les étrangers doivent être bien émaillés par la mer de Caladan, les fremen avoir le teint arabe car les références réelles de Herbert sont claires à ce propos.
Tu poses un bon problème. Je me suis toujours demandé pourquoi les héros de SF avaient le teint d'albâtre des anglo-irlandais lol

On imagine bien quels mélanges "raciaux" peuvent se produire en l'espace de 20000 ans, dans un univers parcouru de grandes migrations et de transports incessants (d'un autre côté quelqu'un faisait remarquer sur FB qu'on pouvait également imaginer des colonies de peuplement assez fermées sur elles-mêmes : la "planète amish", la "planète néo-nihon" par exemple...).
Mais si l'évolution des religions est le reflet des brassages humains (zen-sunni), alors j'imagine bien une humanité très métissée. Qu'en est-il pour l'aristocratie ? A-t-elle eu tendance a un relatif enfermement entre recherche de "pureza de sangre" et programme BG ? J'avoue que là-dessus j'ai la mémoire qui flanche, si tant est que FH nous ait donné du grain à moudre. À vérifier donc.
Mais dans l'hypothèse où l'humanité future ressemblerait à un immense Brésil (Matrix de ce point de vue a singulièrement innové), je me demande s'il serait souhaitable de le manifester à l'écran. Je m'explique. Rien ne serait plus absurde que de transposer je-ne-sais quel "choc des civilisations" à l'écran, où les Fremen seraient les avatars du Hezbollah et Vladimir...je vous laisse deviner. Ce serait odieusement caricatural. Soit tout le monde est à l'image de l'arc-en-ciel, soit tout le monde est monochrome, anglo-saxon quoi... Je dis cela car sur quelques forums ricains les analogies foireuses avec l'actualité vont vite et je pense que ce ne serait pas là respecter l'esprit de FH.
Si Dune a une dimension "post-coloniale", ce n'est pas tant dans une optique "ethnique" que culturelle et géopolitique. Les Fremens, comme Soul Catcher et d'autres nouvelles, empruntent moins qu'on ne le dit à l'Arabie profonde et beaucoup plus qu'on ne l'imagine aux Amérindiens (d'où les parallèles fréquents que certains font avec Danse avec les loups ou Avatar), mais le parallèle tient plus à des similitudes culturelles (rapport à la propriété, au groupe) qu'à un antagonisme bêtement "racial". Lynch avait joué de la "rouquinité" diabolique des Harkonnen, recyclant un vieux préjugé (quasi-raciste notons-le), mais il n'avait pas prêté des traits particuliers aux Fremens contrairement à certains plans de Jodo (enfin, je crois, faudrait vérifier).
Je pense que cet écueil passé, on peut alors tout imaginer & Matrix est un modèle de ce point de vue. Par contre qu'on nous épargne le "noir alibi" comme dans SW: soit on construit un casting vraiment ouvert soit on s'abstient et on reste dans le monochrome diaphane des mini-séries (qui se rapprochent du film "euro-médiévocentré" de Fantasy, notons-le).