Frank Herbert et les "fins"

Démarré par Le Condor, Août 19, 2007, 11:02:40 PM

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Dragon_des_Sables

es trois branches d'un accord sont l'intention, l'information et l'incertitude. La précision et l'honnêteté n'ont pas grand-chose à voir avec la question. (Leto II)

Filo

Il faut bien qu'une histoire se termine... Et certains ne seront jamais contents que
L'art est un travail ingrat,
mais il faut bien que quelqu'un le fasse.

Sihaya

Je pense que c'est aussi parce que la fin de ses romans est souvent ouverte sur d'autres mondes ou d'autres questions, elle marque la fin d'un cycle et le début d'un autre même quand le roman est achevé c'est un cycle nouveau pour les héros !
De plus j'ai l'impression que la fin n'est pas ce qui en soit lui donnait envie d'écrire mais plutôt la situation de conflit dans laquelle il place ses personnages au début... et cela l'intéressait peut-être plus et l'inspirait peut-être plus que le dénouement.
Moi aussi j'ai toujours du mal avec la fin de mes histoires, ça m'intéresse moins alors je zappe vite. En plus, je sais que c'est la fin de ce que j'ai crit et l'histoire perd de son piment...
ll n'est probablement pas de révélation plus terrible que l'instant ou vous découvrez que votre père est un homme... fait de chaire.

Le Condor

Pour répondre a Adriano : oui, j'ai lu un certain nombre des autres oeuvres de Frank Herbert, et c'est justement cela qui m'a amené cette question.

A quoi ça sert d'avoir autant de doigts si on peut même pas se gratter le cul ?" (Cha)

Le Condor aka Fatman

RYU

#8
Citation de: Fatman le Août 19, 2007, 11:02:40 PM
Cela n'enleve cependant rien au spéctaculaire de ces fins, qui sont souvent détonnantes. Mais ca me donne l'impression que Frank Herbert se fiche de ce qui peut se passer pour ses personnages une fois le roman terminé : cela est l'affaire de l'imagination du lecteur. Les conséquences meme de la situation finale sont le plus souvent esquissées rapidement.

Je suis assez d'accord avec ca. Je pense que Frank Herbert finissait ses romans de manière abrupte (pas toujours le cas).
Je suppose que par moment il voulait les terminer (ses romans) je crois que cet homme avait tant de choses à dire qu'il aurait pu étendre encore ses romans.

Jamais les éditeurs ne purent imaginer qu'un roman aussi complexe aurait un tel succes et cela au travers de générations. (j'espère que ma fille tombera un jour dessus et le lira de son propre chef et que ce roman lui apportera ce qu'il m'a apporté). Si ses romans étaient encore plus longs.. on n'aurait rien publier de son vivant et il aurait pu finir artiste inconnu et où seul un très petit nombre d'initiés se souviendraient de ses mots...
Je pense que cette imagination presque maladive qui nous sépare, nous commun des mortels, du vrai génie, devait le pousser à écrire et écrire encore...

Mais une fin en accélération est un procedé qui va effectivement tenir en haleine le lecteur et le projeter dans les élans de sa propre imagination. c'est pas quelque chose d'extraordinaire, au cinéma on utilise ca aussi... Je pense que Fh voulais vraiment titiller l'imagination du lecteur. Ce n'ai pas par envie de s'enrichir, mais bon fallait aussi qu'il vive. Je pense pas, que les ouvertures (de fin) de FH soient vénales, je crois qu'il vivait de son monde et qu'il devait être dur pour lui comme pour nous (et ca m'enerve d'etre pris dans la toile de ses élucubrations) de sortir de ce rêve d'un monde né sous sa plume.

Si un paradis existe.. Fh (et bev sa femme) doit surement être un danseur visage (type Marty et Daniel) dans le monde qu'il a crée se promenant à son aise au sein de sa création et voir grandir ce monde devenue sa nouvelle "réalité". Souriant dans sa barbe avec sa bonhommie et ses yeux pétillants de malice, veillant avec paternalisme, sur ses "enfants", déchirés entre leurs forces et leurs faiblesses, entre leurs courages et leurs peurs...
La violence est le dernier refuge de l'incompétence

Elgg

Ben oui... Ce qui veut dire que "Dune 7" serait une pseudo fin aléatoire...
D'ailleurs  je trouve assez miraculeux qu'ils trouvent encore et toujours des documents, des projets de Fh pour avant dune, après dune dune la genèse, dune l'apothéose, il semble qu'il y ait une source non tarrissable assez exceptionnelle...
Ce qui me fait douter... Si ça se trouve ils ont juste trouvé un post-it, rien de plus...
De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus intéressants sont ceux qui se taisent.
:userbar-dar2:

Adriano

Citation de: Icarus le Août 20, 2007, 08:40:58 AM
je suis [...] resté dans l'histoire après la dernière page.

c'est exactement ce qui m'est arrivé pour la maison des mères
il est alors fort possible que cette fin était vraiment destiné à être une fin, ou que FH ai écrit cela comme une fin qu'il est aussi possible de poursuivre plus tard s'il en avait envie...

Icarus

Oui, tu as raison Matou :)

Je me positionne toujours côté lecteur, mais j'oublie toujours de voir le côté de l'auteur.
Bien vu ;)
C'est lorsque nous croyons savoir quelque chose qu'il faut justement réfléchir un peu plus profondément.

:userbar-dar:

Matou

Icarus, je partage tout à fait ton point de vue.

Mais je compléterais par cela: Frank Herbert, en bon auteur, prenait toujours garde de se laisser suffisamment de portes ouvertes afin de pouvoir sortir une suite.
Quand je suis plus faible que vous, je vous demande la liberté car cela s'accorde à vos principes; quand je suis plus fort que vous, je prends votre liberté car cela s'accorde à mes principes.
:userbar-dar2:

Icarus

Je pense que ce que Frank Herbert aimait, c'est faire travailler l'imagination du lecteur.

Le fait de passer rapidement d'une situation de conflit, par exemple, à une situation où un ou plusieurs personages se posent des questions, suivi du mot "fin", comme tu dis, je pense que celà reporte la ou les questions sur le lecteur. A lui d'imaginer sa propre fin, ou mieux encore, sa propre suite.

J'ai effectivement lu quelques livre de FH, autres que Dune, et parmi ceux-là, je suis à chaque fois resté dans l'histoire après la dernière page.

Ce style est agréable car ce n'est pas comme certains romans de gare pour lequels, lorsqu'on arrive à la fin, notre vie n'a pas changé. A la dernière page, le méchant est mort ou en prison et on reprend sa petite vie tranquille, avec un autre livre.
Non, lorsque l'auteur fait travailler l'imagination, on a envie de rester dans l'histoire, dans l'univers des héros.
C'est pourquoi je pense que c'est un style que FH a dû travailler et aimait utiliser.
C'est lorsque nous croyons savoir quelque chose qu'il faut justement réfléchir un peu plus profondément.

:userbar-dar:

Adriano

J'ai alors envie de te poser une autre question Fatman :

Tu as donc lu d'autres oeuvres de FH. As-tu constaté que la fin de la maison des mères était comparables à celles de ses autres romans extérieurs à Dune?
(comparable dans le sens ou tu demarre ce fil de discussion)

Vous voyez sûrement où je veux en venir...

Le Condor

Salut a tous.

j'ai une remarque qui me trotte en tete : Frank Herbert aurait il quelque chose contre les fins qui s'éternisent ? Quelque soit le livre auquel je pense, je n'arrive pas a trouver un seul de ses romans, et meme de ses nouvelles, ou il a pris la peine de développer une fin sur plusieurs chapitres. Au contraire, il arrive fréquemment qu'on passe tres rapidement d'une péripétie a une situation finale, et finalement aux lettres FIN (pour reprendre le vocabulaire de mes profs de francais d'antan). Ca donne l'impression d'un freinage d'urgence de l'histoire, arrivée devant un obstacle.

Cela n'enleve cependant rien au spéctaculaire de ces fins, qui sont souvent détonnantes. Mais ca me donne l'impression que Frank Herbert se fiche de ce qui peut se passer pour ses personnages une fois le roman terminé : cela est l'affaire de l'imagination du lecteur. Les conséquences meme de la situation finale sont le plus souvent esquissées rapidement.

Avez vous eu la meme impression ? Qu'est ce que cela peut signifier, lorsqu'on voit que beaucoup d'autre auteurs, et pas des moindre, aiment au contraire consacrer de bons gros chapitres a la fin de leur histoire ?
A quoi ça sert d'avoir autant de doigts si on peut même pas se gratter le cul ?" (Cha)

Le Condor aka Fatman