Je me suis relu plusieurs fois, j'ai essayé de corriger au mieux ce que j'ai trouvé comme fautes, mais li doit en rester.Ça va être long et j'espère utile
@Ionah
Comme tu dis, toutes les cases sont cochées, tellement que l'on en vient à se poser la question si ce texte souffre du syndrome du "white savior"
Mais de nombreux 'red flags' jalonnent également le roman, aprce que Frank Herbert ne veut pas raconter une histoire avec un simple happy end, il veut faire passer ses idées.
Dois-je comprendre à ton message que tu suggères que F.H. a délibérément fait évoluer le personnage de Paul sur Arrakis vers un "White Savior" pour en faire un antihéros ?
Mon ressenti, c'est que même si Leto souhaite que son fils se prépare à sa suite et qu'il sait sa fin arriver avec la missive de l'Empereur d'aller sur Arrakis, Paul ne semble pas vraiment motivé par tout ça ou même croire qu'il a les épaules pour ça. Son père lui rétorque dans le premier volet qu'on aspire pas à être régent, on le devient en général par la force des choses (son expérience personnelle).
parce que je ne pense pas que Paul ait toujours souhaité avoir à jouer ce rôle mais qu'il y est contraint par le destin tragique de sa famille, il y est contraint. Il se sert des croyances existantes au sein de la société Fremen pour y parvenir, grandement encouragé par sa mère.
Ca m’amène à la réflexion suivante concernant Paul Atréides mais aussi toute la famille en général, notamment sur la destinée de celle-ci. Je sais que c'est une sujet qui traite de Paul, mais au travers de Paul cette question vaut aussi pour toute la généalogie familiale.
Je ne sais pas si ça aidera de dire ça, ni même si c'est une vérité au fond, mais j'ai le sentiment que la famille Atréides à toujours eu cette aura de grands dirigeants soucieux du bien être de leurs citoyens, très diplomates, avec des valeurs plus humanistes que les autres, ils sont charismatiques et essayent d'être toujours justes dans les choix politiques. Mais au travers de l'histoire de la famille on se rend compte que finalement certaines de leurs décisions ont conduit à des résultats vraiment très malheureux, voir cruels (pour les derniers). Détruire de belles relations, ou devenir des figures détestées, jalousées.
On peut aisément remonter loin et commencer par Vorian Atréides qui pour une question de droiture, peut être un peu mal placée, mettra un coup de grâce à la belle amitié entre Atréides et Harkonnen, déclenchant par la même cette vendetta entre les deux familles et qui conduira en grande partie, selon moi, à faire de la Maison Harkonnen ce qu'elle est à l'époque de Dune de F.H. et non ce qu'elle aurait pu être dans d'autres circonstance. Trahi, humilié pour la seconde fois, destitués de presque tout et condamné à n'être plus rien, les Atréides sont responsables de ce qu'ils sont devenu (pour moi).
On peut aussi évoquer la fin tragique du père de Paulus Atréides parce qu'il soutenait IX au grand dame de sa épouse, fille du comte de Richese rival de Ix.
Leto Atréides père de Paul qui a eu lui aussi son lot de drames notamment avec les enfants Vernius. Il sera envoyé dans le piège d'Arrakis par l'Empereur Shaddam qui souhaite s'en débarrasser. Son fils qui voudra terminer les projets du père et suivra en même temps le destin tracé par des générations de manipulation Bene Gesserit.
Nous pouvons enfin finir avec Leto II son deuxième fils qui continuera ce que le père n'a voulu poursuivre, lui aussi devenant un tyran.
La seule s'en tirant à peu près bien c'est Ghanima.
Cette famille à tout d'une famille maudite.
@Il Barone
L'humanité est enfermée dans un cycle sans fin qui la maintient dans un immobilisme funeste. Comme tout ce qui n'est plus capable d'évoluer elle se dirige lentement mais surement vers son entropie. Prescient ultime, Paul est le seul capable de voir le (court ?) chemin que l'humanité n'a jamais arpenté. Celui qui la mènera vers une nouvelle évolution. Bien entendu dans un univers qui fonctionne sur les bases de la destruction créatrice, pour créer de nouveaux humains il faut précédemment détruire ceux qui existent. Le début de ce sentier d'or passe donc par l'extinction de toute vie (ou presque).
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Et je vais plus loin en affirmant que contrairement à ce que l'on pourrait croire l'Empereur Dieu est en définitive le seul vrai héros Atréides que l'on pourrait invoquer dans la saga de Frank Herbert. Certes il presse l'humanité comme un citron, mais il donne aussi son humanité et sa vie pour permettre à la dispersion de s'initier. Il achève le sentier d'or de son père en mourant au bout du chemin. Un vrai héros, même s'il parait être le dieu de la destruction pour le coup.
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Paul est-il donc un anti-héros ?
Si c'est un héros c'est celui d'un drame. Pétri de bon sentiment et droit dans ses bottes il s'avance vers son trépas.
Leto II Empereur Dieu peut être effectivement vu comme le seul vrai héros Atréides, mais vu ce qu'il a fait être un héros dans l'univers créé par F.H. c'est d'avantage ressembler à un monstre, un tyran qu'à un figure salvatrice. Le retour des Honorés Matriarche peut-il être vu comme une réussite de son plan ?
Bon après, nous parlons de héros, antihéros, mais y a t-il eu jamais un tel désire chez F.H. lorsqu'il a écrit ses romans. Je pense que non. Il a un message à faire passer comme le dit Ionah. Mais l'aventure qu'il peint au travers de ces romans amène forcément les gens à voir chez les uns ou les autres des héros, des antihéros, des méchants etc.
Je suis assez d'accord avec toi Il Barone concernant le cas de Paul, mais je ne sais pas pourquoi, même avec ce que vous présentez et confronté à mon ressenti de ma lecture de l’œuvre dans sa globalité. Je reste toujours assez convaincu que Paul et les Atréides dans l'ensemble restent ceux qui ont la place des gentils mais qui ont des décisions et des actes qui ne leur rendent pas honneur. Tous ont des destins tragiques soit pour offrir à certains la liberté, soit la survie pour les autres. Un peu comme sont vus les américains si je devais m'aventurer à une analogie. De bonnes intentions, pas toujours réfléchies, parfois mal mis en œuvre et une finalité pas toujours heureuse souvent considéré comme de l’impérialisme.