histoire de Dune, et en extrapolant par la suite. Puisqu'on juge le Baron sur son existence (jugement que je remets en cause), moi aussi j'ai décidé de juger les Atréides par les actes ignobles accomplies par Paul (desctruction de l'écosystème de Dunes, etc...).

Pour moi le fait que le Baron ait perdu la partie ne veut pas du tout dire qu'on avait affaire à un "court-termiste". On ne peut dire comment l'histoire aurait évolué avec Feyd à la tête de l'empire...

Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PMTout ce qui reste 5000 ans après les exploits et cruautés de l'affaire d'Arrakis ce sont des figures morales et des aphorismes sur les systèmes politiques (micro/macrocosme). Je t'invite donc à t'avancer dans tes lectures si tu trouves le temps  ;)
Je lirais la suite, mais pas pour tout de suite.  Faut dire que j'aime bien critiquer sans avoir lu...



Citation de: Askaris le Février 19, 2012, 06:09:50 PM
La question du POV est complexe. Elle est importante puisqu'elle sert à justifier les positions antagonistes de KJA et de SandChigger concernant Irulan et le statut du Cycle.
POV: point of view? Dans tous les cas j'ai lu sur le forum les différents dire de KJA et de SandChigger concernant Irulan et le statut du Cycle que tu as rapporté. Bizarrement je n'ai pas le même point de vue que KJA.

Citation de: MESSIAH le Février 19, 2012, 08:18:58 PM
Citation de: Anudar le Février 19, 2012, 03:55:45 PM
Mait, je voudrais savoir si tu pourrais développer dans un topic à part cette idée qui me semble très intéressante et très nouvelle :
CitationTout  a fait d'accord! Je pense même qu'en fait l'écriture de chaque chapitre est biaisé (intentionnellement) par le personnage principal autour  duquel il s'articule. C'est cela qui ajoute encore selon moi à la complexité de Dune.
Je serais moi aussi très curieux de te lire sur ce sujet. ;)
Apparement je suis cerné, aucun échappatoire  ;D , Ok je développerais un peu plus dessus une prochaine fois: il me faut cibler certains extraits de Dune et d'autres livres.

MESSIAH

Citation de: Anudar le Février 19, 2012, 03:55:45 PM
Mait, je voudrais savoir si tu pourrais développer dans un topic à part cette idée qui me semble très intéressante et très nouvelle :
CitationTout  a fait d'accord! Je pense même qu'en fait l'écriture de chaque chapitre est biaisé (intentionnellement) par le personnage principal autour  duquel il s'articule. C'est cela qui ajoute encore selon moi à la complexité de Dune.
Je serais moi aussi très curieux de te lire sur ce sujet. ;)
"Je t'ai longtemps attendue. Voici ma vie..."

Askaris

Maintenant, ceci dit, nous n'avons vu qu'un seul point du tableau, un point contestable dans la mesure où il repose sur une documentation fragmentaire, biaisée et distante (pour une part) de plusieurs millénaires au personnage que nous étudions. Tout cela ne saurait donc emporter définitivement la décision. Je vais réfléchir au point suivant.

Askaris

#52
Citation de: mait le Février 19, 2012, 03:47:53 PM
Paul Astreides

Tu fais cette faute si systématiquement qu'elle doit être intentionnelle de ta part. Tu m'en expliqueras la visée. Pour le reste, tu pinailles sur des détails mais tu ne démontes pas ma logique d'ensemble, à savoir que les Harkonnen symbolisent un mode de gouvernance, une présence à l'Histoire et une éthique qui sont consubstantiellement mortifères.

Ce caractère malsain du pouvoir des Harkonnen se retrouve à un autre degré et sous une forme plus insidieuse chez les Atreides qui vont, à la vérité, pousser la "logique Harkonnen" à ses dernières extrémités et l'implosion finale du système.

FH pense des systèmes socio-politico-techno-éthiques. Tout y fait sens. L'Empire Corrino fut une longue stase stérile aux équilibres précaires. L'Empire Atréides a remis l'humanité dans l'Histoire : à savoir la technologie, l'auto-destruction et l'imprévisible.

Dans ces conditions, on ne peut pas avoir le même point de vue en se focalisant sur 1, 10 ou 1000 ans. Et c'est le vertige du Cycle que de nous y contraindre. Ce qui est vu comme un échec ou une réussite à un certain degré de perspective temporelle pourra être vu d'une manière strictement inverse si on regarde avec plus de recul. Donc je n'ondoie pas dans mes "jugements" mais je tiens compte du relativisme lié à l'éloignement dans le temps : le choix n'est pas binaire, il y a des "vérités" successives dans la longue durée du Cycle (10191 à 20217)

Tout ce qui reste 5000 ans après les exploits et cruautés de l'affaire d'Arrakis ce sont des figures morales et des aphorismes sur les systèmes politiques (micro/macrocosme). Je t'invite donc à t'avancer dans tes lectures si tu trouves le temps  ;)

La question du POV est complexe. Elle est importante puisqu'elle sert à justifier les positions antagonistes de KJA et de SandChigger concernant Irulan et le statut du Cycle.

mait

Citation de: Matou le Février 19, 2012, 03:52:11 PM
Citation de: mait le Février 19, 2012, 03:47:53 PM
Et je défi quiconque dans ce forum de me citer un personnage ayant fait plus de victimes et de ravages que Paul Astreides (L'empereur-Dieu ayant gouverné pendant plus de 1000 ans il ne comptera pas).

Facile! La Très Honorée Matriarche.
Tricheur!!!! Je suis pas encore arrivée là! Attends tu veux dire que La Très Honorée Matriarche a tué plus de 61 milliards de personne! :eeek2: 

Je refléchirais à ta proposition Anudar, je pense pas que ce sera forcément interessant, mais je suis très tenter de m'expliquer un peu plus dessus.

Anudar

Sauf que je crois que Mait n'en est pas encore arrivé à ce stade du Cycle ;) .

Mait, je voudrais savoir si tu pourrais développer dans un topic à part cette idée qui me semble très intéressante et très nouvelle :
CitationTout  a fait d'accord! Je pense même qu'en fait l'écriture de chaque chapitre est biaisé (intentionnellement) par le personnage principal autour  duquel il s'articule. C'est cela qui ajoute encore selon moi à la complexité de Dune.

« Nos pères et nos mères ont commis l'ubris et ne sont plus,
Et nous portons maintenant le poids de leurs iniquités. »

Anonyme, Péan de l'Intégration.

Matou

Citation de: mait le Février 19, 2012, 03:47:53 PM
Et je défi quiconque dans ce forum de me citer un personnage ayant fait plus de victimes et de ravages que Paul Astreides (L'empereur-Dieu ayant gouverné pendant plus de 1000 ans il ne comptera pas).

Facile! La Très Honorée Matriarche.
Quand je suis plus faible que vous, je vous demande la liberté car cela s'accorde à vos principes; quand je suis plus fort que vous, je prends votre liberté car cela s'accorde à mes principes.
:userbar-dar2:

mait

Citation de: Il Barone le Février 16, 2012, 03:22:36 PM
Il ne faut pas oublier, en terme de despotisme Hydraulique, que Paul a été bien plus loin que le Baron.

Le Baron l'a exercé sur une ou deux planètes, alors que Paul l'a exercé vis à vis de tout l'univers connu.

Le rôle du plus grand "méchant" dans Dune, n'est pas forcément celui attribué à Vladimir Harkonen.

Et "l'empereur dieu" le démontre bien.
Entièrement d'accord avec le Baron. Et je défi quiconque dans ce forum de me citer un personnage ayant fait plus de victimes et de ravages que Paul Astreides (L'empereur-Dieu ayant gouverné pendant plus de 1000 ans il ne comptera pas).
Citation de: Askaris le Février 16, 2012, 04:52:23 PM
Test écologique perdu ? Oui, dans la mesure où la terraformation a mis en péril le monopole géopolitique & biopolitique qui sous-tendait le césaro-papisme Atréides. Mais si l'on considère que l'un des buts du Golden Path était de briser en définitive l'aliénation induite par le cycle de l'épice, on peut considérer que le résultat final fut bénéfique. Je m'explique.
Oui, oui, le fameux "Golden path"...
Askaris prenons un exemple dans la réalité pour mieu saisir la subtilité de mon argument. Puisque tu parles de la Chine plus bas, parlons en. En Chine,   Mao Zedong  eu un jour une fabuleuse idée! "La Campagne des quatre nuisibles"! Les moineaux  étant une véritable calamité pour les paysans (ces sales bestioles bouffaient le fruit du travails des paysans chinois!), il fut decidé que ces diaboliques bestioles devaient être exterminés. La campagnes fut un véritable succès! Les moineaux furent quasi-exterminés! Mais c'est là qu'a commencer les problèmes, je te laisse fouiller sur le net pour découvrir les terribles catastrophes qu'eu cette "bénéfique" campagne sur le Chine (à mon avis tu dois déjà connaître cette histoire)!

Et pourtant comment se porte la chine aujourd'hui? Ne risque t-elle pas de devenir l'une des plus grandes puissance mondiale?

Alors la question est là, cette faute qu'ils ont commises doit-elle être considérée comme un obscure fait mineur? Ou au vue de la "reussite" chinoise, doit elle être considérée comme quelque chose "nécessaire" ayant participé à l'essor de la Chine malgré son impact négatif sur une "courte" période? Je ne penche ni pour l'un ni pour l'autre!

Tu acceptes le fait que les Astreides ont échoué au test écologique (évidement en relativisant la chose), et ensuite tu balaye ça avec le Golden Path d'un simple revers de main. Je ne peux pas accepter un tel comportement de ta part! Permet moi de m'indigner!

Comme je l'ai dit dans mon précédent message, la première trilogie était un test écologique, dans le but était de nous mettre en garde nous lecteur: ne transformant pas impunément la nature à notre "avantage", cela pourrait se tourner à notre désavantage. Cette leçon a été illustré par l'échec des Astreides au "test écologique".
Par contre FH n'aime pas faire dans la facilité, comme je l'avait déjà dit une fois, par exemple il s'est arrangé pour mettre les grands statège dans la position de Bennet (ex:le Baron), ou bien les grands donneurs de leçon dans le rôle d'idiot (ex: Leto l'empereur-Dieu). Après avoir donner la "leçon écologique" il ne pouvait simplement s'arrêter là, cela aurait été trop facile et cela ne reflèterais pas la réalité: la Chine a-t-elle sombrée entièrement après le désastre écologique?Etait-elle condamnée à sombrer éternellement?

Non ceci est la deuxième leçon écologique (qui commence à la fin du troisième cycle): même après une catastrophe écologique, tout n'est pas forcément perdu, l'homme peut s'adapter, c'est là qu'entre en scène Leto, juste après le désastre écologique... Néanmoins, j'aimerais avoir l'avis de tous sur  quelque chose: les Astreides sont-ils essentiels pour l'univers de Dune? Si Leto avait été tué, pensez vous vraiment que le monde se serait détruit?

Citation de: Moi le Février 16, 2012, 03:07:38 PM
Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point le terme "despotisme hydraulique" pour qualifier les Harkonnen m'apparait ironique...
Je précise ici que cette expression pour qualifier les Harkonnen m'apparait ironique, parceque les Astreides sur Arrakis ont cédé à la dictature de l'eau, si tu vois ce que je veux dire... (un peu comme certains pays pouvaient un moment cédé à la la dictature de la démocratie).

Citation de: Askaris le Février 16, 2012, 04:52:23 PMDisons simplement que le despotisme hydraulique (dit aussi "oriental") repose sur l'asservissement de masses humaines considérables au service d'une structure étatique autoritaire et parasitaire.
[...] une économie de la prédation assise sur des fondations tyranniques[...]
C'est exactement ce que font les Atréides!!!!! Je te défi de me prouver le contraire! Plus qu'un simple empereur Paul est devenu un Dieu! Il a imposé de force une religion où ceux qui ne l'adorent pas (les infidèles) sont exterminés! L'apothéose est carrément atteinte avec Leto II, hormis quelques exceptions nésessaires, il parait que l'univers n'est peuplé que de villages! Ceux qui ne sont pas dans l'armé ne sont que des misérables! FH l'a illustré avec les fremens, à l'époque où ils étaient l'armé ils étaient un peu vus comme des sortes de seigneurs, mais depuis que l'empereur Dieu, s'est passé d'eux pour utiliser les truitesses, ils sont devenu eux aussi des misérables! C'est un fait!


Citation de: Askaris le Février 16, 2012, 04:52:23 PMLe Baron a raison de souligner qu'à l'échelle des millénaires de tyrannie de l'Empereur-Dieu, l'autocratie, la concentration des pouvoirs, le monopole absolu des circuits économiques et l'omniprésence de ce pouvoir dans l'existence humaine ("totalitaire" au sens propre) fut une catastrophe bien pire encore que les rapines et la médiocrité parasitaire des Harkonnen. La Grande Famine n'est pas un hasard, elle découle de la déstructuration politique et commerciale (échanges/transports) suite à l'effondrement du pouvoir central. L'histoire chinoise (jusqu'aux années 60) ou celle de l'antique Egypte sont pleines de crises similaires. Un anti-modèle pour le libertarien écologiste si fier de sa ferme auto-suffisante de Port Townsend  ;)
Sauf que tout ça, ça comme depuis Paul Atréides! Lorsque les Atreides ont eu les moyens ils ont agi  (relativement cela s'entend) plus terriblement que les Harkonnen reconnais le! (même si je te vois venir avec "c'est l'interêt du futur qui compte")
Citation de: Askaris le Février 16, 2012, 04:52:23 PMQuelque part, et je te demande d'y bien réfléchir, la méthode de travail qui a inspiré McNelly et son équipe de rédacteurs de la DE était tout à fait fidèle au postulat de départ selon lequel le Cycle n'est pas le fruit d'un auteur omniscient mais le témoignage de plusieurs siècles d'écrits et de mémoires orales ou secondes compilées ...
Tout  a fait d'accord! Je pense même qu'en fait l'écriture de chaque chapitre est biaisé (intentionnellement) par le personnage principal autour  duquel il s'articule. C'est cela qui ajoute encore selon moi à la complexité de Dune.


Citation de: Askaris le Février 16, 2012, 04:52:23 PMOui, Leto avait l'image d'un souverain "démocratique" : non pas qu'il tira son pouvoir du suffrage (on n'est pas sur Nabu) mais il s'est toujours plu à mettre en scène la loyauté et l'appui de ses sujets et serviteurs.
L'impacte psychologique des mots est parfois  très puissant. Aussi je considère cette phrase comme une attaque de ta part, un coup bas vicieux  ;D . Pour qualifier Leto je préfèrerais que tu arrêtes d'utiliser l'expression :souverain "démocratique" pour utiliser au mieu l'expression que tu cites après, et que j'avais déjà suggeré: "Despote éclairé" qui selon moi correspond mieu au personnage  et à son système politique fortement basé sur l'adoration de la personnalité.

Citation de: Askaris le Février 16, 2012, 04:52:23 PM
Je crois bien que les extraits dépassent de loin le seul cas de cet individu. La seule notice sur l'inkvine montre assez combien cette institution était pratiquée à large échelle. La seule question est de savoir si elle était universelle ou si certains (les agents du système, leurs familles, un groupe social ?) en étaient protégés.
Assurément, on sait au moins que Feyd, Piters, Thuffir et même Rabban (et les soldats?) n'étaient pas traités ainsi.


Filo

Je viens de le résumer dans le tchat (en réponse à Aska-über-X), mais je reproduis ici :
Je me souviens à présent, après avoir reparcouru les chapitres du Peuple de Dune que j'ai écrits (car ce fut aussi un projet collectif, je précise), dont l'introduction essentiellement, que j'avais utilisé ces noms pour nourrir ma fiction, comme si elle était une base de ce qui serait devenu un vague mythe ensuite dans le cycle, par déformation par le temps et les récits oraux (d'ailleurs dans mon récit, le naïb des Iduali s'appelle Jacur justement, pas par hasard, les Iduali auraient donc pu exister depuis longtemps, et ceux de Jacurutu auraient pu en être des dépositaires en quelque sorte). Pour le mot "entio" je ne sais plus où je l'avais pêché, certes ! Il me semble que "Waff of the Entio" laisse une ouverture quant au fait que ce ne fut pas seulement un chef tribal, et que deux théories auraient pu s'affronter. Notre fanfic se situe tellement dans le passé que ça me laissait l'ouverture suffisante pour "créer" librement des bases aux légendes se racontant à l'époque de Paul.
Mais ces chipotages ne changent rien à la substance de mon propos ci-dessus, à savoir deux branches du même peuple Zensunni à l'origine des Fremen, l'une venant de Rossak, l'autre d'Ishia.
Quant à KJA, je ne risquais pas de lui emprunter quoi que ce soit, étant donné que j'ai boycotté ses écrits avec force dès le début.
L'art est un travail ingrat,
mais il faut bien que quelqu'un le fasse.

ionah

#46
Citation de: Filo le Février 16, 2012, 06:46:01 PMJe ne sais plus si je le tiens de mes souvenirs de lecture de la DE ou du cycle, mais il me semble que les Zensunni sont eux-mêmes issus de deux courants, réunis ensuite sur Arrakis : les Entio et les Iduali, venant respectivement d'une part de Rossak et d'autre part de Salusa Secundus, via Ishia.
Je m'étais inspiré de cette base en tout cas pour narrer l'introduction du Peuple de Dune, fanfic - préquelle sur l'arrivée justement des premiers Fremen sur Arrakis, que je t'invite à lire, Mait :
http://forum.rakis.be/index.php?topic=46.0
tu dois mélanger plusieurs trucs, Filo.
si je regarde dans le cycle, en effet les termes "Entio" et "Iduali" reviennent dans le cycle, mais je n'ai pas trouvé les indices directs qui t'ont mené à faire cette collusion.


Trouvé dans dune

"There were in olden times certain tribes which were known to be waterhunters. They were called Iduali, which meant 'water insects,' because those people wouldn't hesitate to steal the water of another Fremen. If they caught you alone in the desert they would not even leave you the water of your flesh. There was this place where they lived: Sietch Jacurutu. [...]"  | Child. 30, 9

"The legend of Jacurutu contained no story of the cistern poisoned, but it might have been. If the original flocks were slain, would they not have been renewed by this time? The Iduali were wiped out generations ago and the stories never mentioned poison." | Child. 34, 31

"Waff stirred beside her. «I heed Thy call, God,» he said. «It is Waff of the Entio who prays in Thy Holy Place.»  [...] Entio? Her [Odrade] Other Memories knew an Entio, a tribal leader in the great Zensunni Wandering, long before Dune." | Her. 31, 12-13


Trouvé dans la DE, article Jacurutu

"Sietch Jacurutu was originally inhabited by a tribe known as the Iduali, 'water insects'."
"By their crimes, the Iduali of Jacurutu violated Fremen values on every pertinent level."
"Thereafter, the Iduali were referred to as the Cast Out and the sietch declared tabu."

edit: et je n'en ai pas trouvé trace dans KJA non plus.

donc Entio est un personnage Zensunni d'avant Dune, mais pas une tribu.
et le Iduali semblent dater de l?époque de Dune, mais pas d'avant.

cela me donne tout de même l'opportunité d'aller lire ta fan-fiction.
Mais cela serait intéressant si tu pouvais faire un travail de mémoire pour te remémorer comment tu en es arrivé à cet amalgame intrigant.

Matou

#45
Concernant les Fremen, comme indiqué dans les Appendices (Lexique), ils sont les survivants des Vagabonds Zensunni.

Je vais un regarder pour Entio et les Iduali mais je pense que ce qui a été dit sur le chat est correct.... j'édite mon post dans qq minutes pour confirmer.

EDIT: je vois que Ionah a été plus rapide que moi.... mais je confirme en effet.
Quand je suis plus faible que vous, je vous demande la liberté car cela s'accorde à vos principes; quand je suis plus fort que vous, je prends votre liberté car cela s'accorde à mes principes.
:userbar-dar2:

Filo

Citation de: mait le Février 15, 2012, 05:48:01 PM
Citation de: Anudar le Février 15, 2012, 05:21:07 PM
Preuve s'il en faut une que les deux branches des indigènes d'Arrakis ont conscience, en tout cas de leurs origines communes, et sans doute aussi de leurs intérêts communs.
Justement, je ne penche pas pour une origine commune. Je n'ai rien en tête venant du livre pour étayer mes propos, si ce n'est une intuition venant de certains "details" donnés dans le livre.
(...)
Je ne pense pas que la population d'Arrakis provienne d'une seule branche qui s'est divisée en deux par la suite, mais dans tous les cas, c'est sûr qu'il y a eu un métissage.
Pour ce qui est des populations arrivées ensuite, c'est probable, mais les Fremen descendent tous en théorie des Zensunni.
Je ne sais plus si je le tiens de mes souvenirs de lecture de la DE ou du cycle, mais il me semble que les Zensunni sont eux-mêmes issus de deux courants, réunis ensuite sur Arrakis : les Entio et les Iduali, venant respectivement d'une part de Rossak et d'autre part de Salusa Secundus, via Ishia.
Je m'étais inspiré de cette base en tout cas pour narrer l'introduction du Peuple de Dune, fanfic - préquelle sur l'arrivée justement des premiers Fremen sur Arrakis, que je t'invite à lire, Mait :
http://forum.rakis.be/index.php?topic=46.0
L'art est un travail ingrat,
mais il faut bien que quelqu'un le fasse.

Askaris

Citation de: mait le Février 16, 2012, 03:07:38 PM
Avant toute chose, je voudrais te remercier. Que dans ta grande magnanimité, tu daignes accorder ta présence dans une discution se rapportant à Dune est un évenement exceptionnel (ça vaut aussi pour d'autres, je ne citerais pas de noms), c'est un geste rare ici, et d'une grande bonté auquel, étant relativement nouveau, je suis très sensible...

Je te fais une promesse solennelle cher Mait : bientôt s'ouvrira un lieu où ne seront habilités à s'exprimer que ceux qui voudront bien parler de l'Hexalogie de Dune et de rien d'autre. Nous relirons les plus de 300 chapitres du Cycle, un par un. Nous re-questionnerons les personnages, les institutions, les idées qui traversent cette oeuvre. Nous aurons à disposition des instruments dont tu n'as même pas idée. Comme dans tous les refuges OH, il n'y aura pas de place pour les Abominations, ni pour tout autre parasitage malvenu. C'est ma promesse pour les assoiffés de Dune. Un nouveau départ, loin de ce capharnaüm. Je m'exprimerai là-dessus très très très bientôt  ;)

Citation de: mait le Février 16, 2012, 03:07:38 PM
Hum... Hum... Hum... J'ai computé et voici mes conclusions:  La première trilogie(Dune, le Messie..., les Enfants...) est un test écologique. Dune est une planète désertique sans végétations: inhospitalière. Les précédents propriétaires ayant "une planète d'origine"  avec les mêmes traits, ils n'ont pas éprouvé le besoin "d'adapter" la planète à leur convenance, ils l'ont conservé comme telle. Mais voilà que de nouveaux propriétaire: les Atréïdes, venues d'une planètes "océanique" arrivent, et que font-ils? Evidement étant toujours  opposés à la politique des Harkonnen à cause de la noblesse de leur coeur (ceci est ironique), les Atréides décident eux de rendre la planète "hospitalière" (rempli d'eau). Voici le résultat de ma computation: le test écologique a été un échec.

Citation de: mait le Février 16, 2012, 03:07:38 PM
En d'autre mot je pense que FH  avait voulu montrer dans la première trilogie que rendre "meilleur" un lieu "inhospitalier" n'est pas forcément la meilleur chose à faire. L'ombre de Geidi prime, n'était qu'un piège illusoire...

Test écologique perdu ? Oui, dans la mesure où la terraformation a mis en péril le monopole géopolitique & biopolitique qui sous-tendait le césaro-papisme Atréides. Mais si l'on considère que l'un des buts du Golden Path était de briser en définitive l'aliénation induite par le cycle de l'épice, on peut considérer que le résultat final fut bénéfique. Je m'explique.

En fait, tout dépend de l'échelle de temps que l'on veut considérer. À l'échelle de quelques générations (entre Liet et les jumeaux) le projet de terraformation peut être analysé comme un formidable exemple de ténacité et de volonté humaine. Une illustration de la continuité et de la grandeur d'une entreprise de restauration conduite génération après génération. À cette aune, Giedi Prime et le parasitage prédateur des Harkonnen semble le parangon de la gabegie industrielle et du mal développement capitaliste.

À l'échelle plurimillénaire de la vie de l'Empereur-Dieu, tout cela semble bien vain et présomptueux. Ce qui était ambitieux apparaît absurde, le génie humain tant célébré se fait hubrys. Vaine gloriole que ces insectes humains prétendant jouer aux démiurges sans jamais peser les conséquences à très long terme de leurs actes... Oui, Frank Herbert est un auteur insaisissable. C'est quand on croit l'avoir compris qu'il se dérobe à notre analyse. Ce qui nous apparaissait comme un manifeste pour la durabilité dans les premiers tomes perd tout son sens dans les suivants. Rien ne résiste à l'absurdité du temps : les héros se brisent, les dynasties s'éteignent, les paysages disparaissent et jusqu'au nom même des planètes .... tout est irrésistiblement dissous par le temps. Nul besoin d'aller chercher une morale à l'Histoire, il n'y en a pas. L'Histoire n'a pas de "fin", elle n'a pas de "fins", elle se déploye indifférente à nos existences ridiculement éphémères.

Est-ce à dire que rien n'a de sens ? Non. Même si le "test" semble vain, même si la volonté de changement a conduit à la décadence (comme les fiers Arabes du désert ou les féroces Turcs de la steppe amollis par les loukoums et les byzantineries des harems), des hommes ont cru à leur génie. Ils ont fait ce que l'homme sait faire : changer le monde. Et c'est à ce titre qu'ils sont célébrés dans les derniers volumes du Cycle. C'est à ce titre que les Harkonnens sont exécrés à tout jamais.

Citation de: mait le Février 16, 2012, 03:07:38 PM
Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point le terme "despotisme hydraulique" pour qualifier les Harkonnen m'apparait ironique...

Je me souviens avoir donné un lien là-dessus. Quand FH fait référence à ce concept dans son interview de 1976, il désigne une chose précise. Il désigne à la fois un mode de production et un système de pouvoir qui en découle directement. La thèse de Karl August Wittvogel a suscité une énorme littérature et inspiré bien des fictions. Je laisse les plus curieux googler le nom. Disons simplement que le despotisme hydraulique (dit aussi "oriental") repose sur l'asservissement de masses humaines considérables au service d'une structure étatique autoritaire et parasitaire. Dit comme ça le concept n'a pas de sens, il faut l'opposer à des systèmes antagonistes. Par exemple, dans un monde dominé par le secteur primaire, agricole, le despotisme "hydraulique" correspond aux empires du Croissant fertile et de Chine : d'immenses masses humaines mobilisées pour arracher à la terre aride ou aux terrasses précaires des rizières les ressources nécessaires à la subsistance commune. Le contraste est absolu avec les sociétés tribales (féodales) et pastorales de type indo-européen : la subsistance du groupe ne nécessite pas la mobilisation, le contrôle et la prédation verticale qui s'exerce dans les empires sédentaires.
Ce schéma grossièrement transposé dans notre univers fictionnel opposerait donc une économie de la prédation assise sur des fondations tyranniques à une économie de subsistance, auto-suffisante et indépendante des circuits globaux. On reconnaît là le schéma écologique développé par FH dans ses interviews des années 70 (et notamment celle de Plowboy).
Giedi Prime est un enfer productiviste, un désastre écologique, une prison à ciel ouvert, un modèle de prédation et de gabegie.

Le Baron a raison de souligner qu'à l'échelle des millénaires de tyrannie de l'Empereur-Dieu, l'autocratie, la concentration des pouvoirs, le monopole absolu des circuits économiques et l'omniprésence de ce pouvoir dans l'existence humaine ("totalitaire" au sens propre) fut une catastrophe bien pire encore que les rapines et la médiocrité parasitaire des Harkonnen. La Grande Famine n'est pas un hasard, elle découle de la déstructuration politique et commerciale (échanges/transports) suite à l'effondrement du pouvoir central. L'histoire chinoise (jusqu'aux années 60) ou celle de l'antique Egypte sont pleines de crises similaires. Un anti-modèle pour le libertarien écologiste si fier de sa ferme auto-suffisante de Port Townsend  ;)


Citation de: mait le Février 16, 2012, 03:07:38 PM
Pour le reste, ce sont des extraits  que tu  avaist déjà utilisé sur d'autres discutions (prend la peine de te renouveler voyons! ;D), j'avais déjà eu le temps de cogiter dessus: il ne s'agit que de citations de personnes qui ont une haine vicérale ou génétique des Harkonnen, c'est évident que les termes qu'ils utiliserons pour parler de choses qui se rapportent aux Harkonnen ne seront pas très flatteurs. Ce qui est dommages, c'est que tu t'appuie beaucoup dessus.

Ta critique est tout à fait justifiée .... du point de vue historien  ;) Évidemment, la fiction ne nous permet pas de croiser les sources comme le ferait un savant travaillant sur plusieurs archives. Nous ne disposons pas d'une Histoire Harkonnen d'Arrakis ou d'Annales de Giedi Prime qui permettraient d'adopter un point de vue plus nuancé. FH s'était pourtant amusé à concevoir une "Bibliothèque de Dune" où les témoignages et les écrits les plus contradictoires voisineraient sur les mêmes travées. Quelque part, et je te demande d'y bien réfléchir, la méthode de travail qui a inspiré McNelly et son équipe de rédacteurs de la DE était tout à fait fidèle au postulat de départ selon lequel le Cycle n'est pas le fruit d'un auteur omniscient mais le témoignage de plusieurs siècles d'écrits et de mémoires orales ou secondes compilées ... (je renvoye encore au débat sur le statut d'Irulan posé par KJA et la polémique qui s'en est suivie).
Conclusion : oui, les témoignages sont biaisés, mais même en en atténuant la portée, ils restent notre seule porte d'accès à la connaissance de Giedi Prime et de l'administration Harkonnen.

Citation de: mait le Février 16, 2012, 03:07:38 PM
Faut prendre en compte un fait: au début du Cycle, les Harkonnen, sont riches, et les Atreides sont pauvres (et moins nombreux). Evidement les Astreides pour combler ce trou n'ont pas d'autres choix que de pratiquer une politique du "coeur" à base de propagande sur leurs "nobles vertues". Par contre Lorsqu'ils ont acquis du pouvoir et des hommes le changement s'est fait ressentir: certes ils fallait officiellement toujour les aimer, mais ne pas les aimer signifiait la mort... J'ai en tête des extraits ou des personnages de la "plebe" avaient frolé quelqu'un qu'il pensait être un Fremen (Paul), la terreur que je lisais étais vraiment pitoyable

Oui, Leto avait l'image d'un souverain "démocratique" : non pas qu'il tira son pouvoir du suffrage (on n'est pas sur Nabu) mais il s'est toujours plu à mettre en scène la loyauté et l'appui de ses sujets et serviteurs. Je ne vais pas questionner cette image qui demanderait -elle aussi- qu'on y travaille en profondeur, mais je reconnais que ce système a trouvé dans le culte de la personnalité des théocrates Atreides sa conclusion logique. Donc si tu veux me faire dire que le pouvoir Atreides conduisait inéluctablement au "despotisme", je dis OUI ... avec une nuance : "despotisme éclairé".
Je ne joue pas avec les mots. L'expression est bien connue, bien cernée et renvoye à toute une littérature (à googler si besoin). On ne peut comparer Pierre le Grand à Ivan le Terrible, Frédéric II de Prusse à Vlad Tepes ... Bien sûr, Pierre décapitait son propre fils et Voltaire nous a laissé un témoignage savoureux des "baguettes" de l'armée prussienne ... Néanmoins, la différence est substantielle entre des brutes épaisses emportées par le courant de l'Histoire et juste capables de reproduire des schémas hérités .... et les visionnaires audacieux du siècle des Lumières (tous deux bien imparfaits, j'en conviens).

Citation de: mait le Février 16, 2012, 03:07:38 PM
Bon je reviendrais sûrement mieu argumenter plutard, mais je voudrais juste ajouter en dernier que le l'esclave Harkonnen dont ont nous a le plus  parlé avec le plus de détails  s'est être un... "Atreide" un étranger, de là à extrapoler du traitement des esclaves le sort des habitant de Geidi prime, oui, c'est possible, mais j'émets des réserves.

Je crois bien que les extraits dépassent de loin le seul cas de cet individu. La seule notice sur l'inkvine montre assez combien cette institution était pratiquée à large échelle. La seule question est de savoir si elle était universelle ou si certains (les agents du système, leurs familles, un groupe social ?) en étaient protégés.

Il Barone

#42
Il ne faut pas oublier, en terme de despotisme Hydraulique, que Paul a été bien plus loin que le Baron.

Le Baron l'a exercé sur une ou deux planètes, alors que Paul l'a exercé vis à vis de tout l'univers connu.

Le rôle du plus grand "méchant" dans Dune, n'est pas forcément celui attribué à Vladimir Harkonen.

Et "l'empereur dieu" le démontre bien.


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mait

Citation de: X le Février 15, 2012, 06:23:10 PM
Aujourd'hui je ne traiterai que d'un seul point. Un point en apparence mineur mais qui ouvre à de nombreuses computations : Giedi Prime.
Avant toute chose, je voudrais te remercier. Que dans ta grande magnanimité, tu daignes accorder ta présence dans une discution se rapportant à Dune est un évenement exceptionnel (ça vaut aussi pour d'autres, je ne citerais pas de noms), c'est un geste rare ici, et d'une grande bonté auquel, étant relativement nouveau, je suis très sensible... Bon puisqu'on en est au remerciments, je voudrais remercier mon frère, juste comme ça!

Citation de: X le Février 15, 2012, 06:23:10 PMFH est très peu disert sur le peuple de Giedi Prime. Il n'en parle que par incise sans jamais en faire un thème de sa réflexion. Quand il en parle dans le premier volume du Cycle, c'est souvent en miroir de la domination Harkonnen sur Arrakis, histoire de nous dire que la brutalité des méthodes de gouvernance usitées sur la planète des sables ne diffèrent guère de celles employées dans son domaine propre.

Citation de: X le Février 15, 2012, 06:23:10 PM
Voilà quelques résultats, j'ai fait un tri très grossier. Nous avons bien des indices, tous ne convergent pas. Je te laisse computer :

He looked [...]


[...]don't we, grandmother?"
[/tt]
Child. 14, 25
Hum... Hum... Hum... J'ai computé et voici mes conclusions:  La première trilogie(Dune, le Messie..., les Enfants...) est un test écologique. Dune est une planète désertique sans végétations: inhospitalière. Les précédents propriétaires ayant "une planète d'origine"  avec les mêmes traits, ils n'ont pas éprouvé le besoin "d'adapter" la planète à leur convenance, ils l'ont conservé comme telle. Mais voilà que de nouveaux propriétaire: les Astréïdes, venues d'une planètes "océanque" arrivent, et que font-ils? Evidement étant toujours  opposés à la politque des Harkonnen à cause de la noblesse de leur coeur (ceci est ironique), les Astréides décident eux de rendre la planète "hospitalière" (rempli d'eau). Voici le résultat de ma computation: le test écologique a été un échec. Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point le terme "despotisme hydraulique" pour qualifier les Harkonnen m'apparait ironique...

En d'autre mot je pense que FH  avait voulu montrer dans la première trilogie que rendre "meilleur" un lieu "inhospitalier" n'est pas forcément la meilleur chose à faire. L'ombre de Geidi prime, n'était qu'un piège illusoire...

Pour le reste, ce sont des extraits  que tu  avaist déjà utilisé sur d'autres discutions (prend la peine de te renouveler voyons! ;D), j'avais déjà eu le temps de cogiter dessus: il ne s'agit que de citations de personnes qui ont une haine vicérale ou génétique des Harkonnen, c'est évident que les termes qu'ils utiliserons pour parler de choses qui se rapportent aux Harkonnen ne seront pas très flatteurs. Ce qui est dommages, c'est que tu t'appuie beaucoup dessus.

Faut prendre en compte un fait: au début du Cycle, les Harkonnen, sont riches, et les Atreides sont pauvres (et moins nombreux). Evidement les Astreides pour combler ce trou n'ont pas d'autres choix que de pratiquer une politique du "coeur" à base de propagande sur leurs "nobles vertues". Par contre Lorsqu'ils ont acquis du pouvoir et des hommes le changement s'est fait ressentir: certes ils fallait officiellement toujour les aimer, mais ne pas les aimer signifiait la mort... J'ai en tête des extraits ou des personnages de la "plebe" avaient frolé quelqu'un qu'il pensait être un Fremen (Paul), la terreur que je lisais étais vraiment pitoyable:
Citation
[...]Les pélérins, les gens de la cités baissaient les yeux en le croisant[...]

Le Messie... chapitre 2

Citation
[...]"Pardonnez-moi, très noble. Je ne suis point responsable de cette discourtoisie." "Pardon, noble. C'est la pire bousculade que j'aie jamais connue." " Je m'abaisse devant vous citoyen saint. Ce lourdaus m'a poussé"

Le Messie... chapitre ...

(Voir Messie de Dune, ).

Bon je reviendrais sûrement mieu argumenter plutard, mais je voudrais juste ajouter en dernier que le l'esclave Harkonnen dont ont nous a le plus  parlé avec le plus de détails  s'est être un... "Astreide" un étranger, de là à extrapoler du traitement des esclaves le sort des habitant de Geidi prime, oui, c'est possible, mais j'emet des réserves.

Askaris

#40
Aujourd'hui je ne traiterai que d'un seul point. Un point en apparence mineur mais qui ouvre à de nombreuses computations : Giedi Prime.

FH est très peu disert sur le peuple de Giedi Prime. Il n'en parle que par incise sans jamais en faire un thème de sa réflexion. Quand il en parle dans le premier volume du Cycle, c'est souvent en miroir de la domination Harkonnen sur Arrakis, histoire de nous dire que la brutalité des méthodes de gouvernance usitées sur la planète des sables ne diffèrent guère de celles employées dans son domaine propre. Étrangement, il faut attendre Heretics pour avoir les pièces qui manquaient cruellement au puzzle. C'est à ce genre de détails qu'on prend conscience que le Cycle est un tout dont on ne peut rien retrancher.

Voilà quelques résultats, j'ai fait un tri très grossier. Nous avons bien des indices, tous ne convergent pas. Je te laisse computer :





He looked at the beet-colored inkvine scar on the man's jaw, remembering the story of how it had been put there by Beast Rabban in a Harkonnen slave pit on Giedi Prime. And Paul felt a sudden shame that he had doubted Halleck even for an instant. It occurred to Paul, then, that the making of Halleck's scar had been accompanied by pain -- a pain as intense, perhaps, as that inflicted by a Reverend Mother. He thrust this thought aside; it chilled their world.
Du~BookI. 3, 185

On his seventeenth birthday, Feyd-Rautha Harkonnen killed his one hundredth slave-gladiator in the family games. Visiting observers from the Imperial Court- -a Count and Lady Fenring--were on the Harkonnen homeworld of Giedi Prime for the event, invited to sit that afternoon with the immediate family in the golden box above the triangular arena.
In honor of the na-Baron's nativity and to remind all Harkonnens and subjects that Feyd-Rautha was heir-designate, it was holiday on Giedi Prime. The old Baron had decreed a meridian-to-meridian rest from labors, and effort had been spent in the family city of Harko to create the illusion of gaiety: banners flew from buildings, new paint had been splashed on the walls along Court Way.

Du~Muad. 13, 2-3

GIEDI PRIME: the planet of Ophiuchi B (36), homeworld of House Harkonnen. A median-viable planet with a low active-photosynthesis range.
Du~Term. 1, 96

INKVINE: a creeping plant native to Giedi Prime and frequently used as a whip in the slave cribs. Victims are marked by beet-colored tattoos that cause residual pain for many years.
Du~Term. 1, 132

Leto lowered his head, looked upward to study her. Yes, she could be maneuvered after all. He said: "When you think of prescience, which I hope is rarely, you're probably no different from any other. Most people imagine how nice it would be to know tomorrow's quotation on the price of whale fur. Or whether a Harkonnen will once more govern their homeworld of Giedi Prime? But of course we know the Harkonnens without prescience, don't we, grandmother?"
Child. 14, 25

Gammu, the planet was called now. Once, it had been known as Giedi Prime but someone named Gurney Halleck had changed that. It was all ancient history. Dull stuff. There still remained a faint smell of bitter oil in the planet's dirt from its pre-Danian days. Millennia of special plantations were changing that, his teachers explained.
Her. 4, 8

I see that you already know this place was called Giedi Prime once. The Harkonnens who ruled here taught us a few things. We have a better idea, thanks to them, of how terrifyingly brutal humans can become.
Her. 4, 18

Oh, yes. I remember Gammu when it was Giedi Prime -- the oil- soaked, blood-soaked hell hole of the Imperium!
Her. 25, 164

Duncan thought. His mind had gone questing backward into the Giedi Prime days of his pre- ghola roots. This was what they had called "a Harkonnen night." Safe within the warm shielding of their suspensor-buoyed armor, the Harkonnens had enjoyed hunting their subjects on such nights. A wounded fugitive could die of the cold. The Harkonnens knew! Damn their souls!
Her. 32, 24

He stared at her. Gammu? He could never think of it by any name other than the original: Giedi Prime. Harkonnen hell hole.
Chapt. 29, 103





Une simple requête "Giedi Prime". Cette sélection est bien sûr tout à fait insuffisante (il y a d'infinis biais de requête contextuelle où la situation de cette planète pourrait être trouvée par d'autres chemins), mais je la crois significative.

Un premier constat : la seconde Trilogie se révèle aussi utile que le volume premier. C'est à cette aune que j'ai développé un jugement général sur le pouvoir Harkonnen.
J'invite ceux qui ne l'ont pas fait à relire mes considérations sur le "despotisme hydraulique" et à mettre cette hypothèse en lien avec l'interview de 1969 et celle de Plowboy 1981.

On pourra longuement disserter sur le caractère de "villain" du Baron et ce que cette caractérisation emporte de caricature, mais je crois qu'il est difficile de nier le jugement négatif porté sur sa gouvernance. Si Dune est politique, si Dune n'a rien à faire avec la morale des particuliers, Dune n'en reste pas moins une réflexion d'ensemble sur le pouvoir, sa "durabilité", sa capacité à anticiper, prévoir, durer, léguer aux générations futures. Or que nous apprend ce rapide survol des versets qui évoquent Giedi Prime :
_ planète écologiquement dévastée, souillée, exploitée jusqu'à la trogne et meurtrie dans ses paysages comme dans ses équilibres naturels (photosynthèse)
_ c'est littéralement le "blood-soaked hell hole of the Imperium!"
_ ce monde qui n'a plus de nature et se résume en un enfer industriel et urbain est donc un objet de pure prédation : les Harkonnen le surexploitent comme ils tentent de le faire avec tous les mondes qui passent sous leur main, de Lankiveil à Arrakis ...
_ il n'est donc pas étonnant que la population de ce monde soit astreinte à un perpétuel servage d'où il ressort qu'ils ne disposent d'aucun droit, pas même la faible protection qu'entraîne le système féodal des faufreluches. Cette société, pour reprendre une typologie marxiste, n'est même pas au stade du féodalisme mais bien à l'état antérieur : celui de l'esclavagisme antique. La nuance avec l'Athènes classique étant qu'ici personne ne jouit du privilège de la "citoyenneté". Divers indices indiquent plutôt un état de servitude généralisée. Jusqu'aux proches du souverain ;
_ on constate même que le totalitarisme atteint un stade supplémentaire quand on voit que la population civile est l'objet d'exactions physiques du pouvoir. Peut-on quantifier ce phénomène ? S'agit-il d'une partie de la population ? (à l'image du traitement que Sparte infligeait à ses voisins) Où faut-il considérer que toute la population était victime de ce système pénitentiaire ... voire concentrationnaire ? J'aurais tendance à suivre cette piste ;
_ dans ces conditions, il est impossible de comparer les "jeux" sur Giedi Prime & ceux de Caladan : on pense plutôt à un village Potemkine derrière lequel se cacheraient les visages faméliques des génocidés ukrainiens de l'hiver 36 ...

Et en vérité, ce tableau passablement lugubre qui rappelle les pires régimes du XX° siècle prend tout son sens quand on le compare à Arrakis (autre "terrain de jeu") et à la riante Caladan qui en est presque le miroir inversé. À tel point que ce sont des (Cala-)Daniens qui viendront purifier ce Harkonnen hell hole.

mait

Bizarre, tu commences dans mon sens puis tu termines en disant:
Citation de: Anudar le Février 15, 2012, 05:21:07 PM
Preuve s'il en faut une que les deux branches des indigènes d'Arrakis ont conscience, en tout cas de leurs origines communes, et sans doute aussi de leurs intérêts communs.
Justement, je ne penche pas pour une origine commune. Je n'ai rien en tête venant du livre pour étayer mes propos, si ce n'est une intuition venant de certains "details" donnés dans le livre.

Pour Askaris, j'ai deux visions des choses:

--L'Australie ou l'Afrique du Sud: une certaines population y vivait (les fremens), puis un jour pour une raison bien précise ( par exemple: un besoin de main d'oeuvre sur place pour les affaires concernant le  Mélange) d'autre  populations sont venues, mais ce sont limitées "aux villes".

-L'ordre précédent n'est pas forcement le bon. Peut être que initiallement, il y avait d'abord les "hors-monde", venus spécialement pour le Mélange. Puis un jour ont débarqué sur Arrakis, les membres d'une certaine "secte": les nouveaux venus ne se sont pas (entièremen) fondus dans la masse et ont formé une population à part qui s'est épanouie dans le désert.

Je ne pense pas que la population d'Arrakis provienne d'une seule branche qui s'est divisée en deux par la suite, mais dans tous les cas, c'est sûr qu'il y a eu un métissage.

Anudar

Parmi les habitants des villes et villages, il me semble qu'il faut en effet distinguer deux populations :

  • Les "hors-monde" et leurs descendants éventuels, qui peuvent être métissés avec les suivants...
  • Ceux qui, dans la représentation "australienne" que tu suggères, s'apparenteraient à des aborigènes sédentarisés : le "peuple des creux et sillons".
En même temps que Paul, on apprend assez vite (avant même l'arrivée sur Arrakis) que les indigènes sont divisés en Fremen et en "peuple des creux et sillons", mais que les deux populations ne sont pas imperméables l'une à l'autre, comme le suggère bien le proverbe "le vernis vient de la ville et la sagesse du désert".

Il est permis de penser, en effet, que les Harkonnen s'en prennent sans distinction au petit peuple (tout juste bon à "pressurer" comme le dit si bien le Baron - je veux dire celui du livre, bien entendu ;) ) mais que, par définition, les Fremen sont moins faciles à dénicher que les citadins. C'est un fait que Paul lui-même évoque les habitants d'Arrakeen, juste avant la bataille finale, comme ses "commandos de choc" : si la citation exacte m'échappe, il dit quelque chose comme "ils savent que chaque Sardaukar qu'ils élimineront sera un Sardaukar en moins que nous aurons à combattre".

Preuve s'il en faut une que les deux branches des indigènes d'Arrakis ont conscience, en tout cas de leurs origines communes, et sans doute aussi de leurs intérêts communs. Le Baron, dans cette optique, agit avec pragmatisme selon une "philosophie" personnelle très oppressive.

« Nos pères et nos mères ont commis l'ubris et ne sont plus,
Et nous portons maintenant le poids de leurs iniquités. »

Anonyme, Péan de l'Intégration.

mait

#37
Bonjour Baron,
Citation de: Le Baron le Février 15, 2012, 03:43:16 PM
Quand aux Fremens des villes ils ne sont pas représentatifs de leur peuple, ils ne sont même pas considéré comme tels par les Fremens du désert.
En fait je ne pense même pas que les habitants des villes soient (tous) des "Fremens des villes". Les contrebandiers, les hommes engagés sur place par le Duc pour extraire le Mélange, et les personnages qui étaient à une époque victimes des "coutumes" Harkonnen (la cérémonies "des torchons mouillés" par exempl), je ne pense pas qu'on puisse forcément tous les qualifiés de Fremens des villes: c'est à dire des Fremens et des descendants de fremens ayant quitté le desert pour vivre en ville.

Je penserais plutôt pour une configuration de type "Australie" ou "Japon": les Fremens sont sûrement les plus vieux habitants d'Arrakis (les aborigènes en gros), mais d'autres sont arrivés après eux,  sauf que les "nouveaux" ils se sont fixés dans des villes plutôt que dans le désert.

Citation de: Le Baron le Février 15, 2012, 03:43:16 PM
Le Baron ne méprise pas les Fremens du désert en toute connaissance de cause. Il faut se rappeler que leur existence (et surtout leur nombre) n'est pas bien connue.
Oui, à mon avis le Baron doit voir Arrakis comme l'Australie: la population visible (en gros la population "de la ville") constitue le gros de la population, et les fremens une toute petite minorité de "sauvages" sans importance ni capacité de nuisance.

Il Barone

Bonjour

Le Baron ne méprise pas les Fremens du désert en toute connaissance de cause. Il faut se rappeler que leur existence (et surtout leur nombre) n'est pas bien connue.

D'autant moins connue qu'ils ont tendance à éviter ou tuer tous les étrangers qu'ils rencontrent pour conserver cet état de fait.

Quand aux Fremens des villes ils ne sont pas représentatifs de leur peuple, ils ne sont même pas considéré comme tels par les Fremens du désert.


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mait

#35
Bon ok, c'est décidé, je vais assumer le fait de passer pour le narcissique du coin, celui qui ouvre un fil de discution, et est pratiquement le seul à y participer. Le fait est que Askaris a "modifié" son tableau ou y a ajouté des données en plus. Certes je sais que tend qu'il n'aura pas relu le Cycle, je n'aurais pas droit à une réponse concrète (et je comprend), mais plutôt que d'y repondre par MP je vais le faire par un post, au moins si d'autre passe par là ils verront ma "contre-argumentation" face au tableau de Askaris.

-Au sujet de la relation Baron-Thufir Hawat, ton avis dessu: "entre coercition & dévoiement" n'est pas partagé (par moi), je trouve que, soit c'est un point de vu simpliste, soit quand tu avais lu le roman tu n'avais pas  fait attention à plusieurs détails: Thufir à plus ou moins berner (?) le Baron et l'a fait un coup bas qui aurait pu mal finir si la diseuse de Vérité de l'empereur n'était pas intervenue. Bon ce n'est que mon point de vue, et bien sûr malgré mon "air" sûr je n'omet pas le fait que je sois peut être complètement en train de me tromper.

Citation-sur Giedi Prime: un peuple d'esclaves ?
Est-ce un argument en défaveur du Baron? Sont-ils plus esclaves que certains Fremens qui considèrent Muad'Dib comme un dieu. Dans  tous les cas, l'auteur ne s'est pas assez appesanti sur Geidi Prime pour que je me fasse un avis. Par exemple dans le Messi... et dans Les Enfants... j'en ai assez vu pour savoir que les fremens ne correspondent pas à l'image d'un peuple entièrement dévoué à "ses dieux", je pense que plus de temps sur Geidi Prime FH nous aurait fait voir les "nuances"  de Giedi Prime, d'ailleurs le combat de Feyd dans l'arène nous en dévoilent un peu: le Baron et sa famille malgré la supposé main de fer qu'il ont sur Giedi Prime (à raison sûrement), organisent des "jeux" afin de "plaire" au peuple.


Citationâ†' posséder, prélever, s'accaparer : l'administration bureaucratique, arbitraire & aveugle
Bon nul besoin de préciser ici que la politique du Baron sur Arrakis est tout sauf aveugle, et arbitraire, elle sert un dessein bien précis (voir Feyd).

Citationâ†' l'absence complète de gestion "politique" des sentiments des indigènes
Bon ici, il faudrait peut être nuancer. La population de Arrakis m'a semblé être composée à l'époque  d'au moins deux peuples: les citadins et les fremens (et je pense que les citadins ne sont pas des "fremens de la ville"). Effectivement pour les Fremens, le Baron semble n'avoir aucunes considérations... Mais une question me turlupine, le Baron a pour objectif de faire voir Feyd comme un sauveur, celui qui sauvera de la cruauté de Rabban... Mais qui sont donc les persécutés? qui sont ceux qui doivent voir Feyd comme un sauveur? Le reste de l'univers ?

Citation* sa vision de l'Empire
    *
          o La CHOAM & sa vision capitaliste des intérêts en jeu
    *
          o Un joueur de poker parmi d'autres bluffeurs...
    *
          o Le trône impérial, une lubie mégalomaniaque ?
Ici, je dois dire que j'ai été pris d'un fou rire,  j'ai même douté que ces idées puissent venir de toi! On croira lire les textes de base de la propagande de la guerre: on veut l'éviter, mais l'ennemi nous force à faire la guerre, nous servons la cause la plus noble, nous perdons peu d'hommes, etc... (Malgré le fou rire, le ton reste convivial)
Ainsi donc  le tour de force exécuté Paul  pour ne pas avoir à affronter Stilgar est tout sauf un coup de Poker, et le fait qu'il ait accéder de force au sommet de l'imperium  est une action pure, à mettre dans le compte des retombés de la "noble" politique des Atreides?

mait

#34
Encore un autre message, Je l'ai sous entendu, et je ne l'ai peut être pas assez clairement, mais je pense que Thufir Hawat, a joué un sale tour au Baron (le coup aurait porté gravement atteinte au Harkonnen), on en discutera plus en profondeur, mais evidement cela veut dire que en ce qui concerne ton tableau écrire :"entre coercition & dévoiement" pour décrire la relation entre Hawat et le Baron, je suis contre.

Une autre question: qui est Kryubi ? Je veux dire à quel moment du Cycle  fait-il son entrée? "chapitre", ( ou moment d'apparution) j'ai un trou de mémoire en ce qui concerne ce personnage.

mait

Très chère Askaris, ça fait un bout de temps que je surveille le numéro de tes message (quand je m'étais rendu compte par hasar que tu en était à l'époque au 660), je m'attendais à laisser un message spécial pour le 666, mais tu m'as devancer...
Citation de: Å°berChigger le Février 10, 2012, 04:05:05 PMA priori est en effet le terme qui convient.
C'est la fougue de la jeunesse qui me (re)vient ici! L'intensité de mes émotions étaient telle que pour palier à ma carence en grammaire et en orthographe, j'ai dû inventer des mots, quitte à horriblement défigurer le français, mais après tout, Picasso n'était-il pas un artiste?

Citation de: Å°berChigger le Février 10, 2012, 04:05:05 PM
PS: je suis perfide... moi ? L'immaculée et douceureuse colombe ?   ;D
Sais tu que la colombe est ... un pigeon? Un pigeon blanc... de la toute les interprétations sont possibles!

Citation de: Å°berChigger le Février 10, 2012, 04:05:05 PM
Citation de: mait le Février 10, 2012, 03:19:51 PM
Mais bon sang que voulais tu dire avec l'interrogation sur les suspenseur?
Pour moi, c'est plus qu'un instrument, c'est un mode de vie. On y reviendra
Oui, on y reviendra longuement( longuement n'est pas forcément à prendre en compte, c'est juste pour tenter d'éviter une tautologie: la redondance) ...

Citation de: Å°berChigger le Février 10, 2012, 04:05:05 PM
Citation de: mait le Février 10, 2012, 03:19:51 PM
Après les insinuations il y a les traits que tu lui accorde: on a déjà parlé du cas de l'inceste, mais il y a d'autre chose sur lesquel je voudrais revenir:
-- Où a-t-on vu que le Baron pratique la torture comme fin plutôt que comme moyen?(hum... j'attends ta réponse avec impatience, je parie qu'on va débattre longtemps...)
C'est un gros morceau et il pourrait nous emmener loin ... à condition que je rafraîchisse ma mémoire défaillante. Je vais essayer de retrouver les passages exacts pour répondre à ton interrogation.
Eh bien je vais attendre patiemment avec impatience tes références... c'est sûr qu'on en discutera.
Citation de: Å°berChigger le Février 10, 2012, 04:05:05 PM
Citation de: mait le Février 10, 2012, 03:19:51 PM
-- Paragon du despotisme? C'est l'image qu'il laisse derrière lui, mais à qui? à nous lecteurs où aux personnages du roman? J'aimerais savoir ta réponse dessus. ( ma contre-argumentation dépend de ta réponse.)
Je ne parle QUE des lectures prêtées aux personnages du roman (une perspective "in-universe"). Comme dit sur un autre topic, ce "bilan" retrospectif des Harkonnen est développé dans les 2 derniers opus du Cycle.
J'en prend note, et j'espère aussi QUE tu prends note qu'il s'agit de l'avis de personnage n'ayant pas forcément toutes les "données" et le même"recule" (finalement ceci est relatif) que nous autre lecteur. D'ailleurs leur points de vue n'est pas si important que ça, il peut être trompeur. Un personnage pourrait décider de passer pour un traitre sans rien révéler aux autres, et il se pourrait que les autres ne changent pas leur point de vue sur lui.

Citation de: Å°berChigger le Février 10, 2012, 04:05:05 PMCe prénom apparaît 2 fois dans les Appendices de Dune :
Oui, je sais, dans mon édition, il apparait aussi dans une "section" des appendices, mais jusqu'a maintenant j'ai toujours considéré que cette appendice était un extrait de DE? ou tout au plus un ajout de la progéniture Herbert afin de faire un lien avec les écrits de KJA... Si toi tu estimes que cette section des appendices est de FH lui même OK, je te fais confiance, puisqu'il s'agit de toi. Je sais que tu ne peux pas te tromper c'est impossible! Néanmoins, n'y a-t-il pas une forte possibilité que tu te trompe sur ceci, et qu'en fait cette appendice n'est qu'un ajout? En fait non tu ne t'aies pas trompé car tu n'as encore rien affirmé dessus, alors je te pose la question: Ne pourrais t-on pas penser que cette section des appendices est un ajout uniquement destiné à conforter les écrits de KJA?

Citation de: Å°berChigger le Février 10, 2012, 04:05:05 PML'hypothèse qui revient le plus fréquemment dans les supputations de fans inclinerait pour une origine finnoise de l'anthroponymie Harkonnen.
Intéressant, très intéressant, on apprend toujours des trucs en posant des questions.


Citation de: Å°berChigger le Février 10, 2012, 04:05:05 PM
N'ayant pas l'âme d'un grammar nazi, je ne m'arrête pas vraiment à ce genre de considération. Ton style excuse d'avance tout reproche qu'on pourrait émettre au sujet de ta syntaxe rebelle.  ;)
Je le savais! je savais que malgré tes dires plus haut, tu es pas qu'un vulgaire pigeon, mais un grand homme avec les qualités qui vont avec! Néanmoins cette phrase, j'ai plutôt l'intention d'en faire comment dire... une sorte de signature, présente à chacun de mes "longs" posts. Ce qui reviendrait à dire que en un sens tu serais le premier pigeon à s'être fait attraper? Et puis non, ce n'est pas logique! Si cela avait vraiment été une signature, te connaissant (de l'expérience que j'ai) tu l'aurais deviné, laissons aux philosophes cette question et concentrons nous sur le Baron.