L'Univers de Dune > Frank Herbert, sa vie et ses autres oeuvres

Et l'Homme créa Dieu

<< < (17/17)

Otheym-al'fedaykin:
le titre est n'est pas "god makers" mais "the godmakers" ! Oui je chipote !


Sinon pour ne pas flooder je vous propose les couvertures originales de "The Godmakers" :
http://www.arrakis.co.uk/godmakers.html

J'avoue un faible pour la 3eme, non pas a cause de la femme mais parce que justement je la trouve belle catte couverture.. elle me fait penser a la couverture française !

Filo:
Mmouais, je la trouve un peu trop Siudmakienne, mais elle n'est pas mal.
Sinon sur le même site, on as un grand échantillon des couvertures de Dune à travers le monde. Mes préférées restent les allemandes signées Schoenherr et Giger, et les premières éditions américaines qui ont un certain charme (dont ma préférée, la dernière est encore de Schoenherr!).
Mais bon, je vire HS, j'arrête là.

Le Condor:
En bon charognard, je me fais un plaisir de déterrer ce vieux sujet pour en racler les morceaux qui s'accrochent encore aux os.

D'abord pour signaler que la page wikipedia du Cycle de Dune indique que ce roman (Et l'homme créa un dieu) en fait partie. Il me semble qu'on est d'accord ici pour dire que non.
Y a-t-il des wikipediens parmi nous ? Qui connaitraient les arcanes de cette Grande Bibliothèque et pourraient faire une modification appropriée de l'article ?
Au passage la page wikipedia du roman est beaucoup plus claire : non, il ne fait pas partie du cycle (mais il serait un "trait d'union" entre le cycle de Dune et celui des Saboteurs... je trouve l'idée intrigante).

Ensuite, histoire de contribuer autrement que de façon administrative au sujet : j'ai eu deux occasions de faire un commentaire du roman sur le forum Jeunes Écrivains, plateforme d'écriture et de littérature, où j'avais tenté (de façon très éphémère) d'animer un fil de discussion sur Frank Herbert.


--- Citer ---Donc causons un peu de Et l'homme créa un dieu, roman de Frank Herbert. Le titre original est "The Godmakers". Je trouve que le titre français a plus de classe. Ce roman est parfois appelé "Prélude à Dune", ce qui est une belle connerie, pour plusieurs raison :
- Il a été écrit 8 ans après Dune (raison bidon, mais quand même) ;
- Il ne reprend aucun élément de l'univers fictif Dune ;
- Si certains thèmes semblent se proches de ceux de Dune, ce n'est qu'une illusion. Leur traitement est fondamentalement différent.

Les thèmes d'ailleurs : sans trop prendre de risque, on dira que le thème principal est la divinité. Pourtant, mis à part quelques références fugaces, ce thème n'apparait pas avant la moitié du roman. Les premiers chapitres sont tout entier consacré à la question de la paix, et à son corolaire, la peur. L'Empire galactique est en effet traumatisé par plusieurs graves conflits qui l'ont laissé au bord de la destruction. Le personnage principal est employé par une agence de l'Empire, son rôle est de reprendre contact avec des mondes oubliés et d'en contrôler la propension à la guerre. Ce personnage est donc l'antithèse de Paul Atréïdes, ce nobliau capricieux assoiffé de revanche, de pouvoir et de sang.
Quelques idées sur le pouvoir sont également avancées au cours du roman, bien qu'elles ne soient pas l'essentiel : on arrive rapidement au thème principal qui est la divinité et les miracles. Frank Herbert aborde ce thème de la façon opposée à Dune : le dieu n'est plus celui qui est considéré comme tel par le peuple, il est celui qui peut s'affranchir des règles physiques qui gouvernent l'univers. Le dieu est le résultat d'un évènement cosmogonique sur lequel les hommes peuvent avoir une influence (d'ou le titre). Mais pourquoi créer un dieu ? Quels sont les dangers d'une telle création ? Et quelle malédiction pourra peser sur celui qui sera élevé à la divinité ?
Finalement, ce texte est beaucoup plus mystique que Dune. La religion n'est plus centrée sur les fidèles mais sur la divinité. Frank Herbert se permet quelques digressions obscures sur le temps et l'espace, et ce genre de chose. Il révèle surtout un grand talent pour construire son récit de façon méthodique : pour qui veut bien ouvrir l'oeil, le plan entier du roman est présenté dès les premières pages, et de nombreux éléments "cachés" dans les épigraphes viennent enrichir cet univers complexe. Il montre son talent pour représenter les choses de façon subtile, presque cachées, mais également pour peindre une psychologie, un univers, une histoire en quelques coups de pinceaux.

J'ai lu ce livre 3 ou 4 fois. La dernière fois, je l'ai terminé il y a quelques jours. J'ai été encore plus retourné que les 3 fois précédentes, et j'ai eu la furieuse envie de relire l'ensemble du roman, mais à l'envers, afin de suivre le raisonnement indépendamment des éléments de l'histoire. Je pense que c'est une bien meilleure "première approche" de l'écriture de Frank Herbert, à la fois plus simple et plus synthétique que Dune, tout en étant plus riche dans son propos, dans ses ouvertures.
--- Fin de citation ---


ionah:
Je pense que l'essentiel est là.


--- Citer ---Ce roman est parfois appelé "Prélude à Dune", ce qui est une belle connerie
--- Fin de citation ---

Travailler sur les articles de Wikipédia a longtemps été l'option de remplacement pour notre wiki qui n'a jamais décollé.
Malheureusement ici aussi nous pèchons par manque de ressources.
Nous aurions pourtant beaucoup à gagner à aller y faire la démonstration de nos connaissances et expertises du Dunivers.

Anudar:
Ah, ça... Et l'Homme créa un Dieu, c'est l'un de mes souvenirs WTF en SF, le premier peut-être et en tout cas le premier bouquin de Herbert non sableux qui m'ait fait comprendre que j'avais des problèmes avec le Herbert non sableux...

Je l'avais acheté puis lu parce qu'il était sous-titré Prélude à Dune dans l'édition Pocket-SF qui était celle dans laquelle j'avais lu Dune quelques mois plus tôt. A l'époque, ce livre m'était tombé des mains dans un premier temps... puis je pense l'avoir en fin de compte achevé dans l'année qui a suivi.

Si les thèmes duniens sont sensibles dans ce livre, il se rattache de façon plus évidente au Cycle de la Cosentience qu'à celui de Dune avec en particulier l'irruption de l'intelligence non-humaine. Je pense que cette convergence entre les deux Cycles (par les thèmes et par la forme) a servi de base argumentaire pour ériger ce livre (The Godmakers en VO) en chaînon manquant. D'autres que les lecteurs francophones semblent avoir été sensibles à ce rapprochement puisque la page Wikipedia anglophone en dit (entre autres) :

--- Citer ---It can be seen as a bridging novel between the all-human Dune universe and the ConSentiency universe series.
--- Fin de citation ---
A un moment, je pense qu'un éditeur français qui venait d'acheter les droits de ce roman et avait envie de le défendre a décidé que l'étiqueter Prélude à Dune permettrait d'attirer un peu mieux sur lui l'attention du lecteur. La base argumentaire existait et ce n'était jamais qu'un raccourci, même si certains lecteurs (dont moi quand j'avais quinze ans !) ont pu se sentir floués par la suite...

Il me semble qu'Askaris (paix à son âme) avait jadis avancé - voire peut-être même démontré - que The Godmakers n'était pas un vrai prélude à Dune. Hélas, j'avoue avoir tout oublié de ses arguments...

Navigation

[0] Index des messages

[*] Page précédente

Utiliser la version classique