Bonjour à tous ! Tout d'abord, et en premier lieu, je souhaite à tout les fans de Dunes une bonne année, une bonne santé et tout plein de bohneur pour le nouvel âge qui commence. Elevez-vous à des hauteurs spirituels insoupçonnées et battez vous pour que survive la famille Atréide.
Ensuite, j'aimerais parler d'une chose qui me dérange et continue de me déranger dans l'oeuvre fantastiques de Frank Herbert. Certains d'entre vous connaissent peut-être Dosadi. On y découvre beaucoup des thémes cher à l'auteur, notamment la copropriété psychique et la quête initiatique d'un être d'abord imparfait et civilisé à un être proche de la perfection et complexe. Les ressemblances avec Dune sont frappantes. Paul Atréide et Jorj Mckie ont tout les deux une grande expérience de la manipulation au début de l'intrigue, et sont tout les deux les créations d'une société hautement civilisée. Néanmoins, tout deux découvriront, au bout d'un voyage initiatique qui les emmeneront là où la civilisation n'existe plus vraiment (le désert d'Arrakis, Dosadi) une vérité supérieure enseignée au contact des indigénes. A la fin du voyage initiatique, nos héros ont perdu toute humanité au profit d'une évolution psychique qui en fait d'eux des sortes de dieux parmi les homme.
On pourra m'objecter que ces ressemblances sont superficielles. Là n'est néanmoins pas mon malaise. Celui-ci provient du partis pris moralisateur de Dosadi, où Frank Herbert dévelloppe une société quasi-utopique (la cosentience) qui semble avoir résolu beaucoup des problèmes de l'humanité. Cette société est incapable de produire des hommes « forts » : par fort, l'auteur entend manipulateur, capable de contrôler, de tuer, de voler sans état d'âme et de le faire mieux que tout autre. L'experience Dosadi, en servant d'incubateur à ces parasites humains, est l'exemple type de la société « forte », où prolifére les hommes « fort », fortement sous-entendu la « bonne » société. Notre héros, d'ailleurs, ne s'y trompe pas : il se rend vite compte de son erreur, pauvre homme civilisé ! et apprendra les manières Dosadien jusqu'à devenir plus Dosadite que le plus Dosadite. (On pourra d'ailleurs y voir un certain parallèle avec Destination Vide, sans cette morale dégoulinante)
A la fin, les Dosadites sont libres et vont pouvoir conquerir l'univers et develloper un nouvel âge d'or de l'humanité dynamique, en méprisant, anéantissant et violant toute la civilisation cosentiente. Youpi !
Outre le fait qu'on puisse discuter des prémisses (90 millions de créatures sur un tout petit machin, et on veut nous faire croire que les sciences et les arts ont pu se develloper à une vitesse incroyable ?), la philosophie Nietszchéenne à temps plein du bouquin donne un peu envie de vomir. Pas une seule fois l'auteur ne se dit que si la violence a disparu de la cosentience, c'était peut-être une bonne chose. Il ne lui ait pas venu non plus à l'esprit que le dynamisme Dosadi n'était que destruction et perversion. Non ! L'humanité a besoin d'un coup de fouet, et ce coup de fouet, elle l'aura !
Après la lecture de Dosadi, donc, j'ai commencé à regarder Dune différement. Bien sûr, des différences existent. Point de consentience dans Dune, et point de société utopique de départ. En fait, cette société, décadente et morcelé en baronnie, où la science se perd dans l'obscurantisme, est tout a fait capable de develloper des hommes forts : le baron Harkonnen en est un exemple marqué.
Pourtant, de l'exil de Paul chez les Fremens à l'ascension des fils de Dune, une sentence continue, inéxorable : cette société de départ est décadente, non pas pour les raisons que j'ai cité ? obscurantisme, féodalisation, etc., mais parce que cette société est incapable de produire des hommes aussi « fort » que les fremens. C'est incroyablement bête, et il existe certainement un million de manière de déchiffrer le récit, mais il est difficile de ne pas voir dans ces Fremens, nomade du désert à la hargne et la foi aveugle, des copies déformé de nos Dosadites surhumain. Paul ne retourne t-il pas au désert à la fin du livre ? Ne croit-il pas en les Fremens ? Le projet des Bene Gesserit n'est-il pas un projet d'eugénisme à très grande echelle, là aussi voué à la création d'un meilleur homme - sous-entendu, plus fort, pour le futur de l'humanité ?
A la fin des enfants de Dune, Leto, avec l'aide des Fremens et de son père, a réussi sa transcendance et a conquérit l'univers, guidant l'humanité faible dans un nouvel âge d'or dynamique, en méprisant, anéantissant et violant la civilisation en général, à commencé par sa soeur. C'est plus subtile que Dossadi, plus complexe, mais l'écho est assez proche.
Dans cette vision qu'il m'est difficile d'oublier et qui m'est très personnel, la lecture de Dune se teinte d'un arrière goût sulfureux de philosophie à deux sous qui, en plus de m'effrayer et de me donner des sueurs froides (c'est toujours ça de pris
), me pousse à m'interroger sur l'admirable auteur de cette superbe suite, Frank Herbert. Etait-ce voulu, où inconscient ? Est-ce capillotracté ? Me fais-je des idées ?
Amicalement,
ThesmallgamerS